Il a gagné 1 318 ha de plus et permettra de construire 107 000 nouveaux logements. 40% de ce nouveau potentiel est situé dans Hay Hassani Extension, grignoté sur la commune rurale de Dar Bouazza. Peu d'immeubles R+5 sont prévus, l'essentiel porte sur du R+4 et du R+2. Il s'est fait attendre pendant longtemps mais il est enfin là. Le plan d'aménagement de Hay Hassani, premier de plus de trente plans découlant du schéma d'aménagement urbain du Grand Casablanca adopté en 2007, a finalement été homologué dans les temps. Le décret approuvant ce plan a en effet été publié au Bulletin Officiel du 5 décembre 2011. La Vie éco a pu se procurer la carte détaillé du nouveau plan d'aménagement pour ce quartier qui sera le plus grand de la métropole. Dans sa mouture définitive, le plan de Hay Hassani couvre une superficie approchant 4 080 ha, ce qui classe actuellement l'arrondissement au premier rang en termes de taille à l'échelle du Grand Casablanca. C'est qu'avec le nouveau plan, la zone s'est agrandie de 1 318 ha, lequel territoire, baptisé Hay Hassani Extension, a été grignoté sur la commune rurale de Dar Bouazza. Ce rallongement riche en opportunités de création de logements vise à absorber la croissance démographique de la métropole casablancaise. Une autre nouveauté, qui offre un potentiel de construction considérable, concerne le pôle urbain de Casablanca-Anfa (terrain de l'ancien aérodrome d'Anfa), érigé lui aussi en secteur distinct et pour lequel le plan propose un réaménagement de fond. Les secteurs de Hay Hassani Existant et Ennassim-Lissassfa Sud complètent l'ensemble. Dans les quatre secteurs, en prenant en considération les opportunités de constructions qui s'ouvrent, d'un côté, avec la nouvelle zone d'Anfa ainsi que la zone d'extension de Hay Hassani et, d'un autre côté, dans les tissus résidentiels existants, ce sont 107 000 nouvelles unités qui pourront être créées à l'horizon 2020, portant le parc total de la zone à 178 000 logements. Le potentiel en nouveaux logements aurait pu être plus conséquent si les concepteurs du nouveau plan avaient eu la main plus large s'agissant des hauteurs autorisées pour les terrains non encore bâtis. En effet, le souci apparent a été de réduire dans l'ensemble la densité urbaine pour l'arrondissement. Ainsi, peu de R+5 sont prévus et on leur a préféré des R+4 et R+2. Aussi, plusieurs zones villas ont été maintenues en l'état ou ajoutées. Une restriction qui, l'on s'en doute, ne manque pas de susciter les critiques des promoteurs immobiliers qui penchent nécessairement pour la maximisation des hauteurs autorisées afin, disent-ils, d'absorber la demande croissante sur le logement. 70 000 unités constructibles à Hay Hassani Extension Quoi qu'il en soit, à lui seul, le secteur de Hay Hassani Extension s'arroge près de 40% du potentiel de nouveaux logements autorisés, avec une capacité d'accueil de près de 70 000 unités. Plus en détail, le nouveau plan dispose les nouvelles surfaces constructibles à partir des quartiers actuels de Hay Hassani en direction de la rocade du secteur. Sont autorisés sur cet espace, des R+1, R+2 et R+4 avec un poids prédominant pour ce dernier type d'unités auquel 76% de la superficie constructible totale (soit près de 53 500 logements à construire) ont été alloués. Deux nouvelles tours de plus de 20 étages à l'emplacement de l'ancien aérodrome d'Anfa En outre, des zones constructibles sont proposées aux abords de quelques carrefours importants. Aussi, dans sa partie nord-est, le secteur Hay Hassani Extension devrait accueillir, selon le nouveau plan d'aménagement, des projets d'habitat constitués en majorité d'immeubles R+4 avec quelques îlots de villas ou de petits lots pour maisons multifamiliales, conformément aux types d'unités apparus dernièrement dans la zone. Dans le périmètre du nouveau secteur, le plan d'aménagement introduit de nouvelles opportunités de constructions au niveau de Sidi El Khadir, situé à l'angle ouest de l'arrondissement de Hay Hassani. Ce secteur urbain récent en cours d'aménagement, bordé à l'ouest par la route d'Azemmour et au sud par le secteur Hay Hassani Extension, est pour la moitié de sa surface déjà urbanisée. Mais une partie non encore occupée comporte un grand terrain libre, au centre, d'environ 33 hectares. Le zonage du nouveau plan prévoit pour cet espace des programmes de logements essentiellement à R+4. Quant au second secteur introduit par le nouveau plan, Casablanca-Anfa, il recouvre pour précision les terrains domaniaux sur lesquels sont implantés la cité de l'Air, le CAFC et les terrains publics communaux sur lesquels sont établis les grands terrains affectés aux clubs sportifs. Le tout s'étale sur 350 ha dont 200 ha sont constructibles (hors parcelle de la RAM). Toute cette zone est scindée en cinq quartiers aux noms évocateurs : Anfa cité de l'Air, Anfa Préfecture, Anfa Clubs, Anfa Aéropostale et Anfa Université. Le dernier quartier, situé dans la continuité du complexe universitaire, accueillera la future place financière de Casablanca. Un nouveau parc écologique en plein milieu d'El Oulfa
