Le chiffre d'affaires du secteur s'est contracté de 15% en 2009. L'association professionnelle milite pour des conditions d'accès plus draconiennes. 2 000 loueurs disposant d'un parc de plus de 42 000 véhicules se partagent le marché. Les loueurs de voitures de courte durée (moins d'un an) ont passé un exercice 2009 difficile. D'après Tarik Dbilij, nouveau président de l'Association des entreprises de location d'automobiles sans chauffeur au Maroc (ALASCAM) élu le 8 avril dernier, l'année 2009 a été marquée par une baisse notoire du chiffre d'affaires de l'ordre de 15 %. Un autre professionnel du secteur, souhaitant garder l'anonymat, nous confirme d'ailleurs que son activité en 2009 a connu une baisse de 20 %. Bien sûr, le manque à gagner est directement lié aux chiffres du tourisme. Néanmoins, l'année 2010 augure de meilleures performances. «Déjà, depuis le mois de mars, une légère augmentation de l'activité a été observée. Seule l'éruption du volcan islandais a entraîné presque une semaine d'arrêt», fait remarque M. Dbilij. Ce dernier s'attend à voir 50% des véhicules immobilisés pendant la période du Ramadan. Notons toutefois que les locations de longue durée, soit plus d'une année, ont enregistré, elles, une légère augmentation, facilement imputable au caractère émergent de l'activité. Malgré la baisse de l'activité observée en 2009, la création d'entreprises de location de voitures sans chauffeur, elle, n'a pas faibli. Au contraire, l'accès à la profession reste si facile que bon nombre d'entrepreneurs sont tentés de se lancer dans l'aventure. Des tarifs en dessous du seuil de rentabilité On estime que 2 000 loueurs gèrent un parc de plus de 42 000 véhicules. Pour M. Dbilij, il devient urgent de «stopper l'hémorragie». Réglementant la création de ces établissements, le cahier des charges élaboré par le ministère de l'équipement et des transports en 1997 stipule comme première condition que le gérant doit disposer d'un capital de départ de 500 000 DH, bloqué sur un compte bancaire et équivalent au montant hors taxe de cinq petits véhicules d'une valeur unitaire de 100 000 DH. Pour l'anecdote, cette caution est inférieure à celle déposée pour l'ouverture d'un café. En outre, le futur loueur doit débuter avec un minimum de 5 véhicules et être titulaire d'un bac+2 au moins ou de 5 ans d'expérience dans la location. Des conditions jugées faiblement restrictives par le président de l'ALASCAM. Même son de cloche chez un loueur de voitures, non affilié à l'ALASCAM, qui propose de relever la caution bancaire à un million de DH. Afin de discuter avec le ministère de l'équipement et des transports de l'éventualité de revoir les modalités d'octroi de l'agrément, l'ALASCAM prépare une étude approfondie dont les résultats seront disponibles à la fin du mois de mai. Cette dernière est censée prouver que le seuil de rentabilité est atteint avec un minimum de 15 voitures exploitées 20 jours par mois. En termes de coût de revient, cela revient à un tarif de 200 DH par jour et par véhicule, nous explique M. Dbilij. En raison de la concurrence acharnée, il n'est pas étonnant de voir certains professionnels fermer boutique. Certaines agences affichent ainsi un tarif de location de 150 DH/ jour. Un prix inférieur au coût de revient (assurance tous risques, amortissement de l'achat du véhicule, visites techniques, entretien, frais financiers et autres charges administratives) lui-même estimé à 165 DH/ jour. L'association veut signer une convention avec les banques et les assurances Naturellement, beaucoup se sont empêtrés dans des difficultés financières et ont du mal à honorer les échéances auprès des banques qui, en retour, se montrent de plus en plus réticentes à financer l'activité. Idem chez les assureurs qui rechignent à assurer les dommages annexes (tiers, incendie, vol) à cause d'un taux de sinistralité jugé trop élevé. Pour toutes ces raisons et pour redorer l'image de la profession, l'ALASCAM prévoit désormais de signer des conventions groupées notamment avec les banques. L'idée est d'établir un contrat par flotte au 31décembre 2010. Selon l'association, les conventions seront probablement prêtes d'ici le troisième trimestre.