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Logistique : Les failles du secteur et des opérateurs
Publié dans La Vie éco le 20 - 03 - 2022

Le taux de déploiement de la stratégie nationale de la logistique 2010-2030 est à peine de 14%. Une coordination insuffisante est constatée entre l'AMDL et les autres intervenants. La Cour des comptes recommande un réajustement de la stratégie et le lancement de la mise en place de corridors logistiques.
Le Maroc dispose d'importants atouts dans le secteur logistique qui lui permettent de mieux s'intégrer aux chaînes de valeur internationales. Le pays s'était doté d'une stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique (SNDCL) couvrant la période 2010-2030 et a créé, dans la foulée, l'Agence marocaine de développement logistique (AMDL), chargée du suivi annuel des actions découlant de ladite stratégie. Evaluant les avancées du pays en la matière, la Cour des comptes (CC) a révélé que le bilan de cette stratégie fait état d'un taux de déploiement de 14% seulement. A côté, l'indicateur du coût logistique intégral, estimé à 20% du PIB en 2010, s'est situé à 19,6% en 2018 contre un objectif de 15% en 2015, alors que la valeur ajoutée directe de la logistique s'est établie à 2,63% du PIB en 2018 au lieu de 5,4% ciblé en 2015. Il a été relevé également l'absence d'un cadre légal et réglementaire orientant l'exercice des activités logistiques, l'aménagement des locaux de stockage et leur exploitation, ainsi que l'orientation des activités logistiques vers des zones spécifiques. Ajouter à cela, le développement des plateformes logistiques et la massification des flux n'ont pas été entièrement réalisés. Seule la zone logistique de la SNTL à Zénata, d'une superficie de 28 ha, a été développée dans le cadre de la stratégie ; les autres, à savoir Medhub et Mita, l'ont été respectivement par TMSA et MITA.
Il faut dire aussi que le cadre de gouvernance globale demeure marqué par le faible positionnement institutionnel de l'AMDL. La CC a ainsi constaté une coordination insuffisante entre l'AMDL, TMSA, l'ONCF, l'Agence nationale des ports (ANP), la SNTL, le ministère de l'agriculture pour la mise en place des agropoles et le ministère de l'industrie pour le développement des plateformes industrielles intégrées. Par ailleurs, le modèle de développement et de gestion des plateformes logistiques n'est toujours pas clairement établi, en l'absence de définition de la structure, des responsabilités et des rôles des différents intervenants. En outre, un retard notoire a été constaté dans la mise en place, dans certaines régions, de zones multimodales de massification et de réorganisation des flux de marchandises qui ont été planifiées dans les différents schémas directeurs régionaux des zones logistiques. Par ailleurs, le développement de l'intermodalité ferroviaire-maritime demeure un chantier peu exploré, alors qu'il représente une des composantes essentielles du mix modal de l'ensemble des flux d'import/export.
Pour ne rien arranger, l'évolution de la zone franche logistique Medhub, qui fait partie du complexe portuaire Tanger Med et qui abrite des activités de logistique à valeur ajoutée, a été marquée par une faible croissance, en particulier sur la période 2011-2016, avant de prendre un nouvel élan à partir de 2017. Cette situation est due au retard dans la mise en place d'une stratégie marketing intégrée, à même de garantir les chances de succès de la zone. De plus, cette zone fait face à la difficulté d'aménager une partie de son foncier (terrain fortement accidenté), ainsi que le changement d'affectation de certaines de ses parties pour répondre à des besoins portuaires.
Enfin, concernant le défi du développement de l'intermodalité et des corridors logistiques (cas du corridor Maroc-Tanger Med-Monde), il a été constaté que l'arrière-pays élargi du port Tanger Med ne bénéficie pas pleinement des atouts de la connectivité et des performances dudit port, puisque l'import-export reste dominé par l'activité de la plateforme industrielle Tanger Med (environ 80% du trafic de conteneurs). Ainsi, les importateurs-exportateurs ne profitent pas pleinement des atouts de la connectivité du port à cause du coût de fret. En effet, la desserte de l'arrière-pays élargi du port Tanger Med reste dominée par le mode routier, malgré son coût élevé (le coût du fret camion Casablanca-Tanger Med représente jusqu'à 40% du coût total du transport vers la Chine). Pour sa part, l'utilisation de la desserte ferroviaire durant la période 2010- 2019 s'est caractérisée par le faible volume de conteneurs transportés, dû principalement à la non-adaptation de l'offre de trains mise en place aux besoins des clients, ainsi que sa faible compétitivité en termes de coût. Par ailleurs, l'offre de cabotage national se caractérise par des difficultés à maintenir et étendre la taille de la flotte qui opère dans ce créneau à cause de contraintes juridiques pesant sur ceux qui arborent le pavillon national.
Compte tenu de l'ensemble de ces dysfonctionnements, la Cour des comptes a recommandé au gouvernement d'opérer un réajustement de la stratégie nationale logistique, ainsi que de son mode de gouvernance. Elle a suggéré aussi d'arrêter un modèle de développement et de gestion des zones logistiques avec notamment une plus forte implication des régions, et d'instaurer des mécanismes incitatifs et de nouvelles formes de partenariat avec le secteur privé. La Cour a recommandé également de lancer la mise en place de corridors logistiques, notamment Maroc-Tanger Med-Monde, et d'instituer parallèlement une structure de gouvernance efficace de ce corridor, avec la participation coordonnée des principales parties prenantes. Pour TMSA, il est important, selon l'institution, de mettre en place une stratégie marketing intégrée pour son offre logistique de Medhub et d'assurer une disponibilité optimale d'entrepôts modulables et à prix compétitifs, prêts à satisfaire les besoins des clients potentiels. La Cour incite également TMSA à mieux tenir compte de la contrainte du foncier à travers la définition d'un schéma de développement de la ZFL sélectif, en privilégiant les opérateurs qui traitent les flux Monde-Monde et ayant une taille critique minimale en raison de leur impact structurant et leur effet d'entrainement sur leurs filières.


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