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Sahara marocain : un tournant décisif
Publié dans La Vie éco le 13 - 04 - 2018

Le Polisario s'infiltre dans la zone tampon, le Maroc réagit fermement. Après son échec sur le plan diplomatique, le Front cherche une riposte armée du Maroc. Bientôt une résolution sur la base d'un rapport du SG de l'ONU qui s'annonce favorable pour le Maroc.
Changement de ton, davantage de fermeté et langage martial. Les propos des officiels marocains, ces derniers jours, ne laissent pas de doute, la situation est grave. Les faits le sont tout autant. Le Polisario, soutenu par l'Algérie, est allé, cette fois, plus loin dans ses provocations avec l'enregistrement de certains agissements dangereux dans la région de Tifariti et Bir Lahlou, qui visent à changer le statut juridique et historique de cette zone. Ainsi, jeudi 29 mars, des éléments armés du Polisario se sont infiltrés, pour la première fois depuis 1991, dans la région d'El Mahbes, faisant partie de la zone tampon. Ils s'y sont rendus à bord de véhicules militaires, et y ont dressé des tentes, creusé un fossé et érigé des constructions à l'aide de sacs de sable, comme l'affirmera plus tard l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies, Omar Hilale, dans une lettre adressée au Conseil de sécurité. Etonnamment, la Minurso, précisera le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, n'aurait rien remarqué de tel. Cependant, nuance le porte-parole de l'organisation, «l'ONU ne prend pas parti. La Minurso rend compte de ce qu'elle observe. C'est une zone très vaste qu'ils doivent couvrir. Ils partent et rapportent ce qu'ils voient». Bref, la réaction du Maroc s'est faite à deux niveaux. D'abord au niveau interne, le Parlement réunit ses deux commissions des affaires étrangères, devant lesquelles les ministres des affaires étrangères et de l'intérieur ont exposé la situation dans ses détails. Ensuite, le chef du gouvernement réunit les chefs de partis politiques et les patrons des syndicats, tout en veillant à ce que tout le monde puisse disposer du même niveau d'informations disponibles. Les déclarations se suivent, fermes et solennelles. Le ministre des affaires étrangères, Nasser Bourita, au sortir de sa réunion au Parlement, affirme dans un point de presse que «le Maroc ne va jamais permettre aucun changement du statut juridique et historique de la zone tampon qui fait partie intégrante du territoire national».
Que cherche le Polisario, exactement ?
Le Royaume, a-t-il précisé, «va agir avec fermeté vis-à-vis des provocations du Polisario». Le Maroc s'est retiré, explique-t-il, de cette zone «dans l'unique but de permettre à l'ONU de gérer le cessez-le-feu», et «les Nations Unies et les grandes puissances doivent assumer leur responsabilité et que le Royaume se réserve le droit de défendre cette partie de son territoire national». Autrement, précise Omar Hilal dans sa lettre au président du Conseil de sécurité, «le déplacement de toute structure civile, militaire, administrative ou de quelque nature que ce soit, du Polisario, des camps de Tindouf en Algérie, vers l'Est du dispositif de sécurité au Sahara marocain, constitue un casus belli». Saâd-Eddine El Othmani déclarera, en d'autres termes, que «le Maroc considère toute modification de données dans la zone tampon comme étant une agression à son encontre». Les derniers agissements du Front peuvent être expliqués à deux niveaux, affirment les analystes qui suivent de près ce dossier. En procédant à ces incursions dans la zone tampon, sous l'œil passif de la Minurso, le Polisario, qui parle, d'ailleurs, de «territoires libérés», tente, en dénaturant le statut juridique et historique de cette zone, de marquer une présence effective dans ces territoires. Le Polisario a, en effet, commencé à demander, ces derniers temps, aux éléments de la Minurso de le rencontrer non pas à Tindouf mais à Bir Lahlou ou à Tifariti. Ce qui constitue un précédent dangereux, selon M. Bourita qui a précisé que «l'ONU a toujours traité avec le Polisario là où il a toujours été, à savoir sur le territoire algérien». Ce faisant, explique un connaisseur du droit international, «le Polisario cherche à monter son emprise sur une superficie égale ou supérieure à celle qu'occupent certains micro-Etats reconnus par l'ONU». En procédant de la sorte, il espère pouvoir disposer finalement de tous les attributs d'un Etat, à savoir un pouvoir politique, un territoire sur lequel exercer ce pouvoir et une population. Cependant, «l'Algérie, qui tire les ficelles de loin, ne va pas non plus permettre la création d'un micro-Etat sans accès sur l'Atlantique dans la région», analyse Nouafal Bouamri. «Ce qui motive ces dernières provocations c'est justement de pousser le Maroc à la confrontation armée, ce qui fera revenir la situation à la case départ, celle d'avant le cessez-le-feu et, donc, réduire à néant tous les efforts diplomatiques, les acquis et les avancées sur le plan du règlement politique de cette question». Bien sûr, le Maroc est parfaitement conscient de ce jeu et ne se laissera pas faire. En attendant une solution politique à ce différend, le Polisario sera toujours considéré comme un mouvement armé, même au niveau de l'Union Africaine. La pseudo-RASD vient de se voir confirmer dans son statut marginal, voire aberrant, au sein de cette organisation à l'occasion de la signature du protocole de création de la ZLECA ( Zone de libre