Samedi 28 avril, rendez-vous au Théâtre 121, de l'Institut Français de Casablanca, avec le spectacle «A bout portant». Au menu, théâtre, musique et poésie réunis sous le concept original de kino-poésie. Ce samedi 28 avril, le Théâtre 121 accueille le spectacle A bout portant, qui met en scène des extraits du recueil du poète Mohamed Hmoudane, Parole prise, parole donnée, publié à La Différence en 2007. Fruit d'une résidence artistique exceptionnelle entre quatre artistes de différentes disciplines, à l'Institut français de Casablanca, le spectacle promet l'originalité. On verra sur les planches le comédien et metteur en scène Yves Adler, le musicien multi-instrumentiste Abdelhak Tikerouine, la chanteuse Jihane Bougrine et le poète Mohamed Hmoudane lui-même. Un texte et des rencontres «A bout portant» s'est construit pas à pas, au gré des rencontres, se nourrissant des énergies et des inspirations des protagonistes croisés tout au long de la création. Au tout début, était la découverte de la kino-poésie par Mohamed Hmoudane. «C'était lors d'un spectacle auquel j'ai assisté que j'ai vu Yves Adler donner vie à des textes poétiques. Bien que j'aie expérimenté par le passé la lecture poétique, avec ou sans musique, cette mise en scène de la poésie m'a semblé captivante. Alors, je suis allé à la rencontre d'Yves et je lui ai soumis mes textes, déjà pour savoir si ça suscite de l'émoi chez lui et discuter de la probabilité d'une collaboration», raconte le poète. Yves Adler qui, depuis plus de vingt ans, explore les textes de Koltes, Blanchot, Fondane, Artaud, Cervantès, etc., n'a pas manqué de déceler le potentiel dramaturgique du texte de Hmoudane. «La kino-poésie, c'est la poésie mise en mouvement dans l'espace», nous explique le comédien, dramaturge et concepteur de cette discipline qui porte la poésie sur les planches. «Rencontre entre un texte et une scène, la kino-poésie est plus qu'une lecture de texte. Ce n'est pas non plus une adaptation, mais plutôt une incarnation», nous précise-t-il. Pour donner le ton à cette incarnation, une deuxième rencontre s'est produite, avec le musicien Abdelhak Tikerouine. Artiste multi-instrumentiste, mais également grand lecteur, Abdelhak Tikerouine a participé à l'habillage sonore de la création artistique, en collaboration étroite avec le poète et le dramaturge. L'on entendra du violon, du luth et du tambour, dans des airs classiques et modernes, arabes et occidentaux. L'avancement du travail a exigé la présence d'une voix féminine. On fit alors appel aux talents de la chanteuse Jihane Bougrine, qui a dû invoquer ses cours d'art dramatique pour incarner le rôle de la Shéhérazade de Hmoudane. «Cette proposition inattendue m'a permis de reprendre le chemin du théâtre que j'avais déserté depuis les cours d'art dramatique pris il y a des années. Jouer, chanter et danser dans "A bout portant" est inestimable», exprime-t-elle émue. Le résultat est à la fois doux et détonnant. A vos tickets !