Faits notables, Anfa Université devrait être traversé par une avenue de 1,5 km qui fait la liaison avec le centre-ville, mais surtout, le quartier devrait accueillir deux grandes tours repères au Nord et au Sud, de plus de 20 étages, qui devraient être visibles depuis la route de l'aéroport Mohammed V, selon les concepteurs du plan. Les trois premiers quartiers ne connaissent pas de réaménagement territorial majeur mais, précision importante, Anfa Club, situé à proximité des équipements sportifs existants, accueillera un quartier résidentiel avec un potentiel de 22 000 logements. Anfa Aéropostale, enfin, regroupe les anciens bâtiments aéronautiques de la zone et devrait être aménagé en cœur historique du secteur. Au vu de l'activité économique que devrait générer le futur secteur Casablanca- Anfa (potentiel de 100 000 nouveaux emplois), le nouveau plan d'aménagement augmente les capacités d'hébergement environnantes, notamment au niveau du secteur Hay Hassani Existant. Et c'est spécifiquement le quartier Beauséjour qui est concerné. En effet, la Ferme Bretonne et «la cité de l'AIA» qui y sont situés et qui s'étendent le long de la route d'Al Jamiaa (du carrefour avec le boulevard Ghandi jusqu'au carrefour d'El Jadida), bordant Casa-Anfa, accueillent une zone urbaine avec de l'habitat à plus grande densité ainsi que des activités tertiaires. Sont notamment prévues des maisons multifamiliales R+2, une hauteur, là encore, jugée insuffisante par les promoteurs pour faire face à la demande d'hébergement au niveau de la zone. Viennent ensuite les quatre autres quartiers du secteur Hay Hassani Existant : Essalam, Hay Hassani, El Oulfa et Lissasfa Nord. Ces quartiers étant dans l'ensemble presque entièrement construits, leur aménagement est reconduit ou tout au plus modifié ponctuellement (notamment pour Essalam). A noter, toutefois, une opportunité de construction de terrains inoccupés au niveau du quartier Lissassfa Nord. Les terrains disponibles sont localisés dans le Belvédère du quartier (point haut du relief de la route d'El Jadida surplombant la piste et le terrain sur lesquels le projet urbain d'Anfa doit être réalisé) et peuvent accueillir un équipement et des logements selon le nouveau plan. Sur un autre registre, une nouveauté notable en matière d'équipements publics est à citer pour le quartier El Oulfa. Il y est en effet prévu la transformation de l'ancienne carrière Schneider en un parc écologique. L'idée est de capitaliser sur le potentiel de ce site qui a permis, par les résurgences de la nappe phréatique, la constitution d'un lac. Ainsi, il est prévu de réaménager les abords de ce lac en espace vert, ce qui suppose au préalable la résorption du bidonville Schneider Nouwara voisin. En outre, situé en haut de falaise, tout cet espace devrait bénéficier de liaisons avec la partie basse de la falaise (où sont situés la préfecture et l'ex-aérodrome d'Anfa), de telle sorte à ce que le quartier d'El Oulfa soit pleinement associé à l'aménagement du centre d'Anfa. Ultime précision, le nouveau plan réserve, au sein du secteur Hay Hassani Existant, 25 hectares à des activités industrielles, au nord du boulevard urbain d'El Jadida. Des logements sociaux construits en zone inondable Le secteur Ennassim-Lissassfa Sud connaît également son lot d'aménagements. D'abord, le nouveau plan prévoit pour Lissassfa Sud dans son prolongement, situé entre le boulevard El Jadida et la rocade sud-ouest et l'oued Bouskoura, l'implantation de zones résidentielles R+2. S'agissant d'Ennassim, son réaménagement s'annonce pour le moins ardu. En effet, le développement de ce quartier s'est fait autour d'une zone concernée par les risques d'inondation sur les terrains situés à l'extrémité sud du secteur. C'est sur ces terrains justement qu'a été réalisée la première tranche du projet immobilier Ennassim (qui a servi à recaser la population délogée pour réaménager l'Avenue royale et les abords de la mosquée Hassan II). Pour ne rien arranger, un important bidonville est installé dans la zone inondable. Cette dernière reste inconstructible dans sa totalité, dans le nouveau plan, ce qui nécessite le déplacement de tout ce qui y est construit.