Affreuses ont été les exactions commises pendant les dernières manifestations du mouvement du 20 février : des marocains femmes et hommes de tous les âges ont été sauvagement tabassés à travers tout le Maroc. Les images et les vidéos transmises ont reflété cette cruauté injustifiée et ont témoigné que le dessein des forces de l'ordre n'était pas de disperser les manifestants mais plutôt d'assouvir la soif sadique de certains. En effet, depuis que les autorités ont fait volte-face à l'envers du mouvement, on ne cesse d'entendre que les manifestations n'ont pas demandé d'autorisations et que, de facto, elles deviennent interdites … Avez-vous demandé une autorisation à des millions de marocains pour voler leurs ressources ? Avez-vous demandé l'autorisation de nous submerger de votre incompétence gouvernementale ? Avez-vous demandé l'autorisation avant de placer tous les membres de votre famille dans les postes clés du royaume ? De l'autre côté, on a aperçu une très belle médiatisation d'une dizaine de commerçants et d'enfants qui réclamaient l'arrêt des marches sous le prétexte qu'elles nuisaient à leur commerce et à leur sécurité. Le mouvement subissait quant à lui une féroce attaque en parallèle visant à le décrédibiliser et à le lier coûte que coûte à une faction de Justice et Spiritualité aka Al Adl wa Alihsane. Pour démystifier cela, il faudrait savoir qu'Al Adl wa Alihsane a supporté le mouvement du 20 février dès sa naissance tout comme plusieurs associations, partis, syndicats et organisations du paysage marocain. Cependant, aucune partie ne peut prétendre posséder le mouvement. Pourquoi ? Parce que les assemblées générales du mouvement se déroulent en plein public et que toutes les interventions ont lieu d'être indépendamment de l'appartenance dont ils émanent. Les décisions sont prises dans la transparence et garantissent l'écoute de toutes les voix. Quand un membre d'Al Adl wa Alihsane s'exprime, ce n'est pas pour exiger le califat o l'instauration d'une contrée à l'islamiste, mais pour défendre la cause du mouvement. Cause de monarchie parlementaire je vous rappelle. Parce que l'essence du mouvement même est bâtie sur la diversité et l'acceptation de tous les marocains. Si les membres d'Al Adl wa Alihsane -qui sont des marocains en premier lieu- veulent lutter pour une monarchie parlementaire et autres requêtes du 20 février alors personne ne pourra les en empêcher. Les slogans scandés pendant les marches en sont la meilleure preuve. Supposons -et je dis bien supposons- qu'Al Adl wa Alihsane cache une certaine volonté et utilise sournoisement le 20 février pour arriver à ses propres fins. Ce qui garantit que le mouvement ne tombera guère dans ce piège, c'est qu'il comporte des défenseurs de la gauche qui ne permettront à cela de se produire si l'on accepte d'user de la séparation gauche-droite. Séparation qui ne trouve et ne trouvera guère lieu dans les rangées du mouvement. Le mouvement est un arc-en-ciel où les couleurs se juxtaposent pour dessiner le portrait. Preuve faite avec le terme « kamarkh » qui vient de naître : fusion de camarade et frère en arabe illustrant l'unité et la solidarité des membres. Quoi qu'il en soit, le mouvement souhaite la bienvenue à tous les marocains et n'accorde aucune importance à leurs appartenances tant qu'ils ont décidé de lutter pour la même cause. Arrêtez donc de fantasmer et d'essayer de porter atteinte à sa cohésion, car vous ne faites que le consolider … Encore une fois, sachez qu'on exige une monarchie parlementaire, ni plus ni moins. http://mahdizahraoui.blogspot.com