15 000 véhicules et une durée moyenne de location de 6 jours par voiture. L'association du secteur signale une baisse d'activité de 10 à 15% au premier semestre 2009. Une loi obsolète, un accès à la profession trop facile…, les professionnels demandent une révision des textes. Quand on parle des effets de la crise, très souvent, les regards sont braqués sur les secteurs directement connectés à la demande étrangère, notamment les industries exportatrices et le tourisme. Or, autour de ce dernier, gravitent une multitude d'autres activités qui, indirectement, ont ressenti elles aussi l'onde de choc. C'est le cas, par exemple, de la location de voitures de courte durée qui est étroitement liée à l'arrivée de touristes ou d'hommes d'affaires au Maroc. Réunis, avec les entreprises de location de longue durée, sous la bannière de l'Association des loueurs d'automobiles sans chauffeurs au Maroc (Alascam), les professionnels de ce secteur assurent que leur chiffre d'affaires au terme du premier semestre 2009 a connu une baisse variant entre 10 et 15% par rapport à son niveau à la même période de l'année dernière. Michel Benisty, conseiller à la présidence de l'Alascam et patron d'EuropCar, explique que cette baisse se ressent surtout dans les périodes de basse saison. «Durant l'été et avec l'arrivée des MRE, nous constatons une reprise de l'activité qui a un peu souffert depuis le début de l'année», souligne-t-il. Mais la crise n'a été, en fait, qu'un facteur aggravant car le secteur souffre d'autres maux plus structurels tels que le nombre croissant des autorisations délivrées par le ministère des transports et de l'équipement. «On en est à près de 1 400 autorisations de location de voiture», tient à préciser le patron d'EuropCar. Mais ces autorisations ne prennent en compte ni la ville ni le quartier d'installation de la future entreprise. Résultat : les grandes villes telles que Casablanca et Marrakech comptent entre 300 et 400 agences de location de voiture tandis que d'autres villes comme Fès, Meknès ou encore Agadir n'en comptent que quelques dizaines, ce qui perturbe l'activité, souligne-t-on auprès de l'Alascam. Une loi datant de 1970 «Actuellement, à Casablanca ou Rabat, on peut trouver deux voire trois agences de location installées dans le même immeuble», regrette-t-on auprès de l'association. Le dahir du 4 avril 1970 régissant la profession est également critiqué par les professionnels du secteur qui le jugent obsolète. «Nous souhaitons une révision de ce texte afin de permettre à la profession de se mettre à niveau et d'assurer pleinement son rôle», souligne M.Benisty. Le cahier des charges de l'activité est le premier à être pointé du doigt puisque les loueurs de voitures estiment que l'accès à la profession n'est pas contrôlé. «La nouvelle réglementation devrait imposer des conditions bien précises pour l'exercice de la profession afin d'en chasser les intrus», estime-t-on auprès de l'Alascam. Il faut dire que le créneau de la location de voitures est juteux puisqu'en moins de 4 ans le nombre d'agences a presque doublé passant de 850 en 2006 à 1 400 actuellement dont moins d'une dizaine sont spécialisées dans la location longue durée. Corrélativement, le nombre de voiture en location qui circulent sur le marché a également augmenté passant de 27 000 en 2006 à 40 000 actuellement. «Sur ces 40 000 véhicules, il faut compter 25 000 pour la longue durée et 15 000 pour la courte durée», tient à préciser M.Benisty. La durée de location varie entre 2 et 10 jours avec une moyenne de 6 jours par véhicule et les agences spécialisées dans la location courte durée estiment à près de 500 000 le nombre de locations par année, soit un taux d'occupation moyen des véhicules d'un peu plus de 50%. Le chiffre d'affaires du secteur est passé d'un milliard de DH en 2005 à près de 2 milliards en 2008. 80% de la clientèle estivale sont des MRE La clientèle des agences de location de voitures est, sans surprise, principalement constituée des étrangers et des MRE. «Durant la période estivale, les étrangers et les MRE peuvent représenter jusqu'à 80% de notre clientèle», confie le directeur commercial d'une agence de location, à Rabat. A l'en croire, ce sont les petites voitures qui sont les plus demandées par les clients. Celles-ci présentent un avantage compétitif par excellence : le prix. En effet, les tarifs tournent en moyenne autour de 300 DH par jour et peuvent atteindre 500 voire 600 DH durant les périodes de vacances. Ils peuvent dépendre de plusieurs critères tels que le type de véhicule, la durée d'utilisation ou encore le kilométrage parcouru. Cependant, le prix n'est pas le seul élément de comparaison dont dispose le client puisque pour prévenir les risques d'accident ou de panne, les loueurs peuvent exiger une caution à leurs clients. «La caution varie, en fonction du type de voiture entre 7 000 DH et 20 000 DH. Certaines agences acceptent les chèques qu'elle ne décaissent pas sauf en cas de problème alors que d'autres exigent la fourniture d'une caution en espèces», ajoute la même source.