Après une reprise en 2010, il ont chuté de 18% à l'issue du premier semestre 2011. En 2010, la sortie de devises relatives aux dividendes des IDE s'est établie à 11 milliards de DH et il en sera probablement autant cette année alors que les flux d'investissement sont en baisse. Après les baisses de 2008 et 2009 consécutives à la crise économique internationale et qui n'ont d'ailleurs épargné quasiment aucun pays, les investissements étrangers au Maroc avaient effectué une belle reprise en 2010, avec un montant global de 32,3 milliards de DH, soit une hausse de 28 % par rapport à 2009. Cette reprise semble néanmoins s'estomper, du moins en cette première moitié de 2011 : 10,56 milliards de DH sont enregistrés, contre 12,85 milliards au cours de la même période de 2010, soit une baisse de 17,8%. Si cette tendance se poursuit au cours du second semestre, 2011 serait alors l'année où le Maroc aurait enregistré le plus faible niveau d'investissements directs étrangers (IDE) depuis 2004, et 2010 comme une brève parenthèse depuis le déclenchement de la crise internationale (voir graphe). Une telle hypothèse creuserait davantage le déficit du compte courant de la balance des paiements. Car, il faut noter que ces trois dernières années, ce sont les excédents du compte d'opérations financières, où sont logés les investissements étrangers, qui ont permis d'atténuer quelque peu le niveau du déficit courant. Ils sont encore, globalement, loin d'égaler les transferts des MRE ou les recettes de tourisme, mais ils doivent se situer, bon an mal an, en troisième position dans les flux financiers Or, cette année, ces investissements marquent le pas, pour le moment du moins, et avec le déficit commercial qui s'aggrave, le compte courant a déjà marqué au cours du premier trimestre un déficit de 15,7 milliards de DH. C'est dire si leur recul, au-delà même des retombées sur la croissance et l'emploi, impacte négativement la balance des paiements. Le stock des seuls investissements directs étrangers au Maroc s'établissait à 334,9 milliards de DH en 2009 Mais la croissance des IDE, notamment, ne présente pas que des avantages. En fait, elle augmente aussi les engagements du pays vis-à-vis de l'étranger, même si ces engagements paraissent plus théoriques que réels. Il n'en reste pas moins que quand ils croissent plus rapidement, comme c'est le cas au Maroc, il génère un lourd déficit de la position financière extérieure globale (PFEG) du pays. Il faut savoir en effet que du fait de la hausse quasi continue des investissements étrangers au Maroc (directs, de portefeuille ou autres), la PFEG a enregistré un déficit de 315,3 milliards de DH en 2009 (dernière date d'établissement), en aggravation de près de 20 %. En 2010, ce compte extérieur verra sans doute son déficit augmenter, en raison de la hausse des investissements étrangers et, par contraste, de la baisse des avoirs du pays. Le stock des seuls investissements directs étrangers au Maroc s'établissait à 334,9 milliards de DH en 2009, contre un stock des avoirs marocains à l'étranger en IDE de 14,6 milliards de DH. Bien sûr, nul ne peut s'imaginer que cet encours serait exigé du jour au lendemain, mettant tout d'un coup le pays dans une très grande difficulté. Mais s'il s'agit là plutôt d'une virtualité, il est certain en revanche que ce stock d'investissements produit légitimement chaque année des revenus transférables – et transférés – en devises, correspondant à des dividendes. Et bien entendu, ces revenus gonflent à mesure que s'accroît l'encours des investissements. Il est significatif à cet égard que la rubrique «revenus» du compte courant est non seulement déficitaire, ce qui est logique, mais en plus ce déficit tend à s'aggraver d'année en année : 3,3 milliards en 2007, 4,1 milliards en 2008, 11,8 milliards en 2009, près de 11 milliards en 2010 et 2,24 milliards au cours des seuls trois premiers mois de 2011. Il faut pourtant nuancer tout cela. Car, si les IDE, et les investissements étrangers en général, ne constituaient que des engagements qu'il faudra honorer le moment venu et ne produisaient que des revenus à transférer régulièrement, on n'assisterait pas à la compétition féroce à laquelle s'adonnent les pays, à coup de facilitations tous azimuts, pour en attirer le maximum. L'autre vérité de ces investissements, c'est qu'ils sont source de croissance, de création d'emplois et, éventuellement, de transfert de technologie. Autrement dit, ces investissements étrangers préparent ou sont censés préparer les conditions pour qu'une économie devienne compétitive et génère à son tour des rentrées de devises via le développement des exportations. Est-ce le cas au Maroc ? L'examen de la structure des IDE par secteur d'activité laisse penser que le développement du tourisme au Maroc, première source de devises, n'est pas étranger justement à la croissance des investissements étrangers. L'immobilier également, avec notamment l'afflux des investisseurs arabes du Golfe qui sont devenus moins présents en Occident depuis les attentats de New York de 2001, s'est notablement développé, attirant une clientèle étrangère de haut de gamme – mais provoquant dans le même temps un renchérissement du coût du foncier. A vrai dire, c'est l'industrie, aujourd'hui classée quatrième dans la répartition sectorielle des IDE, qui a tant besoin d'investissements étrangers. Car, c'est celle-ci qui pourrait booster les exportations, notamment à forte valeur ajoutée. Et là, justement, c'est un recul qui est constaté ces cinq dernières années, nonobstant le projet Renault dans la ville du détroit, Tanger. Et encore, dans ce dernier cas, il faut souligner que la CDG a pris une bonne part dans le projet, réduisant le flux de devises étrangères initialement attendu.