Un encours de 687 MDH et 80 000 cartes seulement distribuées. Le produit présente un taux de créances en souffrance trop élevé de 18,8%. Les sociétés de financement évoquent une mauvaise image auprès de la clientèle et une réglementation trop contraignante. Le crédit revolving n'a assurément pas séduit les clients des sociétés de financement. Celles-ci se plaignent d'une mauvaise perception de ce type de produit qui a été, depuis son lancement sur le marché marocain en 1998, associé au surendettement. Ainsi, l'encours brut du crédit revolving avait atteint 687,7 MDH à fin 2008, soit à peine 2% de l'encours global des crédits à la consommation qui était de 36 milliards, d'après les statistiques de l'Association professionnelle des sociétés de financement (APSF). Une alternative au découvert bancaire Pis encore, le nombre des cartes de crédit revolving (sachant que ce type de crédits n'est pas forcément adossé à des cartes) distribuées à ce jour aussi bien par les banques que par les sociétés de financement ne dépasse guère les 80 000 cartes contre plus de 8 millions de cartes bancaires normales. Contrairement au marché marocain, «ce type de produits fonctionne très bien en France par exemple où il représente plus de 40 % de l'encours global des crédits accordés par les sociétés de financement», explique-t-on auprès de l'APSF. Dans l'Hexagone, les associations de défense des consommateurs ne manquent pourtant pas d'épingler ce type de produit qui pousse au surendettement. Un discours identique est adopté par les associations de la place. Les sociétés de financement soutiennent, quant à elles, que le revolving est loin d'être un facteur de surendettement des ménages. «A cause de la mauvaise réputation qu'il traîne, ce produit est surréglementé au Maroc. Pour ne citer qu'un seul exemple, le taux d'intérêt est plafonné par l'autorité de tutelle à 14 %, alors qu'en France il n'existe pas de taux usuraire pour ce type de produit. Celui-ci est soumis à la loi du marché et de la concurrence», fait remarquer Mohamed Amine Bouabid, DG de Salafin, qui ajoute qu'il «est impossible de réaliser une marge acceptable sur ce type de crédit puisque ses coûts de gestion sont importants». La profession considère, pourtant, que ce type de crédit est appelé à se développer avec les nouvelles habitudes de consommation. «Lorsqu'il est bien utilisé (NDLR, voir encadré), le crédit revolving augmente le pouvoir d'achat des consommateurs et offre une bonne alternative au découvert bancaire», estime M.Bouabid. Mais, poursuit-il, «il est tout aussi impératif de communiquer sur ce type de crédit que de libéraliser ses taux afin de permettre aux sociétés de financement qui le proposent de le rentabiliser et de l'améliorer». Les sociétés de financement doivent également mieux cibler la clientèle. En effet, sur un encours brut de 687 MDH comptabilisé en 2008, les créances en souffrance pèsent près de 129 millions, soit 18,8 %, alors que la moyenne du secteur, tous types de crédit confondus, est de 11,4%.