La baisse du taux de la réserve monétaire effective à partir du 1er juillet. Elle permettra aux banques de disposer de ressources supplémentaires de 7 à 8 milliards de DH. La baisse était presque acquise, on hésitait juste sur l'ampleur. Le conseil de Bank Al-Maghrib, qui a tenu sa réunion trimestrielle mardi dernier, a finalement décidé de réduire le taux de la réserve monétaire de 2 points à 10%. «Cette baisse devrait prendre effet à compter du 1er juillet et permettra au système de récupérer 7 à 8 milliards de DH», annonce Abdellatif Jouahri, gouverneur de BAM. Il justifie la révision de la réserve obligatoire autant par «l'ampleur et le caractère durable du besoin de liquidités sur le marché monétaire» que par «les prévisions d'évolution des facteurs de liquidités». Mais le geste de la banque centrale suffira-t-il, sachant que, pas plus tard que le 9 juin, quelque 22 milliards de dirhams ont dû être servis pour satisfaire le marché monétaire… Le taux directeur est jugé approprié Pas de révision en revanche pour le taux directeur maintenu à 3,25%. «Le niveau actuel du taux directeur paraît approprié compte tenu de l'ensemble des données disponibles», justifie le conseil de la banque centrale. Cette décision donne donc raison à ceux qui estimaient que la banque centrale attendrait la confirmation de la tendance baissière de l'inflation. Pourtant, c'est bien une modération sensible des pressions inflationnistes au cours des prochains trimestres qui est anticipée, notamment compte tenu de l'affaiblissement des pressions émanant de la demande qui pourrait persister dans le contexte de dégradation plus importante que prévu de l'activité et des incertitudes sur l'évolution de la croissance mondiale. Cela dit, la volatilité des prix des matières premières, en particulier le pétrole, contraint BAM à rester sur ses gardes. Mis à part les pronostics sur l'inflation, ce sont les prévisions de BAM pour la croissance nationale qui étaient également attendues. Quelques ajustements ont à ce titre été portés aux avis exprimés lors de la précédente réunion du conseil en mars. Il est noté que la croissance non agricole s'est inscrite en rupture par rapport à sa tendance observée au cours des 4 dernières années. Elle ne devrait pas dépasser 2% au cours du premier semestre et serait inférieure à 3% pour l'ensemble de l'année 2009, au lieu de 4,2% en 2008 et 6,5% en 2007. Toutefois, la croissance globale, au vu des dernières données disponibles sur la campagne agricole, devrait se situer entre 5 et 6% en 2009, un niveau comparable à celui réalisé en 2008.