Les consultations publiques ont été bouclées le 16 août pour les plans de Ben M'sik, Sbata, Sidi Othman et Moulay Rachid. La procédure d'adoption des plans de Ain-Sebaa, Roches Noires, Mohammédia, Chellalate et Beni-Yakhlef sera lancée en octobre. L'Agence urbaine de Casablanca (AUC) vient de donner un coup d'accélérateur au processus d'adoption des plans d'aménagement découlant du schéma directeur d'aménagement urbain (SDAU) du Grand Casablanca, commune de Mansouria comprise. Alors que tous les regards étaient braqués sur le plan de Hay Hassani, qui en est à l'étape ultime avant sa promulgation, l'administration a bouclé d'une traite, le 16 août dernier, les consultations publiques relatives à quatre autres plans d'aménagement : Ben M'sick, Sbata, Sidi Othman et Moulay Rachid. Pour ces préfectures, la phase des consultations publiques, qui a duré deux mois et consisté à recueillir les avis du conseil communal et des citoyens concernés, est l'avant-dernière étape du processus d'adoption. Dans son élan, l'AUC a même lancé, ces derniers jours, la consultation publique pour le plan d'aménagement de Mansouria, qui ne figurait même pas, jusqu'à il y a peu, sur la liste des plans à l'étude. «Ce dernier plan a pu être élaboré et proposé pour enquête en un temps relativement court en raison du caractère peu engagé de la zone de Mansouria qui a donc requis moins d'efforts d'adaptation», justifie Azzedine Hafif, directeur des études à l'AUC. Les 31 plans de Casa devaient être promulgués fin 2010 ! Quant au plan d'aménagement de Hay Hassani, il devrait être étudié en commission centrale «au courant de ce mois», selon Taoufiq Benali, directeur de l'urbanisme au ministère de l'habitat. Cette commission qui regroupe, entre autres, des représentants du Conseil de la ville, de l'Agence urbaine et de la préfecture, s'attellera à examiner les requêtes des citoyens et les recommandations du conseil communal formulées lors des phases précédentes. «Mais à vrai dire, pour le plan de Hay Hassani, l'essentiel du travail a déjà été fait et cette ultime étape s'apparente davantage à une simple formalité», confie un cadre de l'AUC. La promulgation est donc quasiment acquise. Et tant mieux car le timing est serré. En effet, le législateur prévoit qu'un projet de plan d'aménagement cesse d'être opposable aux tiers douze mois à compter de la fin de la phase d'enquête publique, s'il n'est pas adopté. Au delà de ce délai, l'AUC pourrait être amenée à reprendre la phase de consultation publique. Dans le cas du plan de Hay Hassani, l'échéance tombe en décembre prochain. Le compte à rebours est également enclenché pour les quatre autres plans qui ont déjà satisfait à l'étape de l'enquête publique. Pour sûr, un retour à la case départ n'est pas pour arranger ni l'administration ni les citoyens. En effet, la première accuse déjà un retard considérable sur son planning d'adoption des 31 plans d'aménagement de Casablanca qui, pour rappel, devaient être promulgués dans leur intégralité fin 2010 ! Et en ce qui concerne les seconds, en dépit des multiples insatisfactions exprimées lors des consultations publiques (113 demandes de rectification pour le plan d'aménagement de Hay Hassani), la volonté est manifeste d'en finir avec un système de dérogations qui donne de moins en moins satisfaction (voir encadré). A cet effet, l'AUC prévoit de soumettre à la phase dite de comité technique local, qui précède l'étape de la consultation publique, dans les semaines qui viennent, cinq nouveaux plans relatifs à Aïn Sebâa, Roches Noires, Mohammédia, Chellalat et Beni Yakhlef. Et le mot d'ordre est donné pour que la procédure d'adoption soit enclenchée pour dix autres plans d'aménagement d'ici la fin de l'année. Un système d'homologation long et compliqué «Si les plans d'aménagement de Casablanca accusent du retard, ce n'est certainement pas faute de bonne volonté», martèle-t-on à l'Agence urbaine de la métropole. «C'est plutôt la conséquence d'un système d'homologation long et compliqué qui prévoit une multitude d'allers-retours des documents entre le Conseil de la ville, le ministère de l'intérieur et l'Agence urbaine avant la promulgation». De surcroît, pour une ville comme Casablanca, les contraintes sont multiples : les territoires sont déjà engagés, ce qui nécessite plus d'efforts d'adaptation et prolonge la phase de conception des plans d'aménagement. En attendant, les professionnels doivent composer avec un système de dérogations insatisfaisant. «Celles-ci sont délivrées au compte-gouttes et la procédure est de moins en moins transparente», se plaint un promoteur immobilier. «Le comité en charge de délivrer des dérogations traite les demandes au cas par cas selon des critères qui lui sont propres et qui ne sont pas définis clairement», souligne pour sa part Youssef Iben Mansour, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). Il ajoute que ni les promoteurs ni les architectes n'assistent aux réunions de ce comité.