Sept pays de de l'Union européenne, dont l'Espagne, affichent une évolution de l'épidémie de Covid-19 suscitant une « grande inquiétude », affirme jeudi le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. La France se situe dans un autre sous-groupe "aux tendances inquiétantes". Le coronavirus repart dans plusieurs pays européens et suscite pour certains une "grande inquiétude", explique le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Dans un nouveau rapport publié jeudi 24 septembre, cette agence de l'Union européenne basée à Stockholm, en Suède, concentre ses inquiétudes sur sept pays de l'Union européenne : l'Espagne, la Roumanie, la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, la République tchèque et Malte. Ce groupe de pays affiche « une proportion plus élevée de cas graves ou d'hospitalisations », avec une hausse de la mortalité « déjà observée » ou « qui pourrait l'être bientôt », selon l'ECDC. Et l'agence européenne chargée de surveiller les épidémies poursuit : "Dans certaines zones locales / régionales de ces pays, la prestation de soins de santé est déjà sous pression, avec un taux d'occupation élevé des lits d'hôpitaux et des unités de soins intensifs, ainsi que des niveaux élevés (concernant) la fatigue des travailleurs de la santé." L'inquiétude dans ces sept pays vient notamment du fait que la remontée des cas y concerne les personnes âgées. "Les améliorations qui ont été apportées à la gestion des cas, les traitements et les soins ne suffisent toujours pas à éviter les maladies graves et la mort d'une grande partie des patients vulnérables", précise l'ECDC. Par conséquent, le risque global de Covid-19 dans ces pays est évalué comme "élevé pour la population générale" et "très élevé pour les personnes vulnérables". Tendances inquiétantes D'autres pays européens "aux tendances inquiétantes", selon l'agence européenne, voient surtout des hausses de cas de Covid-19 chez des adultes plus jeunes, et donc moins à risques. Sont concernés dans ce sous-groupe la France, le Royaume-Uni, l'Autriche, le Danemark, l'Estonie, l'Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, la Slovaquie, la Slovénie, la Belgique et la Suède. "L'impact de la maladie est encore faible, (avec) un risque global modéré de Covid-19 pour la population générale" dans ces pays, note l'ECDC. Mais ces derniers jours, la majorité de cette catégorie « semble se rapprocher des critères de classification en grande inquiétude », notamment du fait de nouveaux cas chez les personnes âgées, souligne l'agence. Selon l'ECDC, "il convient de noter qu'avec un volume élevé de transmission se poursuivant pendant plusieurs semaines, la protection des personnes vulnérables devient difficile. Et comme l'impact dans ces groupes est très élevé, le risque pour cette population reste très élevé." Un niveau d'immunité "inférieur à 15 %" dans la plupart des régions de l'UE Enfin, sont considérés comme dans une situation stable les pays restants, où le risque est « faible » pour la population générale et « modéré » pour les personnes à risque : Allemagne, Italie, Pologne, Finlande, Grèce, Chypre, Lituanie et, hors de l'UE, Norvège. L'ECDC souligne que dans l'UE « la vulnérabilité de la population reste élevée" : "Les données disponibles des études de séroprévalence suggèrent que le niveau d'immunité dans la population est inférieur à 15 % dans la plupart des régions de l'UE et du Royaume-Uni", explique l'agence. Et elle poursuit : "Comme un vaccin ne sera pas disponible à court terme, la vulnérabilité de la population à l'infection reste élevée. Sur cette base, la probabilité globale d'infection est très élevée" dans une partie des pays de l'UE. « La plupart des gens peuvent toujours être infectés », a souligné la directrice de l'ECDC, Andrea Ammon, lors d'une conférence de presse en ligne avec la commissaire européenne Stella Kyriakides. « Ce que nous observons dans de nombreux pays, pas seulement en Espagne, c'est qu'une large part des contaminations actuelles est due à des réunions privées, des grands dîners de famille ou toutes sortes de réunions avec des amis ou des proches », a-t-elle souligné. La patronne de l'ECDC a en revanche refusé d'appeler à une fermeture générale des magasins, restaurants ou bars. « Cela dépend de la façon dont il est possible d'assurer » ou non « les mesures basiques » de distanciation physique dans ces endroits, a-t-elle dit.