Après un exercice 2016 plutôt défavorable, les banques ont démarré l'année 2017 par le bon bout. Le PNB est globalement en hausse, tandis que la profitabilité est au rendez-vous, propulsée par la baisse globale du coût du risque. L'année écoulée, les banques marocaines ont évolué dans un environnement défavorable, compte tenu notamment du niveau durablement bas des taux d'intérêt et d'un contexte économique peu porteur, caractérisé par une faible croissance du PIB (1,1%). Les trois premiers mois de l'année 2017 montrent un léger mieux pour le secteur, que ce soit au niveau de l'activité, de la rentabilité ou de l'environnement des risques. Ainsi, au terme de ce premier trimestre, les 7 banques qui ont rendu publiques leurs réalisations, affichent des chiffres dans l'ensemble satisfaisants, grâce notamment à un début de reprise de la croissance des crédits constaté ces derniers mois et à la bonne tenue des revenus issus des commissions.
PNB en légère progression
Le produit net bancaire (PNB) global agrégé des 7 banques pour le premier trimestre de 2017 ressort à 14,2 milliards de DH. Il est en progression de 1,18% par rapport au premier trimestre 2016. CIH Bank enregistre la plus importante progression de son «chiffre d'affaires», puisque le PNB de la banque a progressé de 9,3% sur une année glissante à 531 millions de DH. Attijariwafa bank, qui domine le marché du haut de ses 5 milliards de DH de PNB réalisés au premier trimestre, enregistre de son côté une progression de 4,6%. BMCI affiche une hausse de 1,7% de son PNB, tandis que Crédit Agricole du Maroc, Crédit du Maroc et Banque Centrale Populaire réalisent une croissance de respectivement 1%, 1% et 0,1%. Seule BMCE Bank of Africa voit son PNB reculer sur le trimestre. Il diminue de 4% à 3 milliards de DH. L'activité de la banque panafricaine, malgré une performance commerciale solide, a pâti de la non récurrence des performances exceptionnelles enregistrées l'année dernière par les opérations de marché. Malgré la pression à la baisse sur les marges d'intérêt, celle-ci progresse de 3,21% pour les 7 banques. Parallèlement, les banques ont cherché durant ce premier trimestre à augmenter le poids des commissions dans leur PNB. En données agrégées, la marge sur commission progresse de 7,4% pour les 7 banques étudiées. BCP et CIH Bank ont enregistré une croissance à deux chiffres de respectivement de 11% et 13,8%. Les autres banques s'en sortent également bien, la marge sur commissions s'étant appréciée de 7,8% chez Attijariwafa bank et 7,6% chez Crédit du Maroc.
La profitabilité au rendez-vous
La rentabilité part du groupe agrégée des 7 banques ressort à 2,77 milliards de DH entre janvier et mars 2017. Une performance qui traduit une hausse de 4,44% par rapport à la même période de l'année dernière. Attijariwafa bank représente quasiment la moitié de la rentabilité sectorielle au premier trimestre. Le Groupe affiche un RNPG à 1,2 milliard de DH, en hausse de 6,7%. Il devance BCP dont le RNPG s'établit à 612 millions de DH, en hausse de 8,1%. Pour sa part, CDM a enregistré le plus fort démarrage avec une hausse de plus de 54% pour un résultat de 104 MDH. Seuls BMCE Bank et CIH Bank affichent des RNPG en repli : -12% pour la première à 438 millions de DH, pour les raisons évoquées plus haut, et -10,8% pour la seconde à cause d'une hausse de 80% du coût du risque. D'ailleurs, mis à part CIH Bank, toutes les banques ont sensiblement amélioré leur coût du risque, propulsant ainsi les bénéfices. Le coût du risque agrégé des 7 banques est en effet en recul de 9,6% sur une année glissante à un peu plus de 2 milliards de DH. Malgré c'est embellie relative, les banques portent toujours plus de 63 milliards de DH de créances en souffrance dans leur bilan à fin avril. ■