La justice espagnole accuse deux des plus importants responsables du Polisario, Brahim Ghali et Mahjoub Laknoune, de crimes contre l'humanité et de tortures contre la population des camps de Tindouf au sud-ouest algérien. Selon l'agence de presse espagnole EFE, l'accusation a été adressée à la fin du mois de juin dernier par le juge Pablo Rafael Ruz Gutierrez de l'Audiencia National à Madrid, qui a compétence universelle pour juger les crimes contre l'humanité. Le juge auditionnera lundi prochain deux victimes présumées de ces exactions et les soumettra à une expertise médicale sous la tutelle du tribunal. Par la suite, il est prévu que le juge entende Ibrahim Ghali et Mahjoub Lankoune vendredi prochain. On ignore encore si les deux responsables se présenteront à l'audience vu la position des prévenus dans la hiérarchie du Polisario. Brahim Ghali est l'actuel "ambassadeur" du Front auprès de l'Algérie et favori à la succession de Mohammed Abdelaziz, tandis que Mahjoub Lankoune préside à la représentation des indépendantistes sahraouis en Espagne. S'il parait difficile de convoquer Brahim Ghali, résidant en Algérie, la convocation de Mahjoub Laknoune demeure possible puisqu'il se trouve en Espagne. Le juge Pablo Rafael Ruz Gutierrez poursuit également des responsables marocains, accusés de crimes contre l'humanité au Sahara, parmi lesquels figurent notamment le général Hosni Benslimane, patron de la gendarmerie royale. L'activiste sahraouie Aminatou Haidar a d'ailleurs témoigné en mars dernier devant l'Audiencia National à Madrid.