Le Maroc a mis en place une offre en immobilier logistique plus étoffée, plus moderne et à un prix compétitif dans plusieurs régions du Royaume permettant ainsi d'accueillir des plates-formes aux standards internationaux. Développement des zones logistiques, optimisation des flux de marchandises, développement d'acteurs logistiques performants, développement des compétences, une gouvernance adaptée du secteur… tels ont été les principaux axes abordés lors de la première édition de la journée marocaine de la logistique organisée le 30 octobre 2019 à Casablanca par l'Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL) sous l'égide du ministère de l'équipement, du transport, de la logistique et de l'eau et en partenariat avec la Confédération générale des entreprises du Maroc. Tenue sous le thème «Le Maroc sur le chemin de la performance logistique», cette journée a été l'occasion de faire le point sur l'état d'avancement de la stratégie nationale dans le secteur, de sortir avec des réajustements nécessaires pour le déploiement de cette stratégie et identifier les perspectives. À mi-parcours, la stratégie logistique enregistre un taux de déploiement de 14%. En effet, l'AMDL explique qu'une part importante des actions prévues dans la stratégie logistique dépend du développement des zones logistiques (chantier dont le poids dans cette stratégie est de 71%). Les contraintes de mise en œuvre sont liées notamment à des difficultés de mobilisation du foncier, au niveau de la rentabilité financière des projets d'aménagement des zones logistiques rendant impérative l'intervention de l'Etat et la multiplicité des acteurs rendant difficile l'aboutissement des projets de ce chantier. Immobilier logistique : La valeur locative des entrepôts réduite à près de 35% Pour Abdelkader Amara, ministre de l'équipement, du transport, de la logistique et de l'eau : «Bien que les réalisations soient en deçà de nos ambitions on peut noter l'évolution de la surface logistique aménagée et une offre en immobilier logistique moderne prêt à l'emploi grâce aux importants investissements effectués par les opérateurs publics et privés. Le Maroc a en effet mis en place une offre en immobilier logistique plus étoffée, plus moderne et à un prix compétitif dans plusieurs régions du Royaume permettant ainsi d'accueillir des plates-formes aux standards internationaux». A cet égard, la valeur locative des entrepôts ainsi que du coût de l'entreposage ont été réduits de presque 35% depuis 2010 pour se situer en moyenne à 40 dirhams au mètre carré par mois et 1,9 dirham par palette par jour. «PME-logis» : 150 entreprises bénéficiaires Pour ce qui est de la structuration et l'accompagnement des acteurs dans l'amélioration de leur performance logistique, la tutelle fait état de plusieurs actions qui ont été mises en place dont le programme «PME-logis» destiné aux Petites et moyennes entreprises. Celui-ci offre aux PME un accompagnement technique et financier. Ainsi, un budget de 64 millions de dirhams pour la période 2018-2019 lui a été consacré. Depuis le lancement de ce programme, plus de 150 entreprises ont bénéficié de l'assistance dans le domaine du diagnostic de la supply chain, l'externalisation logistique, le développement de système d'information logistique et les certifications ainsi que la formation aux métiers de la logistique. Notons qu'en terme de chiffres, le marché de la prestation logistique est passé de 17,1 milliards DH en 2010 à 23,6 milliards DH en 2017, soit une croissance annuelle moyenne de 3,6%. L'investissement des entreprises de transport et de la logistique a également connu une progression de +19% durant la période allant de 2014 à 2017 par rapport à la période allant de 2010 à 2013. Pour ce qui est des créations d'entreprises (SA, SARL), celles-ci sont passées de 1.350 en 2010 à 2.000 créations nettes en 2017, soit une crois-sance annuelle moyenne de 5% et avec un cumul de 12.500 de créations nettes d'entreprises. Globalement la logistique employait 425.000 personnes en 2017 contre 378.000 en 2010. De même, la valeur ajoutée globale générée par les activités de transport et de la logistique (englobant les opérations réalisées par les prestataires logistiques et leurs effets indirects d'une part, et les opérations logistiques réalisées in-house d'une autre part), s'élève à près de 46 milliards de dirhams, soit 5,1% de PIB du Maroc en 2017. Les schémas régionaux seront finalisés avant la fin 2020 Au niveau des contrats d'application régionaux pour le développement des zones d'activités logistiques, un des 12 contrats régionaux a été signé. Il s'agit de celui de Casablanca (2010-2015). Sur l'ensemble des schémas régionaux du Royaume, 4 sont finalisés et 7 sont en cours d'élaboration. L'ensemble des schémas régionaux aura abouti d'ici 2020, précise Mohammed Yousfi, le directeur de l'AMDL. Au niveau de l'élaboration et la formalisation des schémas logistiques régionaux, l'AMDL a fait aboutir celui de Marrakech-Safi (311 ha), celui du Souss-Massa (242 ha), celui de Fès-Meknès (365 ha), et celui de Beni Mellal-Khénifra (100 ha). 1582 ha de superficie comptabilisée au niveau des documents de l'urbanisme Sur le plan de l'affectation des projets de zones logistiques dans les documents de l'urbanisme, l'AMDL annonce un total de superficie de 1.582 ha. Il s'agit des terrains qui ont été identifiés et sécurisés pour recevoir des zones logistiques. Par ailleurs, 130 ha de terrains ont été aménagés (aménagement interne et infrastructures hors site) pour accueillir des zones logistiques dont 105 ha ont été valorisés (c'est-à-dire destinés à des constructions d'entrepôts logistiques). Parmi ces 130 ha, la zone Medhub à Tanger développée par l'opérateur public TMSA a bénéficié de 30 ha, la zone de MITA (1ère phase) à Casablanca, développée par l'ONCF, détient 20 ha et la zone Zenata (1ère phase) à Casablanca, développée par la SNTL, compte 28 ha. Par région, 48 ha de surface sont aménagés à Casablanca-Settat, 30 au niveau de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, 21 ha à l'Oriental, 20 ha à Souss-Massa, 5,5 ha à Fès-Meknès et 5 au niveau de Marrakech-Safi. Du côté des surfaces valorisées (105 ha), l'AMDL dévoile que 48 ha sont situés à Casablanca-Settat, 30 ha à Tanger-Tétouan-Al Hoceima, 9 ha à Souss-Massa, 7 ha à l'Oriental, 5,5 ha à Fès-Meknès et 5 à Marrakech-Safi.