Qui a établi la liste des 48 prisonniers espagnols graciés ? Le Palais royal espagnol renvoie vers l'ambassade d'Espagne à Rabat, qui renvoie vers les Affaires étrangères à Madrid, qui revoient vers les autorités marocaines...qui ne disent rien. Le retraité espagnol libéré mercredi de la prison de Kénitra après avoir été condamné en 2011 à 30 ans de prison pour pornographie et agressions sexuelles sur une dizaine de mineurs, fait partie des 48 prisonniers espagnols graciés par le roi Mohammed VI à l'occasion de la fête du Trône. Un communiqué du palais royal expliquait le 30 juillet dernier que le roi Mohammed VI avait «ordonné la libération de 48 prisonniers espagnols condamnés par différents tribunaux marocains, en réponse à une demande formulée dans ce sens par le Roi Juan Carlos 1er d'Espagne, lors de sa récente visite dans le Royaume». Qui a proposé les noms de ces 48 détenus ? Interrogé par le site Alif Post, le palais royal espagnol a répondu : «le roi Juan Carlos a sollicité la grâce pour un groupe d'espagnols détenus au Maroc, et nous ne pouvons fournir plus de précisions car c'est à l'ambassade d'Espagne de Rabat qu'incombe la tâche de fixer la liste des bénéficiaires». Mais l'ambassade espagnole a répondu à son tour à Alif Post que «cette question relève de la compétence du ministère des Affaires étrangères à Madrid». Or l'agence espagnole Europa Press, citant des sources au sein du ministère des Affaires étrangères, indique que ce sont les autorités marocaines qui étaient responsables de l'élaboration de la liste et que «l'Espagne n'a proposé aucun nom». Côté marocain, il a fallu attendre plus de 24 heures pour que le ministre de la Justice, Mustafa Ramid, confirme la grâce du détenu espagnol en refusant toutefois de faire des commentaires, indiquant simplement que le pédophile espagnol «sera extradé et interdit de territoire au Maroc» . Des sources proches de son département ont indiqué à Lakome que le ministère avait prévenu le cabinet royal de la présence d'un pédophile dans la liste mais a reçu l'ordre d'exécuter les directives. A qui le tour de refiler la patate chaude ?