Rentrée prometteuse pour le réalisateur marocain Faouzi Bensaidi qui commence la saison avec un festival de cinéma de catégorie A. Son dernier opus, «Volubilis», est en sélection officielle à la Mostra de Venise qui aura lieu du 30 août au 9 septembre. Coulisses… Tel son millésime 2017, Faouzi Bensaidi revient avec un nouveau long métrage baptisé Volubilis, dernier cru après Mort à vendre sorti en 2011. Un film à la fois poétique et mélodramatique qui a déjà attiré l'attention du Festival international du film de Venise puisqu'il a été sélectionné dans la catégorie «Venice Days», équivalent d'un «Certain regard» au festival de Cannes. Une compétition, qui selon le festival, a pour but d'«attirer l'attention sur des films de qualité avec un soin particulier à l'innovation, la recherche, l'originalité et l'indépendance». Des thèmes familiers au réalisateur qui propose, dans Volubilis, un retour aux sources, en faisant de Meknès, sa ville natale, son personnage principal. Amours difficiles Une ville témoin de l'histoire d'amour entre Abdelkader, vigile joué par Mouhcine Malzi et Malika, employée de maison campée par Nadia Kounda, mise à l'épreuve de la vie. Malgré des problèmes d'argent, ces jeunes mariés souhaitent emménager ensemble et vivre leur amour. Un jour Abdelkader va vivre un épisode d'une grande violence, une humiliation qui va chambouler leur destin. Tel un In the mood for love de Wong Kar-wai, Faouzi Bensaidi propose un film linéaire et construit où l'on suit une histoire chorégraphiée du début jusqu'à la fin, dans la continuité de Mort à vendre, bien loin du film concept et décousu qu'il proposait dans What a wonderful world. Le Woody Allen marocain s'intéresse à cette histoire d'amour pur qui se désintègre à cause de pressions sociales et économiques. «L'idée du film est née d'observations sur la vie qui m'entoure, qui nous entoure, de cette mondialisation, de la multiplication des centres commerciaux au Maroc avec cette naissance de nouveaux métiers comme les vigiles. Ce rapport à l'uniforme, le rapport à l'autorité, au pouvoir, cette idée de ce qu'on est, ce que l'ont devient, ce que l'on représente pour les autres», confie le réalisateur qui raconte un monde où le travail n'est plus synonyme de dignité. A la baguette Le réalisateur acteur fera une apparition dans le film aux côtés d'un casting costaud composé d' Abdelhadi Taleb, Mouna Fettou, Nezha Rahil, Mohamed Choubi, Abdelhak Swileh, Jamila Charik, Fatima Atif, Hasna Moumni, Amine Ennaji, Abdelghani Sannak, Saloua Jaouhari, Mehdi El Aroubi et Rabii Benjhaile. Une sensibilité qui participe sûrement à sa capacité à comprendre et à mieux diriger ses acteurs. «A mon avis, un réalisateur dirige avec ce qu'il a compris du métier et avec ce qu'il a vécu, continue Faouzi Bensaidi , connu pour potasser son tournage en étant très pointilleux sur l'étape de la préparation. «On a fait beaucoup de répétitions, c'est ce que j'aime dans la méthode de travailler de Faouzi Bensaidi. C'est quelqu'un qui a tout préparé à l'avance. On a fait plusieurs sessions à Casablanca avec tous les comédiens», confie son actrice principale, Nadia Kounda, à propos du réalisateur qui n'hésite pas à se mettre à nu. Volubilis est un travail singulier et un «certain» regard sur le Maroc que Venise et le monde s'apprêtent à découvrir du 30 août au 9 septembre.