La France a réitéré, vendredi par la voix de la ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna, sa position «claire et constante» concernant la question du Sahara marocain, ainsi que son soutien aux efforts de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura. «La position de la France est claire et constante», a souligné la cheffe de la diplomatie française lors d'un point de presse conjoint avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à l'issue de leurs entretiens à Rabat, rappelant que son pays soutient les cessez-le-feu et les efforts de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU. Le Quai d'Orsay avait souligné récemment que la position de la France concernant le Sahara est «constante, en faveur d'une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies», soulignant dans cette perspective que le plan d'autonomie marocain est une base de discussions «sérieuse et crédible». «Nous souhaitons la reprise des négociations entre les parties en vue d'une solution juste et réaliste», a-t-elle ajouté, faisant part de la constance de la position de la France, en particulier celle concernant le renouvellement du mandat de la Minurso. De son côté, Nasser Bourita a indiqué que les pays proches de la région qui ont une très bonne connaissance du dossier du Sahara marocain, sont appelés à contribuer à une perspective de solution. Nasser Bourita a précisé que le Maroc n'a jamais considéré que la position de Paris est «négative mais au contraire». Il a rappelé que la France, qui est consciente de l'importance de la question du Sahara marocain pour le peuple marocain et les forces vives de la nation, était «pionnière dès le début dans l'appréciation et le soutien du plan d'autonomie». Durant les trois dernières années, grâce à l'action menée par SM le Roi Mohammed VI, il y a eu des évolutions fondamentales dans les positions des pays proches de la France soit géographiquement ou politiquement, a-t-il souligné. Le ministre a, toutefois, fait observer que le besoin d'adaptation est sur la table et peut être examiné, d'autant plus que le dossier du Sahara et son environnement régional et géopolitique ont connu récemment des évolutions importantes. Ces évolutions n'ont pas remis en cause les fondamentaux auxquels le Maroc est attaché, a-t-il affirmé, rappelant que le Royaume n'est pas pour une solution en dehors de l'ONU, ni pour une solution imposée. Le Maroc considère qu'il est temps de définir des positions par rapport à l'objectif du processus onusien et non pas par rapport au processus lui-même, a-t-il relevé, expliquant que le processus n'est pas un objectif en lui-même. «Les processus ne sont pas un objectif en soi, les processus doivent nous amener à une solution», a-t-il conclu. Pour rappel, Catherine Colonna est arrivée à Rabat jeudi soir pour préparer la visite d'Etat au Maroc du président français Emmanuel Macron, qui devrait avoir lieu au premier trimestre de 2023. La ministre française a par ailleurs annoncé la fin de la crise sur les visas qui empoisonnait depuis plus d'un an les relations entre les deux pays. ««Nous avons pris les mesures, avec nos partenaires marocains, pour restaurer une relation consulaire» dans le domaine migratoire», a-t-elle déclaré.