Après deux décennies d'exercice, l'association Al Moubadara Attakafiya, initiatrice du festival, décroche le statut d'utilité publique. Vingt pays représentés à travers des productions cinématographiques (longs et courts métrages) sont en compétition à cette édition 2024. Suivez La Vie éco sur Telegram Dans une ville sans cinéma en activité, un festival dédié au 7e art est toujours un grand événement. Chaque année, le temps du Festival international cinéma et migrations, les Gadiris renouent avec le 7e art. Cette manifestation culturelle, qui se tient cette année du lundi 11 au samedi 16 novembre, célèbre aujourd'hui ses vingt ans. Le coup d'envoi de l'événement a été donné lundi soir à travers une programmation variée dans le beau cadre de la médina d'Agadir. Le lieu s'apprêtait justement à la mise en scène d'un spectacle rythmé qui a réuni chanteurs et danseurs. L'ambiance était cependant empreinte d'émotion lors de l'hommage rendu à la défunte grande comédienne marocaine, Naïma Lamcherki, en présence d'une belle brochette d'acteurs et de réalisateurs. Pour l'association Al Moubadara Attakafiya (L'initiative culturelle), organisatrice du festival, cette année est à marquer d'une pierre blanche. C'est après deux décennies d'éditions que l'entité a décroché le statut d'utilité publique, par décret, en date du 22 avril 2024. Pour l'association, c'est fort motivant pour aller de l'avant, indiquent ses membres. Comme à chaque édition, la programmation du festival est riche. Pas moins de 20 pays sont représentés, à travers plusieurs productions cinématographiques (longs et courts métrages) explorant le thème de l'exil et l'intégration. Certains films sont projetés en avant-première mondiale, avancent les organisateurs. Outre dix-neuf films en compétition officielle, qui vont être projetés au cinéma Sahara, pour contribuer à l'animation des espaces culturels de la ville d'Agadir, un panorama de films de diverses expressions, en langue amazighe et en langue hassanie, sont programmé dans plusieurs endroits de la ville, ouverts à tous. Le festival qui se veut un événement ouvert sur la société civile comporte également des ateliers, des masterclass et des conférences. Ainsi, au programme, une table ronde sur « Les droits d'auteurs entre législation et mise en œuvre », sera animée par Dalal Alaoui Mhamdi, directrice du Bureau marocain des droits d'auteurs et droits voisins. À la Chambre de commerce d'Agadir, une conférence sur « Le cinéma au croisement de la migration climatique » sera animée par des spécialistes de la question migratoire. Le thème « Images, cinéma et migration » est aussi prévu lors de deux tables rondes organisées en partenariat avec le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger. Dans sa programmation, le festival, qui se veut inclusif, a prévu la projection de deux longs métrages marocains au sein du centre pénitentiaire d'Aït Melloul. Cette activité s'inscrit dans le cadre d'une collaboration entre l'association l'Initiative culturelle, la Commission régionale des droits de l'Homme de Souss-Massa et le Haut-commissariat à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion. Le festival programme également cette année encore une projection dédiée aux malvoyants, comportant le film « Larbi » de Driss Mrini, décrit par la voix du journaliste spécialiste Mohammed Ammoura. Ainsi, à travers cette programmation diversifiée, le festival ambitionne de transcender toutes les frontières. C'est en tout cas une occasion pour sensibiliser le public à la question migratoire et animer la ville. Mais le vœu des Gadiris reste encore et toujours l'ouverture du complexe cinématographique promis depuis longtemps à Agadir.