Leur coefficient d'emploi est de 92% à fin janvier 2010. Retour à la case départ pour les banques. Leur marge de manœuvre en termes de liquidités est à ce point restreinte qu'elle risque de bloquer leur activité. Malgré le tassement de croissance de la production des crédits, observé depuis début 2008, ces derniers continuent d'évoluer plus rapidement que les ressources. Selon les statistiques du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), arrêtées à fin janvier 2010, les crédits à l'économie totalisent un encours de 573,5 milliards de DH. Ils ont progressé de près de 1% depuis le début de l'année et affichent une hausse de 11% par rapport à janvier 2009. En face, les ressources ont reculé de 1% en janvier, ce qui ramène leur évolution sur 12 mois à 5,5%. Dans cette configuration, le coefficient d'emploi des banques (crédits à l'économie rapportés aux ressources) monte à 91,77%, soit 4,5 points de plus qu'en janvier 2009. Cela affecte grandement leur capacité à prêter. En effet, les banques sont obligées d'affecter en réserve obligatoire 8% de leurs ressources en placement chez Bank Al-Maghrib (BAM). Avec des crédits qui consomment aujourd'hui près de 92% de ces ressources, ce sont donc 100% des ressources du système bancaire qui sont utilisées ! Quelle est la solution ? Faut-il réduire encore une fois le taux de la réserve obligatoire, sachant que la banque centrale l'a allégé à plusieurs reprises pour le ramener de 16,5% en 2007 à 8% actuellement ? Faut-il augmenter les taux de rémunération des dépôts pour collecter plus de ressources ? Faut-il maintenir le mode actuel de financement des banques qui repose sur les avances hebdomadaires de BAM ? Ou alors fermer les robinets des crédits en attendant des jours meilleurs ? La banque centrale devrait se pencher sérieusement sur la question lors de son prochain conseil de politique monétaire.