En plus de résultats en hausse, Attijariwafa bank et la BCP affichent des ratios boursiers intéressants. BMCE Bank et le Crédit du Maroc sont les derniers de la classe avec des résultats en baisse. Le secteur bancaire coté continue d'attirer les investisseurs et de drainer des volumes relativement importants en bourse malgré la conjoncture difficile du marché. D'une part, parce qu'il s'agit d'un secteur stratégique qui pèse plus du tiers de la capitalisation de la cote (150 milliards de DH). D'autre part, parce que les résultats que dégagent les six banques cotées se maintiennent (+7,1%, à 8,6 milliards de DH à fin 2011 et +0,2%, à 4,5 milliards de DH au premier semestre 2012), comparativement à d'autres secteurs de la cote qui ont accusé le coup de la mauvaise conjoncture nationale. Enfin, le potentiel de croissance qu'offrent les cours de certaines valeurs bancaires constitue une opportunité pour les investisseurs. Néanmoins, les banques cotées à la Bourse de Casablanca n'affichent pas toutes une bonne santé. Si pour certaines, à l'instar d'Attijariwafa bank et de la BCP, les résultats progressent et se reflètent sur l'évolution de leurs cours en bourse et sur leur niveau de valorisation, d'autres traitent à des ratios boursiers élevés par rapport à leurs concurrentes sans pour autant afficher de bons résultats (BMCE Bank, par exemple). Le secteur inclut également des banques qui peinent à s'en sortir dans ce contexte de montée de risque, comme c'est le cas du Crédit du Maroc, celles qui sortent tout juste d'une longue période d'assainissement comme le CIH et enfin celles qui résistent tant bien que mal à la conjoncture en adoptant une politique de prudence comme la BMCI. En effet, les analystes de la place estiment que les deux premières banques présentent toujours un bon potentiel de croissance. Ainsi, BMCE Capital recommande de conserver le titre Atijariwafa bank et le valorise à 344,84 DH ; Upline Securities, elle, prévoit un cours cible de 360 DH et le recommande à l'achat. Ces valorisations présentent un potentiel de croissance du cours du titre de 6,9% et 11,6% respectivement par rapport au cours du 29 octobre. Cette recommandation n'intervient pas sans raison. La hausse des bénéfices de la banque en 2011 de 8,7%, confortée aussi par une progression au premier semestre 2012 de 4,3% ont soutenu les prévisions des analystes. En plus de réalisations commerciales dépassant celles du secteur bancaire, que ce soit en termes de collecte de dépôts que d'octroi de crédits, la banque a profité de l'accroissement de la contribution des filiales africaines et des effets d'un large réseau de distribution. D'ailleurs, les analystes considèrent que la banque devrait continuer de profiter du bon comportement de ses filiales, de maîtriser les frais d'exploitation et d'élargir son assise financière à travers notamment des augmentations de capital. Toutefois, ils demeurent sceptiques quant à l'évolution du coût du risque qui pourrait plomber les bénéfices futurs. En dépit de ces risques, le résultat net devrait se situer à fin 2012, selon les prévisions des deux sociétés de bourse précitées, à 4,7 milliards de DH, en croissance de 6% par rapport à 2011. Par ailleurs, la banque devrait distribuer un dividende de 9 DH à fin 2012 contre 8,50 DH en 2011. Le taux de rendement demeure ainsi sur les mêmes standards du secteur, soit 2,5% en moyenne. Un potentiel de hausse en bourse de 6% pour la BCP A côté d'Attijariwafa bank, il y a la BCP dont le titre est recommandé à la conservation par les analystes de BMCE Capital qui fixent le cours cible de la valeur à 210,40 DH. Du coup, le cours devrait augmenter de 6,3%. En raison notamment de bonnes réalisations commerciales et d'une politique favorable de gestion des risques, qui lui a d'ailleurs permis de comprimer le coût du risque de 53% au premier semestre de cette année, la banque du cheval a réussi à améliorer son résultat net en 2011 de 3%, à 1,7 milliard de DH et de 2,5%, à 989 MDH à fin juin 2012. Selon les analystes, la banque devrait améliorer ses bénéfices à fin 2012 de 4,8%, à 1,8 milliard de DH, grâce à la poursuite du renforcement du provisionnement afin de faire face à la dégradation des créances en souffrance, d'une part, et une bonne gestion des ressources des Banques Populaires régionales, d'autre part. Parallèlement, la banque devrait