Ports, routes, aéroports, transports ferroviaires…, les chantiers d'infrastructures foisonnent sur le continent. Revue détaillée des marchés publics à guetter en Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Congo et au Burundi. Avec près de 50 milliards de DH d'investissements en infrastructures consentis chaque année en Afrique, les marchés à prendre ne manquent pas sur le continent pour les opérateurs nationaux du BTP, de plus en plus à l'étroit au niveau local. La Vie éco dresse un florilège des projets d'infrastructures prévus dans les pays parmi les plus prisés par les opérateurs nationaux, sur la base d'un appel à projets intervenu lors du dernier Forum africain des infrastructures (FAI). Côte d'Ivoire : nouveaux aménagements en série pour le port de San Pedro Cap vers la Côte d'Ivoire d'abord, où les consultations vont bientôt être lancées pour la réalisation de deux gares routières. La première, s'étalant sur 25 ha, prend place à Abidjan et mobilisera un investissement de plus de 630 MDH, sachant que l'Etat ivoirien est à la recherche de partenaires autant pour le financement, la construction, l'exploitation que l'entretien de cette structure. Le deuxième marché porte, lui, sur la construction, l'équipement et l'exploitation d'une gare routière à Bouaké qui est réalisée dans le cadre du plan ivoirien de construction de gares routières dans les pôles économiques régionaux. L'infrastructure qui prendra place sur un terrain de 10 ha nécessitera une enveloppe de plus de 230 MDH. S'ajoute à cela une dizaine de centres d'examen du permis de conduire commandés par l'Etat ivoirien pour améliorer la qualité de service de son administration. Répartis entre Abidjan, Bouaké, San Pedro, Yamoussoukro, Korhogo, Daloa, Odienné, Man, Gagnoa et Abengourou, ces centres devraient être réalisés pour près de 70 MDH. Vient ensuite un chantier d'envergure consistant en la construction et l'exploitation d'une ligne de chemin de fer reliant Ouangolodougou, Niellé et Sikasso. L'infrastructure, partie intégrante d'un vaste projet de liaison ferroviaire entre le Mali et la Côte d'Ivoire, devrait mobiliser une enveloppe de plus de 1,2 milliard de DH. En matière d'infrastructure portuaire, un projet en phase d'être mis en œuvre porte sur le remblaiement et la viabilisation de la baie lagunaire de Vridi-Bietry ainsi que la construction d'un pont sur le site, intégré à la zone portuaire d'Abidjan. Le coût de l'ensemble est estimé à plus de 2,4 milliards de DH. Mais c'est surtout le port de San Pedro qui devrait voir défiler les nouveaux aménagements. Un projet de plateforme logistique et une zone industrielle de 150 ha y est en effet prévu, qu'il s'agit de viabiliser, d'aménager et d'exploiter pour un coût annoncé de plus de 1,3 milliard de DH. Vient ensuite au niveau du même port un projet d'aménagement et d'exploitation d'un terminal polyvalent commercial qui s'étalera sur 5 hectares pour un investissement dépassant les 750 MDH. A cela s'ajoute encore un projet de terminal polyvalent industriel qui consistera en la construction d'un quai, l'aménagement d'une zone de stockage ainsi que la fourniture et l'installation d'équipements de manutention. La réalisation de cette infrastructure nécessitera plus de 300 MDH. L'infrastructure aéroportuaire n'est pas en reste avec un marché qui sera prochainement lancé pour la conception, le financement, la construction et l'exploitation d'un nouvel aéroport international de San Pedro ainsi que son Aérocité. L'équipement prévu sur une superficie de près de 2 000 ha nécessitera plus de 700 MDH. Guinée : le développement et l'entretien des routes érigés en priorité stratégique Du côté de la République de Guinée, l'actuel plan de développement du pays qui court sur la période 2016 à 2020 fait la part belle au développement et à l'entretien des infrastructures routières. Si l'on ne retient que les plus importants marchés publics qui devraient être lancés dans ce sillage, il s'agit de la réalisation d'une nouvelle voie entre Daboula et Kouroussa sur 165 km, la réhabilitation de la route reliant Coyah à la frontière avec le Sierra Léone ou encore la construction et le bitumage des routes Boké-Quebo et Labé-Mali-Kedougou