Un nouvel axe Londres-Rabat est-il en train de se former ? En tout cas, les deux Royaumes semblent déterminés à consolider leurs liens économiques, comme en témoignent les initiatives qui se multiplient d'un côté comme de l'autre. Dernière en date, l'enveloppe de 4 milliards de livres sterling mise à disposition par le UK Export Finance (UKEF), sous forme de garanties de financement à tout investisseur marocain ou anglais désirant se lancer dans des projets communs au Maroc. Il est vrai que cette initiative s'inscrit dans une approche anglaise plus globale, tournée vers l'Afrique, mais il n'en demeure pas moins que depuis le Brexit, les intentions économiques du Royaume-Uni envers le Maroc sont devenues claires comme de l'eau de roche. Libéré du carcan de l'Union Européenne, Londres qui, aujourd'hui, dispose d'une marge de négociation plus importante, cherche à multiplier les partenaires commerciaux, et à trouver de nouvelles sources d'approvisionnements et de débouchés pour ses entreprises, notamment en Afrique, la porte d'entrée la plus able n'étant autre que le Maroc. C'est ainsi que quelques mois avant l'entrée en vigueur du Brexit, les ministres des Affaires étrangères marocain et britannique avaient signé un accord d'association permettant aux produits industriels et agricoles d'accéder aux territoires des deux pays en exonération des droits de douane et taxes. Cet accord, qui comprend également les produits originaires du Sahara marocain, a porté ses premiers fruits, puisqu'en 2021 le commerce entre les deux Royaumes s'est accru de 7,2% par rapport à l'année précédente, atteignant 124 millions de livres sterling. Mais à ce jour, le plus grand symbole de la collaboration florissante entre les deux pays, reste le fameux «Xlinks», projet pharaonique qui vise à fournir en énergie renouvelable les foyers et industries anglais, et qui vient de lancer un appel à contribution dans le Comité du Devon pour recueillir des avis sur ce chantier titanesque. Et si Rabat et Londres arrivent à aplanir les obstacles financiers et techniques, ce lien entre les deux Royaumes prendra une forme très concrète à travers la connexion directe via un câble de 3800 kilomètres. Soufiane CHAHID