disposer d'une assise financière confortable en raison surtout des augmentations de capital réalisées. Dans ces conditions, le dividende qui serait distribué s'établirait en 2012 à 4,80 DH contre 4,4 DH en 2011, ce qui établirait le taux de rendement des dividendes à 2,5%. Quant au CIH, longtemps boudé tant par les analystes que par les boursicoteurs en raison des nombreuses difficultés auxquelles il faisait face, la banque a pu assainir ses comptes et relancer la machine. Ainsi, avec la hausse des résultats au premier semestre de cette année de 10%, à 183,6 MDH et de 58% à fin 2011, à 368 MDH, BMCE Capital conseille de conserver le titre pour un cours cible de 244,35 DH, alors qu'Upline recommande de l'acheter pour une valorisation de 258 DH. De ce fait, le potentiel de croissance ressort respectivement à 10,4% et 16,6% par rapport au cours actuel de 221,25 DH. Le CIH devrait augmenter ses bénéfices de 6,3% Il faut dire que les deux sociétés de bourse prévoient que le CIH développerait de nouvelles synergies avec ses filiales Sofac et Maroc leasing qui lui permettraient de se renforcer dans les segments des particuliers et des entreprises. Par conséquent, la banque devrait afficher des bénéfices en hausse de 6,3% à fin 2012, à 391,8 MDH selon BMCE Capital et de 12%, à 413 MDH selon Upline. Du côté des dividendes, le CIH présente le taux de rendement le plus attractif du secteur bancaire puisqu'il se fixerait à 5,6% et 4,6% respectivement selon les deux sociétés de bourse. La BMCI, quant à elle, fait l'objet d'opinions divergentes entre BMCE Capital et Upline Securities. Alors que les analystes de la première société de bourse recommandent de renforcer le titre dans les portefeuilles, prévoyant que le cours atteindrait 952,61 DH (soit un potentiel de hausse de 12,4%), ceux de la deuxième valorisent l'action à 908 DH, soit un upside de 7,1% et affichent un avis neutre sur la valeur. Quoi qu'il en soit, la banque a pu enregistrer des résultats en croissance de 3% en 2011, à 813 MDH et de 6,7%, à 501 MDH à fin juin 2012 grâce notamment à l'optimisation de ses charges d'exploitation et d'un niveau de marge d'intermédiation satisfaisant. Toutefois, son activité commerciale s'inscrit en baisse puisque les crédits distribués ont diminué de 4,2% et les dépôts de 1,7%. Cela étant, les analystes estiment que la banque devrait s'atteler à renforcer le positionnement de ses filiales opérant dans le crédit à la consommation, le leasing et les activités de marché, qui constituent le maillon faible du groupe. Ceci ne les empêche pas de prévoir des résultats en croissance pour BMCI. En effet, ils devraient progresser en 2012 de 6,2% pour BMCE Capital pour atteindre 863,6 MDH contre seulement 2,5% de hausse pour Upline, à 833,5 MDH. Pour sa part, le taux de rendement des dividendes se situerait à 2,9% et 3,1% à fin 2012, soit un niveau en ligne avec les autres banques. De l'autre côté de la balance, on retrouve les banques qui affichent une petite santé, à l'instar du Crédit du Maroc et de BMCE Bank. En effet, ces dernières ont enregistré une baisse de leurs résultats en raison notamment de réalisations opérationnelles peu satisfaisantes pour la première et de la montée en flèche du coût du risque pour la seconde (+106,6%). Un résultat 2012 qui devrait baisser de 17% pour BMCE Bank Le Crédit du Maroc a vu ses résultats reculer en 2011 de 8,6%, à 332 MDH et de 1,5%, à 186 MDH au premier semestre de cette année. Ce qui a poussé les analystes de BMCE Capital à recommander aux investisseurs détenant le titre de l'alléger dans le portefeuille. Il est ainsi valorisé à 606,15 DH, présentant un potentiel de croissance d'à peine 1% pour la société de Bourse. Upline Securities prévoit que le cours atteindrait 624 DH et demeure neutre quant à sa recommandation de placement vis-à-vis du titre. Par ailleurs, le résultat net de la banque devrait se stabiliser au terme de cette année, à 332 MDH, selon BMCE Capital, et baisser de 1,4% à 327,3 MDH pour Upline. Quant à BMCE Bank, elle devrait, selon sa société de Bourse, enregistrer une contraction de ses bénéfices de 17% à fin 2012 pour atteindre 706,2 MDH, en raison du poids des investissements et du risque également. Le titre est recommandé à la vente par les analystes de BMCI Bourse, qui ont fixé son cours cible à 175,30 DH, soit un potentiel de baisse de 1,2%.