Le 11 août, le Fonds monétaire international (FMI) a rendu publiques les conclusions préliminaires des consultations de 2011 au titre de l'Article IV effectué au Maroc. Synthèse des recommandations de l'institution de Bretton Woods. Le Maroc, un bon élève En mission au Maroc du 7 au 19 juillet 2011, les experts du FMI estiment que «le Maroc a réussi à faire face avec succès à d'importants défis durant les deux dernières années». Le constat s'est manifesté spécialement lors de la crise internationale de 2009 et par les réponses apportées aux «mouvements sociaux qui ont affecté une grande partie des pays de la région d'Afrique du Nord et Moyen Orient (MENA) depuis début 2011 ». Dans ce contexte difficile, « le pays a enregistré une bonne performance économique et une amélioration des indicateurs sociaux », pensent les analystes de FMI. Mesures vigoureuses Pour consolider ces résultats et atteindre une croissance élevée et durable à moyen terme, le Maroc doit, selon le FMI, « adopter des mesures vigoureuses de réorientation de la politique budgétaire et redoubler ses efforts pour améliorer le climat des affaires ». Ces recommandations devraient se traduire par un ensemble de mesures. En premier lieu, le FMI appelle à réduire le déficit budgétaire qui se creuse depuis deux ans et qui devrait se situer autour de 5,7 % à la fin de l'année contre les 4.5 % budgétisés. Sur ce point le gouvernement se veut rassurant : « les autorités s'apprêtent à adopter des mesures fermes de consolidation à partir de 2012. En l'absence de mesures correctives, le déficit budgétaire pourrait atteindre 6,5 à 7,5 % du PIB et par conséquent le niveau d'endettement public continuerait à augmenter », prévient le FMI. Eviter ce scénario nécessite de relancer et accélérer les réformes suivantes : Augmenter les recettes fiscales et non fiscales, améliorer l'efficacité de la dépense, assurer la pérennité du système de retraites publiques et maîtriser et rationaliser la dépense. Réduire la masse salariale Pour le FMI, cette dernière réforme se divise en deux volets, primo, « une réforme de la fonction publique devrait ramener la masse salariale à environ 10 % du PIB [actuellement autour de 10,7%] dans les prochaines années », peut-on lire dans ce récent document dédié à l'économie marocaine. Deuxio, «une réforme de subventions aux produits pétroliers remplaçant la subvention universelle par un programme de transferts ciblés réduirait sensiblement la charge budgétaire et éliminerait les vulnérabilités des finances publiques face aux fluctuations des cours internationaux de matières premières tout en rationalisant la consommation», indique les experts du FMI. Annoncée par le gouvernement actuel, la réforme de la Caisse de compensation est renvoyée aux calendes grecques au grand dam du FMI. L'autre gros souci de l'économie marocaine selon le FMI est le chômage qui se situe à 9% et «demeure très élevé chez les jeunes, les diplômés et les femmes», observe le FMI. Dans ce contexte, «des réformes visant une plus grande flexibilité du marché du travail semblent essentielles», recommande les experts du FMI. En conclusion de la mission, l'équipe du FMI propose les services de l'institution, «comme à l'accoutumée, les services du FMI se tiennent prêts à appuyer les efforts de réformes des autorités et à maintenir un dialogue continu». Une prestation que le gouvernement tentera d'éviter à tout prix pour les prochains moins. Photo: Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, et Christine Lagarde, directrice générale du FMI.