Lors de la conférence de presse organisée après leur entretien, Nasser Bourita et Catherine Colonna sont revenus sur le dossier du Sahara. La cheffe de la diplomatie française a affirmé que la position de la France est favorable au Maroc, alors que son homologue marocain a appelé à l'adaptation de cette position, qu'il juge toutefois positive, au nouvel environnement géopolitique régional. Interrogés sur le dossier du Sahara, les deux chefs de la diplomatie se sont efforcés à dissiper les crispations. « La position de la France est bien connue de tous. C'est la position qui a le double mérite d'être claire et constante. Nous soutenons les efforts de l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies. Nous souhaitons la reprise des négociations entre les parties en vue d'une solution juste et réaliste », a déclaré Catherine Colonna. « Dans ce cadre, la position de la France aux Nations unies pour le renouvellement du mandat de la Minurso a été appréciée par le Maroc, et nous l'avons mesuré lors des années passées avec constance », a-t-elle poursuivi. Soucieuse de défendre la position de son pays tout en exprimant le soutien de son pays au Maroc, la cheffe de la diplomatie française a ajouté : « Si votre question porte en complément sur le plan d'autonomie proposé par le Maroc, notre position est déjà connue de notre partenaire et ami marocain, c'est une position favorable au Maroc ». « Nous l'avons démontré à l'ONU et même lorsque nous étions un peu seuls à vouloir faire progresser quelques idées. Donc nous ne changeons pas. Et le Maroc sait qu'il peut compter sur l'appui de la France, en particulier dans un moment où, les tensions étant revenues et quelques entorses au cessez-le-feu ayant été constatées, il faut donner clairement cette direction ; nous le faisons et nous le répétons ». De son côté, Nasser Bourita a assuré que « le Maroc n'a jamais considéré que la position de la France était négative, au contraire ». Et de poursuivre, « la France, je pense, est consciente de l'importance de la question du Sahara pour le Maroc, pour le peuple marocain et pour les forces vives de la nation marocaine ». Le ministre a également rappelé que « la France a été, depuis le début, pionnière dans l'appréciation et le soutien du plan d'autonomie ». Cela dit, « le dossier du Sahara a connu récemment des évolutions importantes et l'environnement régional et géopolitique a lui-même connu des évolutions, sans remettre en cause des fondamentaux auxquels le Maroc est attaché », a-t-il précisé. S'inscrivant dans de la cadre de la légitimité internationale, « le Maroc n'est pas pour une solution en dehors de l'ONU et n'est pas pour une solution imposée », a souligné Nasser Bourita. « Le Maroc considère qu'il est temps de définir des positions par rapport à l'objectif des processus onusiens, pas par rapport aux processus eux-mêmes. Les processus ne sont pas un objectif en soi. Ils doivent nous amener à une solution ». Concernant le rôle que devrait jouer la France dans ce dossier, le chef de la diplomatie a affirmé « qu'il est fondamental que des pays qui sont proches de cette région et qui ont une très bonne connaissance de ce dossier, puissent contribuer à la définition de cette zone d'atterrissage ou perspective de solution ».