809 000 logements sociaux prévus, reste les logements pour pauvres. Introduit en 2010, le plan de relance du logement social a dépassé les attentes et remis en selle un secteur sinistré. Le défi reste celui des logements à 140 000 DH pour les Marocains à faibles revenus. Le gouvernement Benkirane pourra sans doute remercier son prédécesseur pour la dynamique que connaît le logement social à l'heure actuelle. Entre 2010, année de relance de ce type de logement et aujourd'hui, les conventions signées entre l'Etat et les promoteurs privés portent sur la production de 809 000 unités. Autant dire une production moyenne de près de 135 000 logements sociaux en six ans. On est loin des 18 000 logements sociaux, à 200 000 DH, produits en moyenne annuelle au cours de la période 2002-2008. Car, et il faut le souligner, au début des années 2000, les promoteurs privés étant peu enclins à construire dans les petites villes, ce que l'on y produisait, c'était surtout des lots de terrain pour l'auto-construction qui représente 23% du secteur de l'immobilier. De fait, les records atteints au milieu des années 2000, où le nombre d'unités de type social a atteint 126 000, était surtout dû à la production de lots. Il n'empêche, la dynamique qu'a connu le secteur immobilier était réelle. Une dynamique qui a été stoppée net à partir de 2008 avec la refiscalisation du segment dans la Loi de finances. La disparition de l'avantage fiscal octroyé aux promoteurs qui, par le biais de conventions signées avec l'Etat, s'engageaient sur des programmes de logements sociaux, a stoppé net le mouvement. En 2008 et 2009, aucune convention n'a été signée et le secteur a failli courir à la catastrophe. Qu'est-ce qui s'est passé ? De fait, l'Etat avait estimé que la demande sur le segment du social n'était plus aussi importante et avait entretemps laissé l'initiative du logement économique à 140 000 DH et celle du logement à 800 000 DH pour la classe moyenne. Les deux formules furent boudées par les promoteurs, en dépit de promesses de l'Etat d'octroyer des terrains à prix coûtant où ils pouvaient réaliser à la fois de l'économique, du moyen et du haut standing pour faire jouer la péréquation. A l'été 2009, le ministère de l'habitat tirait la sonnette d'alarme, inquiet d'un secteur à l'arrêt. On avait en fait réalisé que le logement social représentait encore les 2/3 de la demande. En dépit des résistances du ministère des finances qui rechignait à accorder la moindre incitation, un nouveau plan de relance du logement social fut mis en place. Coût du logement : 250 000 DH maximum et les 40 000 DH supplémentaires correspondant à la TVA ne seraient pas payés par l'acheteur mais pris en charge par l'Etat. Résultat : deux ans après le plan de relance, un potentiel confirmé de 809 000 logements sociaux (et non pas logements et lots) à produire d'ici 5 ans. Avec cela, le Maroc pourra ramener son déficit en logements à 400 000 unités en 2016 déjà au lieu de 2020. Une aubaine donc pour le gouvernement Benkirane. Reste alors pour lui à produire des logements économique à 140 000 DH car la demande existe et elle est très forte. Seuls les opérateurs publics de l'habitat peuvent produire à ce prix-là.