De 2003 à aujourd'hui, les arrivées ont augmenté de 12% en moyenne par an n La capacité est passée de 4 100 à 16 000 lits qui seront 20 000 en 2012. 200 000 croisiéristes attendus en 2010. On peut dire sans risque de se tromper que le tourisme à Casablanca est sur une pente ascendante. Depuis 2003, année de la signature du Programme de développement régional touristique (PDRT), le premier du genre au Maroc, la progression annuelle moyenne des arrivées de touristes est de l'ordre de 12% et les nuitées connaissent une croissance équivalente avec un maintien du taux d'occupation dans les établissements d'hébergement classés nettement au-dessus des 50%. Cette évolution a été possible grâce à l'exécution du contrat-programme, lequel au-delà des projets d'infrastructures touristiques, a permis une rupture psychologique chez les investisseurs qui étaient jusque-là très frileux. En effet, explique Saïd Mouhid, directeur du Conseil régional du tourisme (CRT), avant 2003, Casablanca avait une offre d'hébergement en dégradation. Il y avait de plus en plus de fermetures et presque plus de constructions de nouveaux hôtels, au point que la capacité était tout juste de 4 100 chambres dont 900 pour les 5 étoiles, 1 700 pour les 4 étoiles et 600 pour les 3 étoiles, le reste étant réparti dans des établissements de bas de gamme. Depuis, avec une offre de lits qui a progressé au rythme annuel moyen de 9%, Casablanca est arrivée à doubler pratiquement sa capacité, avec une très forte croissance pour les 5 et 3 étoiles. 20 000 lits en 2012 Casablanca compte aujourd'hui 16 000 lits et avec les ouvertures prévues pour 2010, dont le Sofitel et le Royal Mogador ainsi que d'autres projets hôteliers à Bouskoura et sur la corniche, la ville aura une offre à la mesure de ses ambitions qui atteindra 20 000 lits d'ici 2012. Et l'une de ses ambitions est de développer le créneau le plus porteur, celui du tourisme d'affaires, qui représente aujourd'hui plus de 65% de l'activité touristique de la métropole. S'il est appelé encore à se développer avec l'ouverture prévue pour le début 2013, du Palais des congrès de Casablanca, ce segment tire vers le haut dans son sillage d'autres segments. Ainsi, depuis 5 ou 6 ans, Casablanca a capitalisé autour de l'activité golfique et l'on compte aujourd'hui à la métropole et environs, dans un rayon de moins de 80 kilomètres, quelque 200 trous de golf (El Jadida, Mazagan, Bouskoura, Dar Bouazza, Mohammédia….). «Ce qui est important, relève Saïd Mouhid, c'est que la construction d'hôtels ne se fait pas au hasard, mais en suivant la trame des grands projets structurants de la capitale économique. Ainsi, les 5 étoiles se concentrent surtout au centre-ville à partir de l'avenue des FAR et jusqu'à la corniche pour la clientèle d'affaires, mais on trouve aussi des projets d'établissements de ce standing près des centres de loisirs et de bien-être qui drainent une clientèle plutôt familiale originaire des pays du Golfe et du Moyen-Orient. «Car, précise-t-il, il ne faut pas oublier que Casablanca qui est aujourd'hui un grand chantier se rénove à grande vitesse. Certes, elle accuse du retard dans les projets de réhabilitation architecturale du centre-ville et des bâtisses Art déco, mais l'avancement rapide du projet de tramway et la programmation de son tracé par le centre-ville, avec la transformation en espace piéton de l'avenue Mohammed V, vont donner de la valeur à tous ces bâtiments, ce qui incitera leurs propriétaires à les rénover». L'autre créneau sur lequel Casablanca parie aussi est celui des croisières. Etant pour l'heure le seul port à recevoir des bateaux de croisière, et dans une moindre mesure Agadir, cette activité est appelée à se développer de plus en plus, car 80% des croisiéristes viennent des pays d'Europe. La capitale économique a reçu ainsi, en 2009, 168 000 croisiéristes qui seront 200 000 cette année, pronostique, le directeur du CRT. Ce dernier précise, par ailleurs, que ces croisiéristes génèrent une activité pour les agences de voyages et les transporteurs touristiques puisque des visites sont organisées dans la journée vers d'autres villes comme Rabat, Fès ou Marrakech. Enfin, Casablanca qui a parié aussi sur le shopping et le tourisme médical voit de plus en plus de clientèle africaine venir pour joindre l'utile à l'agréable. Cette clientèle, explique Saïd Mouhid, séjourne en priorité dans les hôtels 4 étoiles, car ce qui l'intéresse c'est avant tout de faire du shopping à moindre coût en comparaison avec les pays d'Europe. Selon lui, les articles de luxe coûtent 10 à 15% moins cher à Casablanca qu'à Paris ou Londres, en raison des loyers et de la main-d'œuvre qui sont moins chers. Enfin, Casablanca est de plus en plus commercialisée comme étape dans les circuits en jouant sur sa proximité avec Marrakech, et propose dans cette optique des week-ends aux touristes. Car, à l'inverse de Marrakech, les hôtels à Casablanca sont moins pleins le week-end que durant la semaine. Aussi, passer une semaine à Marrakech clôturée par un week-end à Casablanca avant de prendre l'avion peut s'avérer payant.