Le Maroc traverse actuellement une crise sans précédent dans la gestion de ses ressources en eau et de sa production céréalière. En 2024, la sécheresse prolongée, exacerbée par les dérèglements climatiques d'une intensité de plus en plus frappante, a causé une réduction significative des rendements agricoles, en particulier du blé, une denrée essentielle à la sécurité alimentaire du royaume. Cette crise, qui affecte l'ensemble de la chaîne de valeur agricole, des champs cultivés aux mécanismes de distribution, soulève des interrogations quant à la pérennité du modèle économique érigé par le gouvernement actuel. Le secteur céréalier marocain, historiquement essentiel à l'approvisionnement intérieur en blé, est désormais accablé par une double contrainte : une réduction drastique de l'offre et une augmentation des importations pour satisfaire la demande intérieure. Le Maroc est devenu, en 2023, le sixième plus grand importateur mondial de blé, un titre peu enviable qui place le royaume dans une position fragile par rapport aux fluctuations des marchés mondiaux, particulièrement en Europe et en Russie, où les rendements céréaliers sont eux aussi affectés par des conditions climatiques défavorables. Le Maroc fait face à une crise sans précédent liée à une sécheresse prolongée, exacerbée par les effets du changement climatique et l'incurie du gouvernement d'Aziz Akhannouch. Cette situation menace gravement le secteur agricole, pilier de l'économie nationale, et soulève des préoccupations quant à la sécurité alimentaire du pays, malgré les plans lancés et les programmes annoncés. Dans les grandes zones agricoles, cœur de la production céréalière marocaine, les terres cultivables restent en grande partie inexploitées, faute d'eau pour irriguer les cultures. Des images satellites consultées par Barlamane.com illustre l'ampleur de la désolation : des champs autrefois fertiles désormais laissés en jachère, et pour cause : le Maroc, grand producteur de blé, d'orge et de maïs, a vu sa récolte de blé chuter de près de 50 % en 2024. Selon les autorités locales, les rendements céréaliers, qui occupent une grande majorité des terres agricoles, ont drastiquement diminué, contraignant de nombreux agriculteurs à abandonner leurs champs. En 2023, le Maroc avait déjà enregistré une baisse importante, ne récoltant que 3,4 millions de tonnes de blé contre 6,1 millions l'année précédente. Cette situation a accru la dépendance du Maroc aux importations russes et kazakhes pour satisfaire les besoins domestiques. Entre janvier et juin 2023, près de 2,5 millions de tonnes de blé, principalement en provenance de France, ont été importées. Toutefois, ce recours aux importations soulève des inquiétudes quant à sa viabilité, la France étant elle-même confrontée à des défis climatiques similaires. Cette année, la Russie a expédié au Maroc pas moins de 900 000 tonnes, devenant le premier fournisseur de Rabat. Une stratégie pour lutter contre la pénurie d'eau Conscientes de la gravité de la situation, les autorités marocaines ont multiplié leurs initiatives en matière de gestion des ressources en eau. Guidées par les orientations du roi Mohammed VI, une stratégie nationale ambitieuse a été mise en œuvre, axée sur la conservation de l'eau et la diversification des sources d'approvisionnement. La désalinisation de l'eau de mer constitue un pilier central de cette stratégie. Le Maroc exploite actuellement pas moins de douze usines de dessalement, d'une capacité totale de 179,3 millions de mètres cubes par an. Avec le soutien de partenaires internationaux, notamment la France, sept autres installations sont en cours de construction et devraient être opérationnelles d'ici 2027, augmentant la capacité de 143 millions de mètres cubes supplémentaires. Ces efforts tendent de répondre à une demande annuelle en eau dépassant 16 milliards de mètres cubes, dont 87 % sont destinés à l'agriculture. Cependant, au cours des cinq dernières années, les ressources disponibles n'ont pas dépassé les 5 milliards de mètres cubes, mettant en lumière l'urgence de la crise.