Le collectif de défense des droits de l'homme, composé de 22 associations, exige la libération immédiate d'Ali Anouzla. L'AMDH dit suivre cette affaire «avec beaucoup d'inquiétude» tandis qu'un collectif de journalistes marocains indépendants fustige le communiqué du syndicat marocain de la presse et se solidarisent avec Ali Anouzla et la rédaction de Lakome. Au lendemain de l'arrestation du directeur de Lakome arabophone, Ali Anouzla, les soutiens se multiplient au sein de la société civile marocaine. Le collectif de défense des droits de l'homme, composé de 22 associations, a exigé mercredi dans un communiqué la libération immédiate d'Ali Anouzla et craint que son arrestation ne s'inscrive dans le cadre d'une campagne visant ses opinions. L'Association marocaine des droits humains (AMDH) a elle aussi publié un communiqué de son bureau central ,qui dit suivre «avec beaucoup d'inquiétude» les évolutions de l'affaire. L'AMDH demande la libération immédiate d'Ali Anouzla dans le cadre du respect de la présomption d'innocence. Des journalistes marocains indépendants ont également réagi à la publication du communiqué du syndicat de la presse nationale (SNPM), qui évite de se solidariser avec Ali Anouzla. Dans un communiqué publié mercredi, les signataires estiment « choquante » l'arrestation du directeur de Lakome arabophone et demandent sa libération immédiate. Les journalistes demandent à ce que l'enquête soit menée dans le cadre du code de la presse et non dans celui de la loi anti-terroriste ou du code pénal. Ils considèrent que le communiqué publié hier par le syndicat de la presse «ne fait pas honneur à la profession» et n'engage que celui ou ceux qui l'ont écrit. Un député du PJD, Abdesslam El Idrissi, qui n' a pourtant pas été épargné par Lakome ces derniers mois, s'est lui aussi solidarisé avec Ali Anouzla ce mercredi. Il s'explique (en arabe) sur sa page Facebook : « tout au long de la journée d'hier, j'ai hésité à commenter l'arrestation du journaliste Ali Anouzla car je n'avais pas assez d'informations sur le sujet. Aujourd'hui, les choses sont claires pour moi après avoir lu ce qu'ont écrit les pseudos-journalistes qui monopolisent l'action syndicale, ainsi que les pseudos-droits de l'hommistes qui ont fait des droits de l'homme leur fonds de commerce, et d'autres symboles de la corruption politique ». L'Istiqlal, le RNI et le MP ont réagi hier à l'arrestation d'Ali Anouzla en soutenant l'action du parquet contre le journaliste. Sit-in de solidarité ce soir à Casablanca et demain soir à Rabat Le soutien à Ali Anouzla se développe également sur les réseaux sociaux. Sa page Facebook de soutien, créée hier, compte aujourd'hui plus de 4 100 membres. Un sit-in de solidarité est organisé ce soir à 18h devant le siège de la BNPJ de Casablanca, face à la Villa des arts sur le boulevard Roudani. Un deuxième sit-in de solidarité est organisé jeudi soir à 18h à Rabat, devant le ministère de la Justice, afin de demander la libération immédiate d'Ali Anouzla et la réforme du code de la presse.