Bientôt, la pandémie bouclera 24 mois. Deux longues années éprouvantes pour le monde entier, mais riches en enseignements. Ces quelque 24 mois de pandémie ont apporté suffisamment de preuves à ce jour que l'activité économique et la vie tout court peuvent s'arrêter net à tout moment et sombrer dans l'inconnu. Les équilibres sanitaires et épidémiologiques sont d'une extrême fragilité. Ils peuvent s'effondrer en quelques heures et faire basculer un pays, voire le monde entier, dans une situation de chaos total. De la même manière, les dispositifs de ripostes déroulés par le Maroc depuis mars 2020 ont démontré l'importance de rester lucide sur les vraies priorités et de prendre les bonnes décisions au bon timing. L'épidémie étant par définition liée à l'évolution d'un phénomène viral et biologique, le plus souvent les bénéfices et bienfaits de certaines décisions ne peuvent naturellement être mesurés et appréciés que plusieurs semaines, voire des mois plus tard. En atteste la toute dernière vague Omicron qui , même si elle a déferlé sur le monde avec des moyennes quotidiennes de contaminations vertigineuses, a été contenue dans des proportions gérables au Maroc. Mais cela ne s'est vu qu'aujourd'hui, presque deux mois après la décision de fermeture. En revanche, dans de telles situations sanitaires, l'absence d'action et de décisions peut donner des effets catastrophiques instantanés. Beaucoup de pays l'ont appris à leur dépens en voyant leurs hôpitaux inondés. La pandémie a montré aussi que la réussite face au virus ne peut être que collective, sinon c'est l'échec total. Car, quelles que soient les décisions que peuvent décréter les pouvoirs publics et les mesures qu'ils mettent en place pour veiller à leur respect, c'est finalement l'ensemble de la société avec tous ses acteurs, les citoyens, les ménages, les entreprises qui traduisent les mesures dans les faits par leurs actes. La réussite dépend donc de l'implication de tous et du sens des priorités et surtout des responsabilités. C'est à juste titre donc si, cette semaine, le Chef du gouvernement a lancé son appel au secteur privé, à travers la CGEM. C'est qu'aujourd'hui, la pandémie est encore loin d'être finie et le Maroc est malheureusement très en retard concernant la 3e dose de vaccin. Ce qui risque de détruire tous les acquis qui ont permis au pays de résister comme il l'a fait là où beaucoup d'autres ont cédé. Priorités obligent, les patrons auront compris qu'une vraie relance du business passera inexorablement par la case vaccin…