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Les préjugés développent chez les handicapés au travail un sentiment d'incapacité et d'infériorité
Publié dans La Vie éco le 21 - 02 - 2012

Ils sont présents dans différents secteurs d'activité. Beaucoup ont opté pour l'entreprenariat. Ces personnes reçoivent peu de qualification, ce qui amoindrit davantage leurs chances de trouver un travail.
Malgré les mesures particulières qui concernent l'application d'un quota de personnes handicapées dans le public, leur insertion dans le monde du travail reste difficile. Mohamed Khadiri, président de l'Amicale marocaine des handicapés (AMH), en explique les raisons.
Depuis la dernière enquête nationale sur le handicap réalisée en 2004 et la loi portant sur la protection sociale des handicapés, a-t-on observé des avancées sur le sujet ?
On en est toujours au point mort. Les lois et les mécanismes sont là, mais, en réalité, les personnes handicapées sont toujours exclues du monde du travail, de celui de l'éducation, de la santé…
Pour vous dire, l'enquête nationale réalisée par le Secrétariat d'Etat chargé de la famille, de l'enfance et des personnes handicapées fait état de 5,12% de la population déclarant être en situation de handicap, soit l'équivalent de 1,53 million de personnes. Je dis que ce chiffre est biaisé parce que l'Organisation mondiale de la santé fait ressortir qu'en moyenne le taux est de 15% de la population dans n'importe quel pays du monde. C'est important. Au Maroc, une majorité de personnes handicapées n'a jamais consulté de médecin.
Rappelez-nous les mesures incitatives qui ont été mises en place pour leur insertion ?
Une première loi en 1981 concernait déjà la protection sociale des aveugles et mal voyants. Ensuite, il y a eu la loi 10-93 portant sur la protection sociale des handicapés qui stipule, entre autres, que les entreprises s'engagent à garder tout salarié devenu handicapé et ne peut l'employer à des travaux pouvant lui porter préjudice ou aggraver son handicap. Toujours dans cette loi, il existe une mesure particulière qui concerne l'application d'un quota de 7% de personnes handicapées dans les secteurs public et semi public. Cette loi concerne les organismes de plus de 15 personnes et un examen d'entrée est obligatoire. Résultat : très peu de candidats accèdent finalement à ces postes.

En tant qu'association, qu'apportez-vous comme soutien ?
Nous essayons au maximum de faciliter l'insertion de ces personnes dans le monde du travail. Nous avons développé de nombreux partenariats avec des organismes privés ou publics, notamment l'Office de la formation professionnelle et de la promotion de l'emploi (OFPPT), l'Agence nationale pour la promotion de l'emploi et des compétences (Anapec), la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM)… Nous avons également notre réseau de donateurs qui est constitué d'importantes sociétés de la place… mais cela reste insuffisant.
Vous venez de citer le cas de l'OFPPT, cela veut dire que vous vous investissez également dans la formation…
Exactement. Les actions de formation concernent plusieurs domaines. On peut citer l'informatique, la conception graphique, le travail artisanal comme le travail sur les matériaux, le domaine de l'imprimerie mais aussi la comptabilité, le secrétariat…
Avec la CGEM, nous avons développé deux commissions, une qui s'occupe de la promotion de l'emploi et l'autre du social. Et il y a des résultats même s'ils sont minimes.
Les salariés handicapés sont peu nombreux. Alors où les trouve-t-on généralement ?
Ils sont présents dans différents secteurs d'activité. Beaucoup ont opté pour l'entreprenariat : téléboutiques, petits commerces, TPE… Certaines sociétés de micro-crédit les soutiennent financièrement. Les centres d'appel ont également favorisé l'insertion des handicapés. Parallèlement, on a eu également des demandes pour des postes de comptables, standardistes, secrétaires, informaticiens et même parfois dans l'enseignement.
Les salariés handicapés sont, souvent, nettement plus motivés que leurs collègues valides. Ils s'investissent énormément dans leur travail.
Les handicaps sont cependant différents, mais l'on ne voit que les problèmes physiques…
En effet, dans l'imaginaire collectif, les personnes handicapées se déplacent en fauteuil roulant ou en béquilles. Trop de préjugés courent sur les handicapés. De quoi refroidir les ardeurs d'embauche. Pourtant, beaucoup de handicapés sont plus que valides, dont la moitié a un handicap qui ne se voit pas. Généralement, vous avez quatre familles de handicaps. D'abord, la famille du handicap moteur (amputation ou paralysie d'un membre, déformation…), du handicap visuel (déficience totale ou partielle du champ visuel), du handicap auditif et vocal (surdité ou mutité) et enfin la famille du handicap mental (déficience totale ou partielle de la mémoire, du langage…).
Nous avons par exemple des personnes sourdes qui travaillent dans les métiers manuels comme la couture ou encore la coiffure.
Nous avons eu également un cas remarquable qui est celui de l'insertion d'une jeune personne qui a un léger retard mental chez le groupe Suzuki.
L'accès à l'entreprise est conditionné par une compétence dans un domaine donné…
Parce qu'à la base on marginalise cette population. Dans le monde éducatif, on constate déjà une aberration totale qui est d'isoler les handicapés dans des centres spécialisés. Ce qui développe chez eux un esprit d'incapacité physique et d'infériorité.
Nous avons constaté également un taux d'échec scolaire important chez cette population. Donc, peu de qualification. Ce qui amoindrit davantage leurs chances de décrocher un travail.
C'est pourquoi en tant qu'association, nous avons mis en place un programme de soutien et de financement aux personnes désireuses de poursuivre une formation professionnelle ou diplômante. Certaines écoles prestigieuses de la place nous ont aidés financièrement dans cette démarche et elle fonctionne parfaitement depuis plusieurs années.
Comment alors faire évoluer la situation en faveur des personnes handicapées ?
Il faut d'abord que l'Etat applique davantage ses mesures incitatives d'insertion comme les solutions citées auparavant. Il faut aussi régler les problèmes d'accessibilité (bâtiments, transports urbains…) qui restent majeurs pour la plupart des personnes handicapées. Mais, à mon sens, il faut apprendre aux personnes à vivre avec leur handicap. L'enquête nationale a montré que la majorité des personnes handicapées a d'abord une préoccupation de survie avant celle d'intégration. L'accès à la formation et à l'emploi arrive plus loin.


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