Badr Kanouni, président du Directoire du holding Al Omrane, a livré hier ses propositions pour redynamiser le secteur immobilier, lors des «ateliers de réflexion sur la redynamisation du secteur de l'habitat», organisés par le ministère de tutelle. Le patron du bras immobilier de l'Etat s'est focalisé durant son intervention sur le segment du logement à faible valeur immobilière (FVI, 140.000 DH) et celui du logement social (250.000 DH). Il faut dire que le programme du logement à 140.000 dirhams lancé en 2008 a bien du mal à trouver son rythme de croisière. En effet, l'objectif initial de produire près de 130.000 unités à l'horizon 2020 affiche à ce jour un taux de réalisation d'à peine 22,1%. Rappelons que les logements à 140.000 DH sont destinés aux ménages dont le revenu mensuel ne dépasse pas deux fois le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) ou son équivalent. Selon Kanouni, pour relancer ce programme, certains ajustements doivent y être apportés. Il préconise ainsi de mettre en place un nouveau produit à un prix inférieur à 140.000 DH dédié à une cible dont les revenus sont inférieurs à 1,5 SMIG. Il préconise également de réduire le seuil minimum à réaliser par conventionnement à 100 unités par an (au lieu de 200 actuellement) afin, dit-il, de garantir l'adhésion des petits promoteurs dans le cadre de partenariats publics privés (PPP). Autre recommandation formulée par Al Omrane : activer l'ouverture à l'urbanisation des terrains publics mobilisés au profit du groupe Al Omrane en opérationnalisant les mesures d'accompagnement prévues à cet effet par l'Etat. Sur le plan du financement des acquéreurs, Kanouni appelle à dynamiser le dispositif d'accès au crédit (Fogarim) pour les populations à revenus limités et réguliers, et à mettre en place des taux bonifiés pour l'accès aux crédits acquéreurs. Il faudra pour cela convaincre les banques. Sur le plan de la fiscalité, Al Omrane milite pour une prolongation du dispositif d'incitations lié au programme FVI.
Logement à 250.000 dirhams : encourager le locatif
Le programme de logement social (250.000 DH) arrive à échéance en 2020. Badr Kanouni a proposé une série de nouvelles mesures destinées à corriger certaines contraintes. Il s'agit tout d'abord de plafonner le revenu de la cible bénéficiaire. Actuellement, aucune limite de revenus n'est requise pour acquérir un logement social, ce qui a occasionné un glissement des classes moyennes vers cette catégorie de logement. Al Omrane souhaite également promouvoir une nouvelle offre, comprise entre 180.000 DH et 250.000 DH, dotée d'un cahier de charges spécifiques, conformément aux résultats de l'étude sur la demande élaborée par le ministère de l'habitat. Le locatif social doit également être promu, selon Kanouni. Il s'agit d'instaurer une aide locative au profit des locataires sous forme d'aides directes, ainsi que la mise en place d'un fonds de garantie au profit des bailleurs, et l'élargissement du nombre de logements sociaux dédiés au locatif (20% actuellement).