Stella Kyriakides, commissaire européenne à la Santé. Les restrictions imposées aux voyageurs au sein de l'UE, tests ou quarantaines, sont « extrêmement divergentes » et en outre peu efficaces pour freiner les contaminations au Covid-19, a déploré ce vendredi 30 octobre 2020, la commissaire européenne à la Santé. « Vos positions sont extrêmement divergentes! Il faut plus de constance et de prévisibilité pour gagner la confiance des citoyens », a lancé Stella Kyriakides aux ministres européens de la Santé, réunis en visioconférence, les appelant à harmoniser leur règles. Bien que les Vingt-Sept se soient récemment mis d'accord sur une classification uniforme des zones à risque, les conséquences diffèrent: certains pays demandent des tests d'entrée négatifs, mais tous les tests ne sont pas acceptés partout. Souvent, les voyageurs en provenance de zones à risque doivent se placer en quarantaine, mais la durée (entre 7 et 14 jours) varie. La Hongrie, elle, refuse l'entrée à la plupart des voyageurs venant d'autres pays de l'UE. Or, ces restrictions restent d'une efficacité très relative, étant donné que le trafic transfrontalier ne représente qu'une faible part des contaminations. « Tests et quarantaines obligatoires pour les voyageurs ne contribuent que très faiblement à l'efficacité de nos mesures pour endiguer la transmission souterraine du virus », a insisté la commissaire, se référant aux conclusions du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Par ailleurs, onze Etats demandent aux voyageurs de remplir des formulaires électroniques –tous différents–, selon Mme Kyriakides, qui travaille à généraliser d'ici fin 2020 un formulaire européen unique pour faciliter les déplacements. Au lendemain d'un sommet des Vingt-Sept dédié à la pandémie, Stella Kyriakides a par ailleurs réclamé une « solidarité » accrue des Etats à l'heure où « il existe un véritable risque que les systèmes de santé soient submergés » par la deuxième vague de Covid-19. L'UE propose au moins 20 millions d'euros pour financer des transferts transfrontaliers de patients. « L'Allemagne est bien positionnée concernant ses capacités en unités de soins intensifs, nous aiderons la Belgique, la République tchèque et tous nos voisins s'ils demandent notre appui et si nous le pouvons », a promis vendredi le ministre allemand de la Santé Jens Spahn. La Commission présentera le 11 novembre « un ensemble complet d'initiatives visant à remédier aux faiblesses structurelles » pour renforcer la « réactivité » face aux « urgences sanitaires transfrontalières », a indiqué Stella Kyriakides.