Il figure parmi les 20 premiers pays grâce au lancement des plates-formes logistiques installées près des zones industrielles. 2.750 ha d'assiettes foncières sur les 3.300 ha prévus par le schéma national à l'horizon 2030 ont été identifiés. Malgré le retard accusé lors de son lancement, la stratégie nationale logistique a pu prendre le large. Les réalisations témoignent d'une avancée remarquable surtout au niveau des infrastructures et des textes de loi. «Le Maroc, qui ne comptait que quelques dizaines d'hectares aménagés de plates-formes logistiques modernes, totalise aujourd'hui près de 600 ha aménagés à Casablanca, Tanger et dans plusieurs régions accueillant les plate-formes industrielles intégrées. Il a pu améliorer nettement son positionnement logistique et figure parmi les 20 premiers pays dans le monde», souligne Abdelaziz Rabbah, ministre de l'Equipement, des Transports et de la Logistique. S'exprimant lors d'une conférence organisée à Rabat, Rabbah a précisé que «l'apport des acteurs publics a été important en matière d'aménagement dans la mesure où ils ont procédé à la viabilisation de 87% de la surface aménagée sur la période 2010-2015. En revanche, la contribution des opérateurs privés était plus significative dans la construction de bâtiments logistiques avec une part de 74%». La stratégie a connu une évolution significative des services logistiques dont le chiffre d'affaire y afférent a connu une hausse importante. Cela est dû à l'émergence d'un tissu d'opérateurs performants en logistique suite à l'installation dans le marché marocain d'un grand nombre d'entreprises internationales spécialisées et le développement important qu'ont connu les entreprises marocaines dans ce secteur. Ces dernières ont commencé à se positionner au niveau international, en particulier sur le marché africain. Rabbah a également souligné que «la mise en oeuvre de la stratégie logistique nationale a connu d'importants progrès dans les domaines de la formation dans les métiers logistiques et l'amélioration des principales chaînes logistiques du pays». Il a, à ce titre, affirmé que plusieurs initiatives et actions ont été lancées, notamment pour la structuration de la logistique urbaine dans les villes marocaines et la facilitation des opérations d'exportation et d'importation. Il s'agit de l'établissement d'un système d'échange électronique de données dans les ports ou encore le lancement de la réalisation d'une zone spécifique aux opérations d'exportation dans le port de Tanger Méditerranée. Des projets de schémas régionaux de zones logistiques ont été élaborés prenant en compte le contexte économique de chaque région et des critères de localisation liés notamment à la proximité des pôles générateurs de flux, à la connectivité aux différentes réseaux d'infrastructures et à la topographie des terrains. «2.750 ha d'assiettes foncières sur les 3.300 ha prévus par le schéma national à l'horizon 2030 (soit environ 83%) ont été identifiés en concertation avec les acteurs locaux des différentes régions», explique Younes Tazi, Directeur général de l'Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL). En effet, la planification des zones logistiques a été actée dans les projets de Schémas directeurs d'aménagement urbain (SDAU) de plusieurs villes, notamment Agadir, Béni Mellal, Fès, MeknèsOujda. Tazi a mis l'accent sur les différents chantiers ouverts visant à améliorer les acquis et à apporter une vraie valeur ajoutée au chantier du développement de la compétitivité logistique de notre pays. En termes de perspectives de développement du secteur, Tazi a souligné qu'outre le développement des zones logistiques, les chantiers de mise à niveau logistique des entreprises, d'optimisation de la logistique urbaine, de mise en place d'un cadre réglementaire approprié et de développement des ressources humaines qualifiées représentent des sujets primordiaux. Ils requièrent la mobilisation de tous les moyens institutionnels, organisationnels et financiers nécessaires pour une meilleure implémentation des divers projets de la stratégie logistique nationale. C. Jaidani 21 milliards de DH de chiffre d'affaires L'activité de la logistique et du transport de marchandises s'est classée quatrième secteur pourvoyeur d'emplois après le commerce, la pêche et l'immobilier, devançant les secteurs des télécommunications, des services financiers et du tourisme. Par ailleurs, le marché de la prestation logistique a connu une importante croissance au titre de la même période avec un chiffre d'affaires qui est passé de 17 à près de 21 milliards de dirhams, soit une croissance moyenne annuelle de 5,2%. L'offre de formation dans les métiers logistiques a connu une progression significative en nombre d'établissements et de filières sur la période 2014-2015. Concrètement, le nombre d'étudiants suivant une formation dans les métiers logistiques pendant la même période a atteint 7.325, dont 2.890 dans les établissements privés et pas moins de 4.435 dans les établissements publics, contre 2.500 en 2010. Environ 120 établissements disposent au moins d'une formation en logistique, dont 67 établissements privés et 23 publics, offrant environ 220 filières en la matière avec une capacité totale de 7.200 étudiants. Ces formations se répartissent en 150 filières destinées à l'enseignement supérieur et 70 autres de formation professionnelle.