La volatilité des rendements des campagnes agricoles et l'accessibilité de la couverture expliquent l'engouement des agriculteurs pour l'assurance agricole. En 2016, la superficie globale assurée s'est élevée à 1,08 million d'hectares. La volatilité des rendements pousse de plus en plus les agriculteurs à souscrire à l'assurance agricole. Depuis 2010, en effet, le taux de pénétration de cette couverture ne cesse d'augmenter. Il a été multiplié par 4 durant les sept dernières années. Cette tendance s'explique notamment par la faiblesse de certaines campagnes agricoles, notamment celle de 2015-2016. S'y ajoute l'accessibilité de l'offre grâce à l'intervention de l'Etat qui encourage les agriculteurs à adhérer à l'assurance agricole. Cette dernière se décline en deux produits proposés par la Mutuelle agricole marocaine d'assurance (Mamda) : le premier concerne l'assurance multirisque climatique pour les céréales, les légumineuses et les oléagineux, créé en 2011 et étendu depuis la campagne 2014-2015 aux oléagineux. Un produit qui a permis d'augmenter les superficies assurées de 327 000 hectares en 2011-2012 à 1,08 million d'hectares en 2016. Les cotisations de l'assurance agricole sur les céréales et légumineuse sont subventionnées à hauteur de 90%. Le deuxième produit, l'assurance multirisque climatique pour l'arboriculture fruitière, a été mis en place en 2014. Cette couverture permet d'assurer les cultures contre 6 aléas climatiques (le gel, la grêle, l'excès d'eau dans les champs agricoles, les températures élevées, les vents forts et le chergui). Ce programme vise à assurer une superficie annuelle de 50 000 hectares de l'arboriculture fruitière en 2020. Côté indemnisation, elle s'élève à 60% de la moyenne des rendements sur les dix dernières années, et du capital assuré par hectare. Avec la sécheresse enregistrée en 2015-2016, plus de 1,08 million d'hectares ont été assurés dont 97% vont être indemnisés pour un montant d'environ un milliard de DH. En juin dernier, la Mamda avait indemnisé 24000 agriculteurs pour une superficie de 500000 hectares. Pour un système d'assurance agricole pérenne La pérennité de l'assurance passe par l'adoption de pratiques plus résilientes. Autrement, les indemnisations deviendront trop fréquentes et trop élevées pour garantir l'équilibre du régime de l'assurance multirisque climatique. Pour cela, le Maroc travaille sur un nouveau modèle d'assurance agricole. L'Agence de développement agricole (ADA), en partenariat avec l'AFD et le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM) ont développé un projet qui porte sur l'assurance indicielle ou paramétrique. Il s'appuie sur un fonctionnement qui permet de limiter les frais de gestion et d'améliorer l'évaluation des pertes. C'est une solution qui va rapidement s'améliorer avec la révolution numérique en cours. A maturité, cette assurance intégrera les progrès agricoles. Elle agira parallèlement sur la modernisation de l'agriculture et sur de nouvelles assurances. C'est donc un moyen de sécuriser à long terme le développement agricole. A travers ce projet, l'ambition du ministère est de développer une assurance indicielle plus simple à gérer et moins exigeante en expertise. Il est en train de finaliser la conception de cette nouvelle assurance. Celle-ci devra être testée à blanc en 2017 avant d'envisager sa commercialisation. En attendant, il est nécessaire de renforcer la pédagogie du risque et de l'assurance. La réalité du changement climatique et sa traduction en termes de risques doivent être expliquées aux agriculteurs pour les inciter à anticiper et à ajuster leurs pratiques.