La ville n'est plus cantonnée au tourisme d'affaires, elle diversifie son offre. Malgré la crise, elle affiche un taux d'occupation supérieur à la moyenne nationale. S'il y a une destination qui est en train de prendre de l'ampleur, c'est bien Casablanca. Alors qu'il y a une dizaine d'années ses infrastructures hôtelières étaient pratiquement à l'arrêt et même en régression, la capitale économique est aujourd'hui en passe de redorer son blason. Malgré certaines entraves liées au problème de gestion de la ville, les investissements hôteliers et assimilés depuis que le Plan de développement régional touristique (PDRT) a été signé en 2006, vont bon train. Casablanca renforce sa vocation de destination d'affaires tout en orientant ses investissements dans différents segments touristiques (loisirs, culture, shopping, séjours médicaux, golf, etc.). Depuis 2007 à aujourd'hui, la capacité d'hébergement de la ville est passée d'environ 11 500 lits classés à plus de 17 000. Certes, le rythme des 2 000 lits projetés par an n'a pas été atteint, mais force est de constater que beaucoup d'efforts ont été accomplis. En effet, ce sont 21 établissements qui ont été ouverts dont une dizaine de 3*, cinq de 4*, deux de 5* dont un luxe, une résidence hôtelière et trois établissements en cours de classement avec des enseignes de renom nationales et étrangères. Il faut signaler aussi que durant la même période, 14 hôtels ont été rénovés, dont neuf 4* et cinq 5*. La cadence sera maintenue en 2 012 durant laquelle 4 nouveaux établissements 5* (Sofitel, Four seasons, Afrin, Zimania) seront ouverts, en plus de la rénovation de l'hôtel Marhaba qui, en principe, accueillera ses premiers clients en 2013, selon une source bien informée. Ces 5 établissements totaliseront 2 148 lits, selon le Conseil régional du tourisme (CRT) de Casablanca. Les nuitées on augmenté de 75% entre 2003 et 2010 Avec toutes ces ouvertures, la ville pourra faire face à la demande qui est sur une courbe ascendante depuis presque 10 ans. Entre 2003 et 2010, les arrivées dans la ville ont progressé de plus de 10%, passant de 406 000 en 2003 à 665 000 en 2008 avant d'atteindre 750 000 en 2010. Donnée importante relevée de ces chiffres, la hausse des touristes non-résidents est supérieure à celle des résidents. Ce qui veut dire que la cote de la capitale économique est en hausse à l'étranger. Les nuitées ont évolué pratiquement au même rythme. De 914 000 en 2003, on en comptabilisait 1,6 million en 2010, soit une progression globale de 75%. Cependant, Casablanca n'est pas épargnée par la crise qui touche le secteur depuis 2008. Et depuis le début de l'année, elle souffre de la conjoncture politique qui prévaut dans la sous-région. D'après les chiffres du CRT, à l'issue des 7 premiers mois de 2011 les arrivées ont reculé de 5,7% par rapport à la même période de 2010, à 419 300. Le nombre de nuitées s'est aussi contracté de 4,6%, totalisant 920 076 contre 963 944. Le plus important est qu'à 49%, le taux d'occupation se maintient et se situe même très largement au-dessus de la moyenne nationale qui était de 39%. Il s'est ainsi établi durant la période mentionnée à 60% pour la catégorie des 5*, 56% pour les 4* et 55% pour les 3*, soit une moyenne de 57%, ce qui est appréciable dans une conjoncture difficile. Pour les catégories en-dessous, il semble que «les déclarations des arrivées et des nuitées ne soient pas très fiables pour les prendre en considération». Comprenons qu'elles tirent le taux d'occupation vers le bas. Néanmoins, la ville s'en sort bien. Selon Saïd Mouhid, directeur du CRT de Casablanca, même si la mise en œuvre du PDRT a pris du retard, puisque c'était prévu qu'il s'étale entre 2004 et 2012, la plupart des projets sont en train d'avancer et la capitale économique va montrer un nouveau visage dans les années qui viennent compte tenu de toutes les infrastructures en cours de constructions : le tramway accompagné de la rénovation et de l'embellissement de tout le centre-ville, la nouvelle gare de Casa-Port, la marina, le Palais des congrès, le complexe résidentiel Anfa Place, le parc de loisirs Sindibad, le complexe commercial Morroco Mall. Bref, toute la ville jusqu'à Dar Bouazza est en plein chantier. Casablanca étant, de surcroît, le premier aéroport du Royaume, sa fréquentation ne peut que croître à l'avenir. En tout cas, avec toute l'offre disponible la durée de séjour des touristes pourrait nettement s'améliorer.