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La disgrâce de la grâce
Publié dans Lakome le 03 - 08 - 2013

Une économie nationale endettée et à bout d'une gravissime crise, un paysage politique médiocre et des politicards dénudés de tout courage, des citoyens pris quotidiennement pour un troupeau de moutons sans dignité, des deniers publics volés et dilapidés sans aucune poursuite judiciaire, un tiers de marocains officiellement illettrés, une rente qui gangrène le pays à tort et à travers, un système féodal basé sur la grâce et la disgrâce, une constitution consacrant le despotisme et centralisant tous les pouvoirs aux mains de la monarchie. Rien de grave, me direz-vous, c'est le quotidien marocain. Ajoutez à cela une grâce royale effrontée pour un pédophile espagnol, dites-moi que c'est normal, je vous crache dessus. Sans regret.
Décorer un lobbyiste pro-israélien par le président du « Comité Al Qods », n'aurait pas été suffisant. Il aurait fallu étendre la liste à gracier un pédophile en série ayant violé onze enfants marocains dont l'âge variait entre 2 ans et 13 ans. Condamné à trente ans de prison, on lui a offert la grâce après un séjour écourté d'une année et quelques mois aux prisons marocaines. A-t-on concerté avec les victimes de ce monstre ? A-t-on demandé l'avis de leurs parents ? Non, la commanderie des croyants est sacrée et ses décisions ne peuvent être discutées. Libérer le violeur de vos enfants, qui court immédiatement intenter un procès à ses victimes est la plus sage des décisions, circulez et ne contestez guère. Autrement, on vous tabasse.
Sous le prétexte d'une sournoise « raison d'Etat », on a offert la liberté à un pédophile. Disons-le clairement, le premier responsable est le roi du Maroc. Il est écrit, noir sur blanc, dans la constitution qui nous a percé les tympans que le roi est l'unique personne au Maroc pouvant accorder la grâce. Arrêtons de chercher un quelconque bouc-émissaire à sacrifier avec une « colère royale ». Colère que l'on veut assimiler au marteau de Thor ...
Cette grâce est l'apogée d'un système politique pourri qu'on ne cesse de dénoncer chaque heure. C'est la parfaite consécration d'un pouvoir démesuré sans aucun contrôle, un pouvoir qui prétend la perfection, se réjouit de piller les richesses du pays et assujettir ses citoyens.
Quand les marocains venus de tous bords, grands et petits, hommes et femmes, sont venus dénoncer cette folie, la matraque leur a répondu : « On ne peut contester le roi, qu'il gracie un ou mille pédophiles ». Une unique égalité existe dans ce pays et s'est encore manifestée hier : l'égalité de la matraque. Soyez qui que vous voulez, vous y passez.
Le gouvernement castré a avalé sa langue, avec un Benkirane soudainement muet et un Ramid qui essaie lamentablement de se déresponsabiliser. Je n'attendais pas plus d'eux. Car le vrai gouvernement trouve refuge dans le sérail ... Où sont donc les marcheurs du dimanche avec leurs belles lunettes de soleil pour dénoncer la pédophilie, où sont artistes, intellectuels et figures de proue de cette société ? Où sont les « illuminés » marocains ? Enfouis tels des rats dans leur coin et refusant de s'exprimer sur cette grave affaire. Certains débiles mentaux de quelques partis et la racaille de la presse marocaine se sont mis à puiser dans la théorie du complot pour noyer le débat, on ne peut être plus servile et plus sournois que cela.
Les médias officiels chanteront la chanson du plus beau pays du monde. Mais une couverture mondiale de l'événement a d'ores et déjà fustigé les faits. Au lieu d'excuses royales et du retrait de la grâce, on a coulé le sang de manifestants pacifiques encore une fois. Plus que jamais, les marocains ont assisté hier à un régime qui a su en un temps record former un consensus inégal à son encontre. Plus que jamais, ce régime doit changer.
Mahdi ZAHRAOUI
Lire le texte original sur le blog de Mahdi Zahraoui


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