Le Maroc a fait face à la crise mondiale "à partir d'une position solide" grâce à l'ensemble des réformes macroéconomiques et structurelles opérées ces dix dernières années, indique le Fonds monétaire international (FMI), affirmant que le Royaume est "bien placé pour surmonter la crise". "Les administrateurs du FMI notent (...) que le système financier marocain est sain, étant peu exposé aux marchés de capitaux internationaux et que par conséquent les répercussions directes de la crise mondiale sur le Maroc ont été modérées", indique l'institution financière internationale, dans une note d'information rendue publique, mardi soir, à l'issue des consultations bilatérales conduites en 2009 avec le Royaume au titre de l'article IV des Statuts du Fonds. +Croissance vigoureuse du PIB réel en 2009+ Le FMI a également salué la réaction des autorités marocaines face à la détérioration des perspectives de l'économie mondiale, notant qu'un "relâchement modéré des politiques budgétaire et monétaire, conjugué à un contrôle rigoureux du secteur financier, a soutenu la confiance et la demande intérieure, tout en limitant les risques". "Cette politique, ainsi qu'une récolte céréalière exceptionnelle, ont contribué à la croissance vigoureuse du PIB réel en 2009", soulignent encore les administrateurs du FMI dans ce document publié à Washington, ajoutant qu'il faudra continuer en 2010 de soutenir l'activité économique face à une "conjoncture extérieure défavorable". +Une politique budgétaire saine, un acquis important du Maroc+ S'agissant de la stabilité macroéconomique, le Fonds souligne que la préservation de cette stabilité par une politique budgétaire saine, un acquis important de ces dernières années, est essentielle, notant "avec satisfaction" que les autorités marocaines sont déterminées à reprendre leurs efforts de consolidation budgétaire de manière progressive à compter de 2011. "Ce sera important pour stabiliser le ratio de la dette publique au PIB, préserver le faible coût de l'emprunt dans l'économie et faciliter la mise en œuvre de la politique monétaire", relève le document. L'Institution de Bretton Woods estime, par ailleurs, que le régime actuel de rattachement du taux de change "a bien servi le Maroc". "De nombreux administrateurs sont d'avis que l'objectif à moyen terme des autorités d'assouplir la politique monétaire et le régime de change pourrait aider l'économie à mieux s'adapter aux fluctuations de la conjoncture internationale", souligne le document. "Les conditions préalables à l'adoption du ciblage de l'inflation sont largement réunies, le risque d'une inflation importée est aujourd'hui bien plus faible et les bilans des agents économiques sont très peu exposés aux fluctuations des taux de change", relève-t-on de même source +Satisfaction des réformes structurelles à même d'accroître la productivité+ Le Fonds souligne aussi qu'il demeure essentiel de poursuivre les réformes structurelles pour stimuler la croissance, accroître la compétitivité et améliorer les indicateurs sociaux, ajoutant que les autorités doivent "faire avancer les réformes en cours et prévues, notamment en vue d'améliorer l'efficience et la composition des dépenses publiques et de simplifier le système fiscal et le régime des échanges". "Les administrateurs prennent note avec satisfaction des réformes structurelles, qu'il est prévu d'opérer pour accroître la productivité, en améliorant l'environnement des affaires et en accroissant les dépenses d'investissement", indique le document qui souligne qu'il sera "essentiel de renforcer les services sociaux pour réduire la pauvreté et s'attaquer au problème persistant du chômage des jeunes". Conformément aux dispositions de l'article IV de ses Statuts, le FMI procède, en général tous les ans, à des consultations bilatérales avec ses pays membres. Une mission des services du Fonds se rend dans le pays concerné, recueille des données économiques et financières et s'entretient avec les responsables nationaux de l'évolution et des politiques économiques du pays avant de rédiger à terme un rapport qu'elle soumet à l'examen du Conseil d'administration, qui est la plus haute instance de décision du FMI.