Alors que sur les 4 premiers mois, les captures sont quasiment identiques à l'année dernière, la demande se contracte et les prix à l'export baissent de moitié. Le poulpe n'est pas le seul concerné. Calmar et seiche accusent également des chutes de cours très importantes. A Dakhla, les congélateurs sont pleins faute d'une demande significative ou solvable. La crise n'épargne aucun secteur. Le poulpe marocain est en train d'en subir durement les conséquences sur les marchés étrangers, notamment celui de l'Union européenne où les cours ont chuté de 40 à 55% selon les espèces. Auprès de l'Association professionnelle de la pêche hauturière du Maroc (Apapham), on fait savoir que la tonne de poulpe de taille 5 (la plus exportée) a été vendue ces derniers jours à 4 736 dollars contre 9 600 en 2008. Pour la seiche, on est passé de 5 150 dollars à 2 800. Le calmar moyen n'a pas, non plus, échappé à la baisse vertigineuse des cours, puisque l'année dernière, il avait été écoulé aux différents importateurs européens autour de 13 800 dollars alors qu'il peine à se maintenir à 6 400 dollars aujourd'hui. Ces chiffres sont corroborés par ceux du ministère des pêches maritimes qui relève que le prix de la tonne de poulpe s'est stabilisé autour de 50 000 DH quand ceux du calmar et de la seiche étaient respectivement de l'ordre de 52 000 DH et 21 000 DH. L'équivalent en dirhams des tarifs pratiqués ne donne tout son sens que lorsqu'on compare les recettes d'exportation des quatre premiers mois à celles de la période équivalente de l'année dernière. Le poulpe a rapporté l'équivalent de 793,6 MDH contre 1,8 milliard une année auparavant, soit une baisse de 56%. Les recettes de la seiche et du calmar reculent respectivement de 23% et 43% à 67,7 millions et 216,5 MDH. En revanche, les autres espèces augmentent de 13%, à 121 MDH, autrement dit, la contre-performance totale sur les céphalopodes aurait été plus lourde que le recul de 49% enregistrés sur la période indiquée, à 2,37 milliards de DH, toutes espèces confondues. 252 navires de pêche hauturière sur 277 unités éligibles sont sortis en mer Le net repli de la demande européenne, et dans une moindre mesure, celle provenant directement du Japon, est bien à l'origine de cette mauvaise campagne, compte tenu du fait que le niveau de la production est quasiment identique à celui de la même époque de l'année précédente. Selon Saad Tazi, directeur de l'Apapham, les captures totales de la pêche hauturière totalisaient environ 30 000 tonnes à fin mars comme en 2008. Sur le premier trimestre, il a été extrait quelque 13 500 tonnes de poulpe contre un peu plus de 17 400 en 2008, soit une dépréciation de 22,4%, mais cette dernière est à comparer aux 56% de la baisse des recettes, ce qui illustre l'effet prix. Pour le calmar, tout comme la sèche, les captures sont au contraire en progression. Elles sont passées de 466 tonnes à 1136 pour la première espèce et de 6 280 à 7 700 pour la seconde, soit un impact prix encore plus prononcé puisque les recettes, elles, baissent fortement. Les chiffres du département de la pêche maritime tout en étant plus complets et plus récents confirment largement la tendance que les professionnels ont observée. Il a été pêché 15 856 tonnes au 30 avril 2009, dont 12 392 tonnes ont été débarquées à Agadir et 3 464 à Tan Tan. Par rapport à pareille époque de 2008, il a été également enregistré une perte de 22,4%. Dans le même temps, les captures de calmar et de seiche ont respectivement augmenté de 35,6% à 1295 tonnes et de 16,6% à 10 140 tonnes. Bien évidemment, tous les quotas sont compris dans les quantités indiquées. Il faut noter à cet égard que les pêcheurs hauturiers ont droit à 63% du quota total alors que la pêche artisanale se voit octroyer 26%. Les 11% restants reviennent à la pêche côtière.