L'avocat du retraité espagnol Daniel Fina Galvan s'est dit lui-même «surpris» par la grâce accordée à son client et affirme que ce dernier a déjà quitté le Maroc. L'avocat Mohammed Benjeddou, qui assurait la défense du citoyen espagnol condamné en 2011 à 30 ans de prison pour agressions sexuelles sur 11 enfants mineurs à Kénitra, a déclaré dans un entretien téléphonique à Lakome qu'il a été "surpris" par la grâce royale dont a bénéficié son client. Mais il a ajouté que "la grâce royale ne se discute pas." Maitre Benjeddou a révélé également que son client Daniel Fino Galvan a pu, le mercredi 31 juillet, récupérer auprès de la Cour d'appel de Kénitra son passeport, mais ce dernier avait expiré. Il a cependant pu quitter le Maroc en direction de l'Espagne. Sa maison et ses biens à Kénitra sont sous scellés. Maitre Benjeddou a expliqué qu'il avait accompagné Daniel Fino Galvan à la Cour pour chercher son passeport, et que ce dernier a pu partir en Espagne grâce à une aide matérielle d'un parent de l'un de ses compagnons de prison, qui a pris en charge les frais de sa nuitée après sa sortie de prison ainsi que ses frais de voyage. Pour sa part, Ahmed El Haij, président de l'Association Marocaine des Droits Humains, a expliqué que de son point de vue personnel, cette grâce est "une mesure qui favorise l'impunité." Dans un entretien téléphonique avec Lakome.com, El Haij a déclaré que "cet espagnol qui a violé 11 mineurs a commis des crimes odieux, et a été condamné à 30 ans de prison, pour se retrouver ensuite bénéficiaire d'une grâce royale après seulement une année et demi de prison, dans le cadre d'une sorte de complaisance, sans tenir compte des actes commis et des dommages causés". Najat Anouar, la présidente de l'association «Touche pas à mon enfant» qui s'était portée partie civile lors du procès, a refusé de commenter la libération du retraité espagnol en affirmant à Hespress que seul le roi a le droit de décider qui mérite ou non la grâce. La réaction officielle côté marocain se fait toujours attendre. Le porte-parole du gouvernement Mustapha Khalfi pourrait s'exprimer sur le sujet tout à l'heure en conférence de presse à l'issue du conseil de gouvernement.