La Banque centrale a clôturé son dernier conseil de l'année. Ses conclusions n'ont guère été surprenantes, puisqu'elles ont abouti sur un statu quo escompté par les professionnels. Ainsi, le taux directeur est resté inchangé, à 3,25%. Au niveau des liquidités, «le conseil a estimé que ce qu'il avait fait en 2009 était suffisant, après trois baisses du taux de la réserve obligatoire, sans compter les avances à 7 jours sur le marché monétaire» indique Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib. Les régulations de la Banque centrale vont donc continuer principalement à travers les avances à sept jours, qui ont relativement baissé d'un trimestre à l'autre. «On en est à 13/14 milliards par semaine, alors que nous injections 19 à 20 milliards il y a trois mois», ajoute Jouahri. Au niveau macro-économique, l'analyse effectuée par le conseil est plus optimiste que celle donnée en septembre dernier. Ainsi, la croissance globale pour 2009 devrait se situer entre 5 et 6 %, un chiffre comparable à celui de 2008. Selon BAM, même le PIB non-agricole a repris des couleurs, puisqu'il devrait terminer autour de 3%, après avoir été à 0,6% en août. Concernant le solde de la balance des paiements, «Nous serons pratiquement au même niveau qu'en 2008 avec quasiment les mêmes réserves de change», souligne Jouahri avec optimisme. Et d'ajouter que «les éléments qui ont été mis en place ont permis de redresser un peu la barre. Même si elle reste négative, rappelez-vous que l'on évoquait des chiffres largement plus déficitaires que ceux que l'on a aujourd'hui». Les crédits ralentissent, mais... Concernant les crédits, un nouveau ralentissement a été constaté, sur une base annuelle. Fin octobre, ils étaient en augmentation de 10,7%, alors qu'au cours du deuxième trimestre, ils affichaient 14,5% de croissance. Jouahri avait déjà indiqué, lors du dernier conseil, que c'était les signes d'un atterrissage en douceur pour le Maroc, après la frénésie des années 2006-2007. Le rythme actuel demeure relativement dynamique pour BAM, puisqu'il est un peu plus fort que la tendance de longue durée observée sur les crédits. S'agissant des créances en souffrance, elles se situent globalement autour d'un taux de 5,5 à 6%. «Il faut également tenir compte du fait qu'il y a eu des radiations au bilan des banques en ce qui concerne les créances en souffrance. Mais je pense que nous restons sur des chiffres relativement acceptables», commente Jouahri. Quant à l'inflation, les prévisions de la banque centrale restent globalement en ligne avec celles du Rapport sur la politique monétaire d'octobre 2009. L'horizon de prévision a été revu à la hausse. Ainsi, en 2009, l'inflation devrait tourner autour de 1,3%, pour s'établir vers 2% en 2010, et 2,5% au 1er semestre 2011. Jouahri a toutefois souligné que suite à la publication récente par le HCP du nouvel indice des prix à la consommation, BAM n'a pas reçu les données à temps pour réaliser ses analyses et en tenir compte lors du conseil. «J'ai saisi le HCP pour leur dire que nous avons besoin de plus de détails, surtout pour les comparer aux chiffres de l'ancien indice». Etant donné que BAM a une convention de partenariat avec le HCP, il est étonnant que ces données n'aient pas été transmises plus tôt.