* Les banques ont plus que jamais besoin de liquidité. * La baisse du taux de la réserve obligatoire de 3 points nest guère suffisante pour équilibrer la situation. * Lannée 2009 sera, par excellence, lannée de la course aux ressources. Dure dure lannée 2009. Les banques marocaines devront, encore cette année, souffrir du problème dilliquidité qui sévit sur le marché monétaire. Laggravation prévue du déficit commercial et le tassement certain que connaîtront les recettes en devises, crise financière oblige, feront perdurer la situation dilliquidité du marché. Ceci sans compter que les établissements bancaires ne sont pas prêts aujourdhui à fermer les robinets du crédit. Ce qui nécessitera davantage de ressources, histoire de garder un bon coefficient demploi et rester, autant que faire se peut, dans les normes. La décision du Conseil de Bank Al-Maghrib de revoir à la baisse le taux de la réserve obligatoire de 15 à 12% constitue, certes, une énorme bouffée doxygène pour les banques mais cela, de lavis de certains banquiers et observateurs, nest guère suffisant pour remettre les pendules du marché monétaire à lheure. En décidant de baisser le taux de la réserve monétaire, Bank Al-Maghrib aura indirectement injecté quelques 12 milliards de dirhams de plus dans le circuit monétaire. 12 milliards qui resteront à chaud dans les caisses des banques. «Ce nest pas du tout suffisant. Ce matelas de liquidité offert par la banque centrale sera bouffé dans quelques semaines. Et les besoins en cash se feront ressentir de nouveau», martèle ce banquier. Les banquiers étaient dailleurs déçus de cette décision de lautorité de supervision. «On sattendait à une baisse de plus grande ampleur. On tablait sur une baisse de 5 points à 10%, ce qui équivaut à plus de 20 milliards de dirhams de liquidité supplémentaire», nous dit cet observateur. Cest le jeu du bâton et de la carotte. Et Abdellatif Jouhari, gouverneur de la banque centrale, le confirme. «Bank Al-Maghrib ne cessera pas dintervenir sur le marché monétaire à chaque fois que les besoins en liquidité se feront sentir». Cest dire que Jouahri veut avoir lil sur les banques . et surtout, garder le contrôle. «Cela nous permettra de mieux juguler les tendances inflationnistes», avait-il laissé entendre lors dun récent point de presse. Bank Al-Maghrib veut faire de ses interventions sur le marché de largent un véritable instrument de politique monétaire. Et la situation dilliquidité actuelle joue, faut-il le dire, en sa faveur. Autre contrainte à laquelle les banques devront faire face : le resserrement des règles prudentielles, notamment le ratio cook qui, une fois passé à 10% en 2008, devrait sapprécier de 2 points à 12% en 2009. Et BAM ne badine pas avec les règles prudentielles. Cest dire que les recapitalisations opérées par pratiquement toutes les banques en 2008, à coup daugmentations de capital et demprunts obligataires, devront se poursuivre cette année La chasse aux ressources est désormais lancée !