Une "action forte" est "urgente" face à la progression rapide du variant Omicron car "la vaccination seule ne suffira pas", a mis en garde mercredi l'agence européenne chargée des épidémies. "Dans la situation actuelle, la vaccination seule ne nous permettra pas d'empêcher l'impact du variant Omicron, car il n'y a pas le temps pour combler les déficits de vaccination toujours existants", a déclaré la directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), Andrea Ammon, dans une allocution vidéo. L'agence sanitaire de l'Union européenne a également relevé d'un cran, à "très élevée", son évaluation des risques du nouveau variant pour la santé publique, en recommandant une série de mesures dont le retour au télétravail et une prudence accrue lors des célébrations et voyages de fin d'année. Selon elle, il est "très probable" que le nouveau variant provoque des hospitalisations et des décès en plus de ceux déjà prévus par les précédentes prévisions centrées sur le variant Delta, jusqu'ici dominant. Pour que le fardeau sur le système de santé reste "gérable", l'ECDC a de nouveau appelé à une "réintroduction rapide et à un renforcement" des mesures dites "non pharmaceutiques" contre la Covid-19, terme recouvrant les restrictions en général. "Il est urgent qu'une action forte soit mise en place pour réduire la transmission, alléger le lourd fardeau sur les systèmes de santé et protéger les plus vulnérables au cours des prochains mois", ajoute l'agence, qui recouvre les 27 pays de l'UE, la Norvège et l'Islande. Pour la Commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides, ce rapport indique que "les mois à venir seront difficiles." "Omicron est susceptible d'arriver par une grande vague, ce qui entraînera une nouvelle pression sur les systèmes de soins de santé", a-t-elle déclaré. Si 66% de la population au sein de l'EU a déjà été entièrement vaccinée, explique-t-elle, "nous pouvons faire beaucoup mieux. Les troisièmes doses devraient être notre brise-lames". "Nous avons besoin du plus grand respect des mesures de santé publique, combiné à une augmentation rapide de la vaccination de rappel pour faire face à l'Omicron", a plaidé Mme Kyriakides, ajoutant qu'il était "très inquiétant" que certains pays aient pris du retard dans le déploiement de la vaccination. Le variant Omicron se propage "à un rythme que nous n'avons jamais vu avec aucun autre variant", avait déjà averti mardi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), appelant à utiliser tous les outils anti-Covid pour éviter que les systèmes de santé ne soient rapidement submergés à l'approche des fêtes de fin d'année. Pour l'ECDC, utiliser les masques, télétravailler, éviter la promiscuité dans les lieux et les transports publics, rester chez soi quand on est malade, ventiler et maintenir un haut niveau d'hygiène "restent une priorité". Pour les cas probables ou confirmés d'Omicron, le traçage doit également être une priorité, et les tests restent "un outil important" même quand les personnes sont vaccinées, de même que l'isolement des cas positifs au Covid-19.