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L'obsession du travail est souvent liée à une peur diffuse
Publié dans La Vie éco le 14 - 07 - 2006

L'obsession peut s'apparenter à une course sans fin, doublée d'inefficacité et donc d'insatisfaction.
Cet état d'esprit est souvent le résultat du système
de compétition à outrance encouragé dans les entreprises.
La réduction de l'angoisse du travail réside dans la pluralité des
activités que l'on mène.
Ahmed Al Motamassik Sociologue
Toute forme d'obsession est liée à une crainte (mal agir, ne pas être reconnu…). Et les entreprises à management directif créent cette peur permanente chez les employés.
Ahmed Al Motamassik est un sociologue qui a particulièrement travaillé sur le monde du travail. Pour lui, il faut faire la différence entre implication et obsession, une situation souvent encouragée par le mode de management basé sur la récompense de la performance individuelle et qui fixe des objectifs toujours très élevés. Elle touche particulièrement les jeunes cadres pressés de grimper les échelons. Ses explications.
La Vie éco : Peut-on dire qu'une personne est obsédée par son emploi si elle n'arrive pas à se déconnecter de son univers professionnel ?
Ahmed Al Motamassik : Il faut peut-être au départ nuancer entre implication et obsession. Etre impliqué dans son travail suppose qu'on l'aime, d'abord, et surtout qu'on sait faire la part entre vie professionnelle et vie privée.
En revanche, l'obsession suppose que tout l'univers de la personne tourne autour du travail. Nous constatons d'ailleurs que l'entreprise, en général, occulte ce problème d'aliénation au travail. C'est-à-dire qu'elle affiche souvent les problèmes liés à la non-implication, au manque de productivité de ses employés, en oubliant cette population «d'accros» du travail. Même si elle n'est pas trop dominante, on oublie souvent que cette population d'employés s'aliène trop au travail et cela devient carrément une obsession.
Comment cela se manifeste ?
Les signes apparents montrent que tout l'univers de la parole tourne autour du boulot : matin, midi, soir, au bureau, à la maison, avec les amis… C'est une emprise totale du ressenti et du vécu de l'individu.
Cela se manifeste aussi par des traits de comportement de la personne. On trouve par exemple le perfectionniste, qui est très scrupuleux dans le travail et cherche l'idéal. Mais, comme il place souvent la barre trop haut, il consacre beaucoup de temps et d'énergie à essayer d'être à la hauteur de ses ambitions. En général, c'est quelqu'un qui vérifie plusieurs fois d'affilée la même chose avec un souci constant d'ordre, de rangement et de propreté.
Sur le plan du travail, la personne est très méticuleuse avec une ponctualité rigoureuse et un sens de l'économie qui limite la propension au partage.
Il faut préciser que ces traits de comportement ne sont aliénants que s'ils deviennent compulsifs et répétitifs.
Quelles en sont les conséquences ?
La personne peut facilement sombrer car l'obsession peut s'apparenter à une course sans fin, doublée d'inefficacité, et donc d'insatisfaction. Malgré les apparences, une personne intégrée dans l'entreprise, parfois même choyée par sa hiérarchie, peut avoir des relations difficiles avec son entourage professionnel. A moyen terme, ce genre d'obsession risque de porter préjudice à l'entreprise mais aussi à la personne, sachant également qu'aujourd'hui le travail collectif est de plus en plus important par rapport au travail individuel.
L'obsession n'est-elle pas motivée par la peur ?
Absolument ! De manière générale, toute forme d'obsession est liée à une crainte : peur de ne pas séduire, de mal agir, de ne pas s'affirmer, de ne pas être reconnu…Tout comportement de ce genre trouve son origine dans la peur et les entreprises à management directif créent cette crainte permanente chez les employés. C'est pourquoi on évoque souvent le terme du management par la peur.
Et chez les cadres, en particulier ?
L'obsession est étroitement liée aux enjeux professionnels. Plus ces derniers sont forts, plus le boulot envahit la sphère privée. Sinon, sans tomber dans l'aliénation, on constate que les jeunes cadres (dont la tranche d'âge va de 25 à 35 ans) ont cette volonté de monter les échelons à tout prix : postes, rémunérations, responsabilités, cadre de vie plus agréable… Ces personnes n'ont plus le temps de faire quoi que ce soit. Ils travaillent plus que la normale en croyant que c'est une période passagère.
Selon vous, ce sont eux les plus exposés ?
Cette impatience de gravir rapidement les échelons, même si elle est inconsciente, conduit parfois à des habitudes obsessionnelles. Résultat, des journées sans fin, des dossiers jamais complètement bouclés… Ces fous du travail ne vivent, et ne pensent que pour leur travail. Il faut dire aussi que le style de management des entreprises y est pour quelque chose. Elles demandent de plus en plus de sacrifices à leurs salariés, les charges de travail sont de plus en plus insoutenables, elles mettent en compétition les salariés en interne, elles récompensent ceux qui réussissent mieux que les autres… Du coup, les cadres se donnent à fond et on arrive en fin de compte à ces comportements. C'est le côté pervers du système. Emulation et compétition à outrance incitent les personnes à ne pas décrocher de leurs préoccupations professionnelles.
Comment tirer une personne d'une situation extrême ?
Il faut commencer par sécuriser la personne, la faire travailler dans des projets d'équipe où elle tentera de minimiser ses craintes personnelles. C'est fondamental pour qu'elle puisse relativiser son apport personnel par rapport à celui de son équipe. Il faut peut-être penser à mettre en place des systèmes de reconnaissance symbolique pour valoriser les personnes. On ne peut demander à quelqu'un d'équilibrer sa vie tout en maintenant un système de compétition à outrance.
Quant à la personne en question, il faut qu'elle investisse d'autres champs : culturels, artistiques, sportifs… En somme, elle doit chercher d'autres préoccupations pour équilibrer vie professionnelle et vie privée.
Comment arrivez-vous à décrocher de votre travail, par exemple ?
Personnellement, je travaille en moyenne entre 12 et 14 heures par jour mais tout en diversifiant mon travail. Je touche à plusieurs disciplines, à savoir la psychologie, la sociologie, la philosophie et le management des organisations. Mes activités sont partagées entre l'enseignement, la formation et les études. Cela me permet de relativiser, malgré le fait que j'ai très peu de temps pour me déconnecter. Je pratique aussi différents sports (arts martiaux, randonnée, marche…). C'est dans la diversification que je relativise et je ne m'attache plus à une activité unique qui risque d'obnubiler mon esprit. C'est dans la pluralité que réside, à mon sens, la réduction de l'angoisse du travail.


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