L'intégration économique, commerciale et industrielle a fait l'objet du sujet central du Forum de la PME africaine. La finalité est de proposer des solutions novatrices et durables pour accélérer l'industrialisation du continent et maximiser les opportunités offertes par la Zlecaf. Suivez La Vie éco sur Telegram Une étude sur les complémentarités entre les chaînes de valeur africaines, réalisée par la CGEM et la Banque africaine de développement, a été présentée, ce mardi 3 décembre à Rabat, en marge de la tenue du Forum de la PME africaine. L'occasion de rappeler les nombreux atouts dont dispose l'Afrique tant sur le plan démographique, puisque d'ici 2050, un Africain sur deux aura moins de 25 ans, que sur le plan énergétique, avec 60% des réserves mondiales d'énergies renouvelables, entre le solaire, l'éolien et l'hydroélectricité, ou encore sur le volet agricole, avec plus de 60% des terres arables. Sans oublier les ressources minérales que détient le continent avec une part de plus de 30% de la planète. Pourtant, l'Afrique participe à hauteur de 1,9% seulement dans la production manufacturière mondiale. D'autant que le commerce intra-africain ne représente que près de 15% des échanges commerciaux du continent, contre 58% en Asie et 68% en Europe. De son côté, l'essor du secteur agroalimentaire africain reste freiné par le manque d'infrastructures, de technologies, de financements adaptés et de mécanismes de valorisation des produits agricoles. D'où la nécessité d'une intégration régionale. «Réussir cette intégration suppose une identification de secteurs stratégiques et de leurs complémentarités dans les chaînes de valeur, pour pouvoir se spécialiser et mettre en place des outils commerciaux adaptés», a déclaré Aziz Akhannouch, dans une allocution, lue en son nom, par Younes Sekkouri, ministre de l'Emploi. «Qu'il s'agisse de minerais, de pétrole, de gaz, de produits agricoles, de pêche ou de coton, les ressources africaines doivent être valorisées localement, dans une logique d'intégration régionale, pour générer des emplois, développer des savoir-faire industriels et maximiser la croissance de nos économies respectives», a ajouté Chakib Alj, président de la CGEM. Quatre secteurs ont ainsi été identifiés dans cette étude : l'agrobusiness, l'industrie automobile, le textile et l'électrique&électronique». Le chef du gouvernement a également insisté sur l'emploi. En ce sens, il a soutenu : «Toutes les transformations structurelles en matière de politique industrielle et économique devraient permettre de bâtir des secteurs qui assurent des emplois durables , cela sachant que les PME-PMI africaines représentent 75% des emplois en Afrique».
Zlecaf, une plateforme pour stimuler le commerce intra-africain L'un des moyens, déjà disponibles, pour parvenir à cette intégration est la Zlecaf qui dispose de 1,4 milliard de consommateurs. Pour en faire un catalyseur de création de valeur ajoutée, plusieurs leviers ont été déterminés, à l'instar du renforcement des chaînes de valeur africaines en intégrant les PME dans des écosystèmes régionaux, la promotion d'un «Made in Africa» compétitif et innovant, ainsi que le développement des infrastructures logistiques et énergétiques modernes, la mise en place d'outils financiers innovants et accessibles pour répondre aux besoins des PME. Il s'agit aussi de favoriser la formation des talents, d'harmoniser la réglementation et de faciliter l'accès à l'information. La Banque africaine de développement (BAD) estime que le potentiel africain n'est plus à démontrer. D'ailleurs, Solomon Quaynor, vice-président, chargé du secteur privé, de l'infrastructure et de l'industrialisation de la BAD, a assuré qu'un plan d'action en faveur des PME africaines est en cours de finalisation, et ce, en vue de lever les barrières qui bloquent l'essor de ce type d'entreprises. Le but est de permettre une intégration des chaînes de valeur au niveau local, continental et régional. Dans ce cadre, «le Maroc est pleinement conscient des enjeux auxquels le continent africain est confronté et s'engage avec détermination dans sa dynamique de développement afin de réussir l'intégration régionale», ajoute le chef de gouvernement. Il représente une véritable plateforme de développement des PME du continent en mettant à profit sa connectivité maritime, aérienne, routière et financière. «À ces atouts importants s'ajoutent une Charte de l'investissement des plus incitatives, le Fonds Mohammed VI pour l'investissement, des programmes de R&D mis à la disposition des industriels, et un capital humain compétitif et très bien formé», conclut le président de la CGEM.