Un pédophile espagnol, résidant à Kénitra qui abusait de mineurs et les photographiait nus dans des positions érotiques, a été traduit, mardi dernier, devant le juge d'instruction qui a également interrogé les neuf victimes dont deux garçons. Nous sommes à Kénitra. Tous les habitants du Groupe Assalam, situé non loin de la prison centrale, ont chaleureusement accueilli l'Espagnol, Daniel V. K, quand il a emménagé, en 2005 dans un appartement. Retraité de son état et septuagénaire, il a été aidé par tous ses voisins au point qu'ils ont commencé, au fil du temps, à le considérer comme un membre de leur famille. De temps en temps, ils l'invitaient chez eux pour savourer des plats marocains. Ils l'obligeaient également à partager avec eux les repas du mois de ramadan et des fêtes surtout Aïd El Fitr et Aïd El Kébir. En fait, ils ne se sont jamais inquiétés de ses comportements au point que personne n'a jamais interdit à ses enfants de rentrer chez lui. De coutume, lorsque cet Espagnol partait chez lui en Espagne pour y passer quelques semaines, l'un de ses voisins se chargeait de l'arrosage des plantes et ramenait une femme de ménage pour nettoyer l'appartement. Il y a une année, en 2009, Daniel est parti pour rendre visite à sa famille en Espagne. Comme à l'accoutumée, il a laissé les clés de son appartement à l'un de ses voisins. Seulement, quelques semaines plus tard, il a téléphoné à ce voisin pour lui demander de rentrer à l'appartement, ouvrir un tiroir et prendre deux clés USB et un CD-Rom pour les détruire en les brûlant. Pourquoi ? Le voisin n'en a pas la moindre réponse. En plus, il ne lui a pas demandé d'explication. Lorsqu'il les a trouvés dans le tiroir, il ne les a pas détruits. Il les a gardés chez lui à la maison. A son retour, l'Espagnol a demandé à son voisin s'il avait détruit les deux clés USB et le CD-Rom. Celui-ci a menti en prétendant les avoir brûlés. Une année plus tard, le voisin, chauffeur du directeur d'une société, était au volant quand une clé USB est tombée de la poche de son employeur. Par curiosité, il a osé lui demander à quoi sert cette clé USB. Le directeur lui a expliqué qu'elle sert à stocker des données et des photos. Le soir, il a pris les deux clés USB et le CD- Rom et s'est rendu chez un ami à lui qui dispose d'un PC. Celui-ci les a branchés à son PC. Et c'était la surprise. Ils stockaient des photos d'enfants nus en position pornographique. Quant au voisin de l'Espagnol qui se tenait à côté de son ami, il n'a pas cru ses yeux quand il a découvert les photos de sa propre fillette. Il a aussitôt demandé à son ami de détruire les clés USB et le CD. Mais l'ami, qui semblait avoir une autre idée, a copié-collé les photos sur son PC tout en formatant les clés USB et les remettant au voisin. Aussitôt, il a mis les photos entre les mains d'un avocat qui a saisi le parquet général près la Cour d'appel de Kénitra. Une enquête a été diligentée. Le pédophile espagnol a été arrêté. Il a avoué avoir agressé sexuellement et avoir photographié dans des positions érotiques plusieurs enfants. Dans un communiqué, l'association «Touche pas à mes enfants» qui s'est constituée partie civile, a condamné les pratiques du pédophile qui est venu pour profiter de l'innocence des enfants. Signalons que les enquêteurs ont identifié jusqu'à aujourd'hui neuf victimes dont deux garçons. Alors que l'enquête est toujours en cours pour identifier les autres victimes. Le mis en cause a été traduit, mardi 30 novembre, devant le juge d'instruction de la Cour d'appel de Kénitra qui a fixé le lundi 13 décembre pour une deuxième audience d'instruction.