Les deux pays sont déterminés à hisser leurs relations sur tous les niveaux. Le Brexit a ouvert la voie à de nouvelles opportunités, en particulier dans le domaine économique et énergétique. Le Royaume-Uni figure parmi les principaux pays visés par la politique de diversification des partenaires stratégiques du Royaume. Depuis le Brexit, les liens politiques, économiques et culturels entre Rabat et Londres n'ont pas cessé de se renforcer, grâce à l'accord d'association signé entre les deux partenaires, la veille de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Cet accord fournit un cadre pour la collaboration dans des domaines, tels que l'agriculture, la santé, les infrastructures et l'éducation, qui sont des moteurs clés de la croissance dans les deux pays. «Il a ouvert la voie à une coopération accrue dans des domaines, tels que l'énergie renouvelable et la technologie, où le Royaume-Uni et le Maroc ont une grande expertise à partager», nous déclare l'ambassade britannique à Rabat, avant de rappeler que grâce aux discussions en cours dans le cadre de l'accord, le Royaume-Uni et le Maroc «exploreront les possibilités d'approfondir les relations économiques et d'accroître le commerce et les investissements bilatéraux, notamment en veillant à ce que l'accord d'association soit mis en œuvre aussi efficacement que possible, et en s'attaquant aux obstacles auxquels sont confrontées les entreprises britanniques et marocaines lorsqu'elles accèdent à leurs marchés respectifs». Des points auxquels se sont attelées les deux parties lors de la 2e session du Conseil d'association, tenue à Rabat le 16 février dernier, en présence du ministre du Commerce et de l'industrie, Ryad Mezzour, et son homologue britannique, Nigel Huddleston. L'accord d'association, entré en vigueur en 2021, a été un véritable catalyseur de développement du commerce et des investissements entre les deux pays. Les échanges commerciaux ont ainsi bondi de près de 50% pour passer de 15,3 milliards de dirhams en 2019 à 22,9 milliards en 2022. Mieux, les exportations marocaines ont presque triplé depuis l'entrée en vigueur de cet accord. Une aubaine pour les entreprises exportatrices marocaines, spécialisées notamment dans le secteur de l'agroalimentaire. «Les liens commerciaux et d'investissement entre nos deux Royaumes sont en plein essor et le gouvernement britannique est déterminé à faire tout son possible pour que cela continue. Un accent particulier est porté à certains secteurs comme l'énergie, l'agriculture et la santé», précise l'ambassade britannique. Booster les relations économiques Dans cette dynamique des investissements, les Britanniques comptent notamment sur la UK Export Finance (UKEF). La première agence de crédit à l'exportation au monde, avec plus de cent ans d'expérience, a annoncé en 2022 la mobilisation de plus de 50 milliards de dirhams pour les acheteurs marocains pour des projets dans la région, à condition qu'au moins 20% du contenu provienne d'entreprises britanniques. Cette annonce a fait suite à la célébration par le Royaume-Uni et le Maroc du 300e anniversaire du premier traité commercial entre les deux nations. L'année dernière a également été marquée par l'installation de l'International Export Finance Executive (IEFE) de l'UKEF au Maroc, un organisme chargé de promouvoir l'investissement entre les deux pays. Partenaires pour la transition énergétique Dans le domaine énergétique, les deux pays ont plusieurs défis en commun et des ambitions régionales d'envergure. En témoigne le mégaprojet de liaison électrique Xlinks Morocco-UK Power, destiné à couvrir 8% des besoins d'électricité du Royaume-Uni à partir d'énergies renouvelables produites au Maroc. Le projet nécessitant pas moins de 20milliards de dollars d'investissement est en cours d'étude pour le moment. «La hausse spectaculaire des prix mondiaux de l'énergie à la suite de la pandémie du Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne a confirmé l'importance de réduire notre dépendance à l'égard des combustibles fossiles coûteux. Notre approche consiste à travailler avec des partenaires partageant les mêmes idées, à l'instar du Maroc qui dispose d'une expertise dans le domaine de l'énergie propre et la finance verte, pour lequel nous allons signer bientôt un accord-cadre de coopération», annonce l'ambassade britannique, qui nous confie, par ailleurs, les visées du Royaume-Uni sur le marché de l'hydrogène vert marocain. Une coopération militaire qui date de 1989 Quant à la coopération militaire, le Royaume-Uni et le Maroc entretiennent une relation de longue date en matière de formation et d'exercices conjoints. Il s'agit de l'exercice bilatéral annuel «Jebel Sahara» qui date de 1989 et qui est le fleuron de la relation de défense entre les deux pays. «L'exercice est une opportunité d'améliorer l'engagement de défense avec le Royaume et de développer d'autres possibilités de partenariat dans la région. Il s'agit d'un exercice militaire bilatéral régulier, qui permet au Royaume-Uni et au Maroc de développer des scénarios d'exercice, qui répondent aux priorités de défense et s'appuient sur les capacités existantes, les relations et le développement de l'interopérabilité», détaille l'ambassade britannique. Le Royaume-Uni participe également à des exercices multilatéraux avec le Maroc, à l'image de la participation des militaires britanniques à l'exercice African Lion 22 dirigé par les états-Unis. «Les forces britanniques seront à nouveau déployées en mai 2023 pour prendre part à l'exercice African Lion 23», annonce notre interlocuteur. L'enseignement britannique a le vent en poupe Les Marocains sont de plus en plus attirés par l'enseignement britannique. Au cours des deux dernières années, le nombre d'écoles britanniques accréditées a doublé pour atteindre 6 dans différentes villes, et plusieurs écoles sont en cours d'installation au Maroc. Le programme de bourses d'études Chevening a également connu une dynamique. «En 2021-2022, nous avons enregistré une augmentation record de 89% des demandes avec plus de 431 dossiers, un nombre qui a atteint 700 pour la période 2022-2023», souligne l'ambassade britannique au Maroc. Rappelons qu'une commission sur l'enseignement supérieur, coprésidée par les ministres de tutelle des deux pays, se tient annuellement, et qui discute de tous les efforts de collaboration dans le domaine de l'enseignement supérieur.