d'un linéaire de 72 km et 185 km respectivement. Aussi, parmi les grands marchés publics à venir dont, il faut le souligner, la plupart ont déjà des bailleurs de fonds, figure la réalisation d'une autoroute reliant Coyah-Kindia-Mamou-Dabola sur 370 km. Avec tout cela le pays passera encore commande sur les années à venir d'un chemin de fer à réaliser sur 1 142 km pour relier Conakry à Bamako en passant par Kankan. Mali : des projets à foison dans l'infrastructure du transport Ce qui nous amène au Mali où les projets d'infrastructures en tout genre foisonnent. En matière de transport routier d'abord, le pays prévoit la construction de deux nouveaux ports secs à Kayes et à Sikasso. Le premier, étalé sur 40 hectares, devrait mobiliser pas moins de 256,5 MDH, tandis que le second équipement prévu sur un foncier de 30 hectares nécessitera 239,5 MDH. S'ajoute à cela la construction d'une nouvelle gare routière à Bamako pour 80,4 MDH. Les prestataires nationaux spécialistes des documents d'identité sécurisés peuvent eux aussi trouver des débouchés intéressants dans le pays, à savoir que l'Etat malien compte mettre en place un système centralisé d'émission et de suivi des permis de conduire biométriques et de cartes grises sécurisées pour une enveloppe de 181,8 MDH. Viennent ensuite plusieurs projets de transport ferroviaire, s'insérant dans le programme d'action prioritaire de développement du transport ferroviaire dans l'espace UEMOA. Quelque 16,5 milliards de DH devraient être mobilisés pour réaliser la partie malienne de la voie reliant Bamako à Ouangolodougou. Une autre nouvelle voie entre Bamako et Conakry nécessitera 10,1 milliards de DH pour sa construction. Le Mali doit aussi investir 12,8 milliards de DH pour prendre en charge une portion de la future voie entre Bamako et San Pedro. A côté de cela, il s'agira de réhabiliter la voie ferrée Bamako-Dakar pour un coût estimé, rien que pour la portion malienne, à 13,7 milliards de DH. Avec tout cela, le Mali devrait encore investir dans la mise à niveau de son transport fluvial par la construction du port terminus d'Ambidédi pour une enveloppe estimée à 256,4 MDH. De même, une mise à niveau de l'aéroport de Sikasso Dignangan est programmée avec une modernisation des équipements et des infrastructures techniques ainsi que la réalisation d'une aérogare de fret. Congo : un programme national pour réaliser 20 000 logements sur 5 ans Côté Congo, la priorité est donnée par les pouvoirs publics à la garantie de l'accès des populations aux services de base. Le pays pave ainsi le chemin pour la concrétisation de programmes immobiliers portant sur des logements pour les classes moyennes ainsi que des habitats sociaux a Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie. Le tout pour une consistance totale de 20 000 logements à réaliser sur les 5 prochaines années. Les autres marchés dans le pipe concernent le Pont Route Rail Brazzaville-Kinshasa dont les études techniques détaillées ont déjà été finalisées. S'ajoutent à cela de nombreux investissements à réaliser dans le secteur de l'énergie. Dans le détail, il s'agit du complexe hydroélectrique de Sounda d'une puissance de 600 MW, le complexe hydroélectrique de Mourala de 60 à 80 MW, les complexes hydroélectriques de Kouémbali (150 MW) et de Cholet (600MW) et enfin des projets de productions indépendantes d'électricité avec turbines à gaz à Pointe-Noire. Le Burundi relifte ses ports et aéroports S'agissant enfin du Burundi, près d'une dizaine de projets d'envergure devraient être initiés sur les années à venir, touchant d'abord les routes. Une autoroute entre Bujumbura et Gitega de 100 km ainsi qu'une route nationale d'un linéaire de 124km devraient être aménagés pour un coût de près de 1,9 et 1,4 milliard de DH respectivement. Citons encore, en matière de ports, un projet d'extension et de modernisation du port de Bujumbura pour une enveloppe de 701,1 MDH. De même, un chantier d'extension et de modernisation de l'aéroport international de Bujumbura et de celui de Bugendana sont dans le pipe. S'ajoute encore à tout cela un projet de nouvelle voie ferroviaire entre Uvinza et Musongati dont le coût est estimé à pas moins de 14 milliards de DH.