Les dépôts ont augmenté de 6% et les crédits de 8,3% en 2012, contre une moyenne de 11% et 16% respectivement entre 2005 et 2010. Le coût du risque du secteur a plus que doublé, ce qui a consommé la croissance du PNB. Le secteur bancaire marocain continue d'évoluer dans un contexte défavorable marqué par une raréfaction des ressources, un ralentissement du crédit et une montée des risques. Néanmoins, les banques cotées à la Bourse de Casablanca ont pu tirer leur épingle du jeu en 2012 en réalisant des performances financières en hausse même si elles restent modestes comparativement aux années antérieures. Tout d'abord, les dépôts collectés et les crédits distribués enregistrent un fléchissement de leur taux de progression. Ainsi, avec un montant global de 771 milliards de DH, les dépôts ont augmenté de 6% par rapport à 2011, contre une moyenne annuelle de 11% entre 2005 et 2010. Pour sa part, l'encours des crédits qui totalise 682,6 milliards de DH a progressé de 8,3% contre une moyenne de 16% entre 2005 et 2010. De fait, le ralentissement économique et le manque de liquidités pèsent plus que jamais sur le secteur. A ce titre, les injections de liquidités qu'effectue chaque semaine Bank Al-Maghrib pour alimenter les banques en trésorerie sont actuellement de plus de 75 milliards de DH. Malgré ce contexte difficile, les banques continuent de déployer les moyens nécessaires pour recruter de nouvelles relations et financer l'économie, comme l'atteste l'augmentation du rythme d'ouverture d'agences. La palme d'or revient à Attijariwafa bank avec 388 points de vente supplémentaires en 2012, portant le nombre d'agences à 2?269. La banque est suivie par la BCP avec 1?145 représentations, soit 100 de plus par rapport à 2011. Dans ces conditions, le produit net bancaire du secteur coté s'est tout de même apprécié de 8,8% pour atteindre 46,4 milliards de DH. Il est porté essentiellement par la marge d'intérêts qui représente près de 60% pour Attijariwafa et BMCE Bank, 75% pour la BCP et plus de 80% pour le CIH. Cependant, le cœfficient d'exploitation ne s'est pas amélioré en raison d'une augmentation plus élevée des charges d'exploitation par rapport au PNB, liée notamment au programme d'ouverture d'agences bancaires, aux programmes d'investissement à l'international et à la modernisation des plateformes informatiques. Il est de ce fait de 44,5% chez la BMCI avec une hausse de 2,4 points et de 50,9% au CDM, en aggravation de 1,3 point. Par ailleurs, l'augmentation de 2,3 points du coefficient d'exploitation du CIH, à 59,8%, trouve son explication dans l'intégration de la société de financement Sofac dans le périmètre de consolidation de la banque. A contrario, trois banques cotées ont vu ce cœfficient s'améliorer. En effet, Attijariwafa bank a réussi à l'abaisser de 2 points de base, à 45,1%, la BCP l'a réduit de 2 points, à 46,6% et BMCE Bank de 4,3 points, à 60,6%. Cela est redevable à la maîtrise des frais généraux malgré un effort d'investissement soutenu. Pour sa part, le résultat brut d'exploitation agrégé a totalisé 24,5 milliards de DH, en hausse de 20,8% sous l'effet de l'augmentation enregistrée par Attijariwafa bank de 8%, à 9,3 milliards de DH, la BCP avec 17,7%, à 6 milliards de DH et de la BMCE de 18,8%, à 3,6 milliards de DH. Par contre, le résultat brut d'exploitation de la BMCI et du CDM s'est contracté de 1,1% et 0,7% respectivement pour atteindre 1, 7 et 1 milliard de DH. Cela dit, dans un contexte de dégradation de la qualité des engagements et compte tenu de la hausse du niveau des créances en souffrance, le coût du risque de l'ensemble des banques a augmenté d'une manière exponentielle. Il s'est ainsi situé à 2,6 milliards de DH, en aggravation de plus de 100% sur une année glissante. Seul le CDM a pu alléger son coût du risque de 10,5%, à 456 MDH. De fait, les banques ont maintenu leur effort d'approvisionnement, ce qui a contribué à relever, le niveau de leur taux de couverture. Chez la BCP, par exemple, ce dernier s'est établi à 77%, en hausse de 1 point alors qu'au CIH il a enregistré une progression de 6 points à 59,7%. Inversement, le taux de provisionnement s'est dégradé de 1,8 point chez Attijariwafa bank pour atteindre 67,6%. Au final, la masse bénéficiaire du secteur a limité sa progression à 3,4% pour atteindre 8,9 milliards de DH. Cela dit, cette hausse cache des évolutions disparates entre les banques. Au moment où Attijariwafa bank a dégagé un bénéfice quasi stable à 4,5 milliards de DH, celui du CIH s'est bonifié de 32,3%, à 487 MDH contrairement à la BMCI qui affiche un recul de 1,2%, à 803 MDH. En tout cas, la marge nette du secteur bancaire s'est effritée d'un point pour se situer à 19,3%, et ce, en raison d'une hausse des bénéfices de moindre ampleur par rapport à celle du PNB. Par ailleurs, les banques cotées devraient distribuer des dividendes en hausse de 11% par rapport à 2011, totalisant 4,3 milliards de DH.