Les risques inhérents aux utilisations malveillantes des matières nucléaires et autres matières radioactives se sont accrus. Ouvert le 3 avril, l'atelier régional pour le lancement d'un projet de renforcement des cadres réglementaires nationaux de sécurité nucléaire dans les Etats africains, organisé à Rabat par l'Agence marocaine de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques (AMSSNuR) en collaboration avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), sera clôturé ce vendredi 7 du même mois. Plusieurs experts représentant trente-cinq pays d'Afrique ont débattu des enjeux et des expériences en ce qui concerne le développement des cadres juridiques de la sécurité nucléaire. Le résultat escompté est l'élaboration de «plans de mise en œuvre» propres à chaque Etat participant, ainsi qu'au niveau du continent africain. Raja Adnan Abdulaziz, directeur de la division de la sécurité nucléaire à l'AIEA, a déclaré que «l'objectif de cette rencontre est la présentation d'un modèle développé par l'AIEA pour le renforcement des cadres réglementaires relatifs à la sécurité nucléaire et radiologique et la discussion des conditions de son adoption par les pays africains». Et de préciser que «compte tenu des risques inhérents aux utilisations malveillantes des matières nucléaires et autres matières radioactives», l'AIEA encourage non seulement les Etats membres à mettre en place des systèmes législatifs et réglementaires adéquats, mais également des autorités compétentes dotées de moyens financiers et de ressources humaines suffisants pour «prévenir tout événement et, le cas échéant, minimiser ses effets sur l'Homme et l'environnement». Vigilance accrue, de la production à l'entreposage des déchets En Afrique, les matières radioactives sont utilisées depuis plusieurs décennies, que ce soit dans les installations nucléaires et radiologiques, ou encore dans différents secteurs socioéconomiques, tels que la santé, l'industrie, l'agriculture, les mines, la formation, la recherche, etc. Bien que l'utilisation de ces matières soit soumise à des normes de sûreté et de sécurité très strictes, on ne peut cependant pas exclure le risque de vol, de sabotage, d'accès non autorisé, de transport illégal, ou tout autre acte malveillant. C'est la raison pour laquelle le risque en question doit être pris en compte depuis la production de ces matières jusqu'à leur entreposage en tant que déchets radioactifs. Dans le même sens, Khammar Mrabit, DG de l'AMSSNUR, a souligné que «dans un monde où la menace terroriste est omniprésente, la priorité commune à tous les Etats est de sécuriser les matières radioactives et les installations associées pour qu'elles ne tombent pas entre de mauvaises mains». Ce qui, selon lui, aurait «des conséquences catastrophiques et transfrontalières», d'où la nécessité et l'urgence de renforcer la coopération régionale et internationale, dans le domaine de la sûreté et la sécurité nucléaires.