échange continentale africaine). Ne faisant pas partie d'un groupement régional économique, le Polisario est resté à la marge de cet accord. Il y a d'autres considérations, cette fois purement économiques, qui expliquent, ne serait-ce qu'en partie, cette évolution de la situation sur le terrain. Notons que depuis un peu plus d'une année, l'Algérie insiste pour déplacer ailleurs les «réfugiés» sahraouis, pour reprendre le terme consacré par l'ONU, installés sur son territoire, à Tindouf. Nous avons déjà assisté, en ce sens, à une tentative sur le transfert de cette population, avec la complicité de la Mauritanie, vers la zone tampon d'El Gargarate et même au-delà à Lagouira. Le projet a été avorté par le Maroc et le Polisario a été sévèrement rappelé à l'ordre par le Conseil de sécurité qui l'a sommé, il y a un an, de retirer ses hommes de cette zone. Ce que le Front a été contraint de faire, maquillant cette défaite cuisante en «redéploiement» de ses éléments armés. Le Conseil de sécurité a d'ailleurs réitéré, il y a quelques jours lors du dernier briefing de l'envoyé personnel de Guterres, cette même injonction à l'encontre du Polisario. En fait, explique un connaisseur de la question, cet empressement de l'Algérie à chasser ses protégés de son territoire, mais également des éventuelles visées expansionnistes, pourrait s'expliquer par la prochaine mise en exploitation d'un important gisement de fer dans les environs des camps de Tindouf. Un important accord vient d'être signé, en ce sens, avec la Chine et le début d'exploitation du site est prévu pour 2021. Pour cela deux options sont envisagées. A défaut d'avoir une issue sur l'Atlantique pour exporter le minerai, ce que faciliterait la création d'un micro-Etat dans cette région, le voisin de l'Est n'a d'autre choix que de l'exploiter in situ, construisant un complexe sidérurgique. Seul hic, la présence des populations sahraouies dans les camps de Tindouf est gênante pour ce projet.
La paix et la sécurité comme credo
Avant sa dernière, et néanmoins sévère, mise au point, et contrairement au Polisario soutenu par l'Algérie, le Maroc n'a jamais brandi la menace de guerre depuis l'accord de cessez-le-feu de 1991, observe le juriste et l'un des spécialistes de la question, Naoufal Bouamri. «Le Maroc qui a toujours fait prévaloir la solution politique, sous l'égide de l'ONU, n'a jamais, non plus, violé cet accord», explique-t-il. Notons en ce sens que, pendant l'année écoulée, la mission de l'ONU (Minurso), a enregistré pas moins de 7 actes de violation de cessez-le-feu par les éléments armés du Polisario. Le Maroc, affirme ce spécialiste de la question, a ouvert grandes ses portes au retour des Sahraouis de Tindouf, y compris les dirigeants, civils et militaires, qui l'ont combattu. Pendant ces deux dernières années, le Royaume ne cesse d'alerter l'ONU et son Conseil de sécurité sur les provocations et les infractions du Polisario. «Il n'a cessé de montrer que c'est un pays qui ne cherche pas la guerre et surtout qu'il veille à la sécurité des siens, principalement les population civiles, qui sont retenues dans les camps de Tindouf. Cela dit, s'il s'avère que sa propre sécurité et celle de ses frontières sont en danger, il n'hésitera pas à riposter avec la fermeté et les moyens qui s'imposent», note la même source. Cependant, «le Maroc, en fervent défenseur et artisan de la paix et de la sécurité, même sous d'autres cieux, reste fidèle à ses principes», conclut ce juriste.
Que va-t-il se passer après?
Maintenant la balle est dans le camp de l'ONU. Le Secrétaire général devrait exposer son rapport périodique devant le Conseil de sécurité. La question sera débattue et une nouvelle résolution sera votée avant la fin de ce mois. Pour le moment, les quelques éléments du rapport de
M. Guterres semblent encourageants. Le rapport confirme le leadership onusien exclusif du processus.
Les contacts que l'envoyé personnel du SG a eus avec les responsables européens et de l'UA s'inscrivent dans ce sens. Le texte ne mentionne par contre aucun contact entre Horst Köhler et le commissaire à la paix et la sécurité de l'Union Africaine, l'Algérien Ismail Chergui. De même, et à aucun moment le rapport dans ses 16 pages et 90 paragraphes, ne se réfère à l'arrêt de la Cour de justice de l'Union Européenne malgré la pleine mobilisation de l'Algérie et du Polisario. L'ONU considère donc, tout comme le Maroc, que ce développement n'est d'aucune pertinence pour le cadre onusien, qui demeure le cadre du traitement du dossier du Sahara. Plus encore, le Secrétaire général réaffirme «son appel du 6 janvier 2018, pour que le trafic commercial et civil ne soit pas entravé et qu'aucune action ne soit menée qui pourrait constituer un changement dans le statu quo de la zone tampon». Le document enterre définitivement les plans antérieurs, des plans caducs et inapplicables, notamment le référendum, au profit d'une «solution politique sur la base des orientations données par les résolutions du Conseil de sécurité» depuis 2007. D'une manière globale, les positions du Maroc sont dûment reflétées dans le rapport qui souligne que «les investissements dans la région continuent et plusieurs projets ont été mis en œuvre et d'autres annoncés». Ce sont pratiquement les mêmes points, ainsi que d'autres, soulevés dernièrement par Horst Köhler dans son briefing devant le Conseil de sécurité.


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