Ils ont rompu avec la hausse enregistrée sur les 5 premiers mois de l'année. L'emprunt à l'international, les remontées des dividendes et le paiement de l'IS contribuent fortement à la baisse des taux. Ils devraient renouer avec la hausse, une fois l'effet de ces rentrées consommé. Les taux des bons du Trésor se sont inscrits dans une tendance baissière depuis quelques semaines après avoir enregistré une croissance ininterrompue sur les cinq premiers mois. En effet, pendant cette dernière période, les besoins exprimés par le Trésor en vue de financer le déficit budgétaire étaient énormes du fait de l'alourdissement des dépenses de fonctionnement. En l'absence de financements extérieurs, l'Etat s'est rabattu sur le marché domestique, ce qui a impliqué une envolée des taux, notamment sur les maturités courtes, de par leur nature liquide, alimentée par des exigences de rendement de la part des investisseurs de plus en plus élevées. Cela dit, à partir de juin, leTrésor a réduit ses interventions sur le marché. Par conséquent, les taux ont emprunté une trajectoire légèrement baissière. Ainsi, les taux sur le segment court terme ont reculé de 15 points de base pour la maturité 52 semaines et 4 pbs pour les titres sur 2 ans, à respectivement 4,09% et 4,51%. Les segments à long terme à l'instar des titres sur 5 ans ou 15 ans ont également enregistré des baisses allant respectivement de 19 à 3 pbs, à 4,89% et 5,66%. Malgré cette baisse, les taux sont restés élevés par rapport à leur niveau du début d'année : +13 pbs sur la maturité 13 semaines, +37 pbs sur la maturité 2 ans et +62 pbs sur 15 ans. Les raisons de la récente baisse résident notamment dans la levée effectuée récemment par le Trésor sur le marché financier international, d'un montant de 750 millions de dollars. Cet emprunt a contribué à apaiser la tension exercée sur les taux domestiques depuis le début de l'année. Le Trésor commence également à encaisser les dividendes provenant des entreprises et établissements publics à l'instar de l'OCP, la conservation foncière… En outre, il bénéficie pendant cette période du paiement de l'impôt sur les sociétés. Ainsi, les caisses de l'Etat sont quelque peu renflouées, d'où la réduction du rythme des adjudications. Les analystes estiment que cette tendance devrait se poursuivre d'ici début septembre. Suite à cela, le Trésor devrait reprendre ses levées. Ce qui pourrait réorienter les taux à la hausse, surtout que la demande des investisseurs demeure inchangée. Elle se maintient toujours à un niveau élevé et s'exprime surtout sur la partie courte de la courbe. Cela étant, les professionnels manquent de visibilité par rapport au volume des levées du Trésor et les maturités qu'il ciblerait.